Coupe du monde des clubs - Quand c’est fini, ça recommence : pour Paris, le début de saison c’est maintenant

Il y a des moments où il faut se mettre à la place de quelqu’un qui n’aimerait pas le football. Chaque année, la fin de saison rime sans doute avec un moment de calme où le monde arrête de tourner autour de ce ballon si rond, et chaque été, la reprise doit paraître très précoce. Cette année, record battu : la Coupe du monde des clubs s’est terminée ce dimanche avec la défaite sèche du Paris Saint-Germain face à Chelsea (3-0). Alors que les joueurs du PSG et de Chelsea sont (enfin) en vacances, l’heure du début de saison a déjà sonné.

La majeure partie des clubs européens débutent en ce moment leur préparation physique pour la nouvelle saison. On pense notamment au FC Barcelone, qui a repris l’entraînement ce dimanche, privant Lamine Yamal de sa fête d’anniversaire de 18 ans. La compétition a même déjà "repris", à mettre entre guillemets puisqu’elle ne s’est pas arrêtée, avec les premiers matches des tours préliminaires de Ligue des champions la semaine dernière. La coupe d’Europe 2025-2026 a donc débuté avant que le champion 2025 ne s’arrête.

Ce qui pourrait n’être qu’un des symboles de l’orgie footballistique en continu orchestrée par Gianni Infantino, ou encore un danger manifeste pour la santé des joueurs, présente comme troisième défaut une atteinte évidente à l’équité sportive. Prenons le cas de Paris : Luis Enrique a tranché et ses hommes vont avoir le droit à trois semaines de vacances avant de reprendre l’entraînement le 4 août. Le premier match (la Supercoupe d’Europe) aura lieu le 13 août, tandis que la Ligue 1 reprendra le 17 août.

Pour la comparaison, l’Olympique de Marseille a terminé sa saison le 17 mai, laissant plus d’un mois de vacances aux joueurs olympiens avant de reprendre le 7 juillet dernier pour une longue préparation avant son premier match officiel le 17 août. La différence est saisissante, surtout en termes de préparation physique, un élément essentiel pour durer toute une saison, qui pourrait se faire encore plus ressentir dans les longs mois d’hiver que lors de la reprise. 

La situation est incomparable avec celle que connaissent les clubs lors des véritables compétitions internationales pour la bonne et simple raison que les destins différents connus par leurs joueurs et leurs sélections autorisent habituellement des retours échelonnés, et donc la possibilité d’offrir un peu de temps aux titulaires avant la reprise. Là, tout le monde est concerné. Le problème est d’autant plus pressant que la saison sera encore très longue entre la Coupe Intercontinentale à laquelle la FIFA n’a pas renoncé, la CAN, et la Coupe du monde en guise de conclusion. 

Il ne s’agit pas de plaindre Paris, qui sort d’une saison historique, plus qu’un autre club. On peut d’ailleurs penser que c’est pire pour Madrid. Le Real n’a gagné que quelques jours par rapport aux Parisiens, et il va faire face à un Barça remonté à bloc tout en devant trouver des solutions dans son groupe ainsi qu’au mercato. Le PSG a une marge au niveau national et des moyens lui permettant de faire face. Reste qu’il faudra trouver des solutions sur des points où les moyens financiers n’ont pas de prise. Faisant déjà face au spectre difficile de la confirmation, Paris va devoir reforger une dynamique collective, dans l’urgence, en apnée, et ce alors que leur dernier match a montré des signes d'usure. Sans compter les choix à prendre au niveau du mercato...

Il va falloir pour Luis Enrique et son staff trouver le rythme parfait pour permettre à ses joueurs de reprendre suffisamment fort afin de retrouver leur condition, pas trop fort pour ne pas exploser avant même l'envol. Le tout sans perdre l’envie et l’intensité qui l’ont amené en haut du football mondial. "Il faut profiter des vacances, elles seront courtes, très courtes", a lancé l'entraîneur en conférence de presse après le match. Même profiter, il faudra le faire vite.