Le projet de Rocheteau

De retour d'Afrique du Sud, où il commentait la Coupe du monde pour France Info, Dominique Rocheteau a expliqué quel serait son rôle au sein du nouvel organigramme de l'ASSE. "Je suis venu apporter mon expérience du football, a clarifié le nouveau vice-président du Conseil de surveillance du club, nommé fin juin. Je vois beaucoup de matches. J'ai travaillé dans la communication avec Sporfive durant une dizaine d'années et j'ai passé un diplôme de management sportif à Limoges, le même que celui de Laurent Blanc. Je pense bien connaître le milieu du football". L'Ange Vert a également profité de sa conférence de presse de présentation pour définir son champ d'action. "J'apporterais mes conseils sur le plan du football mais dans d'autres domaines également", a-t-il annoncé. Il faudra toutefois patienter un peu avant de le voir pleinement à l'oeuvre puisqu'il a prévenu : "Début septembre, je prendrais complètement mes fonctions car actuellement j'ai encore quelques affaires à régler". Rocheteau ne devrait donc "pas travailler beaucoup sur le recrutement actuel mais (il) pense pouvoir donner quelques conseils néanmoins." Une mission qui le pousse à cesser ses fonctions de président de la commission d'éthique de la FFF. "Je n'ai pas fait d'annonce mais la commission d'éthique, c'est terminé. Je ne peux pas être aux deux, à l'ASSE et à la commission", a-t-il confié.

En attendant, Rocheteau n'a pas tardé à fixer la ligne directrice de son action. Celui qui a porté les couleurs de l'AS Saint-Étienne de 1972 à 1980 entend s'appuyer sur les valeurs historiques du club. "L'ASSE développe des valeurs d'humilité, de solidarité et de travail, a-t-il rappelé. Ce sont des valeurs importantes à mes yeux, qui plus est après ce qui s’est passé en Coupe du monde avec l’équipe de France. L’humilité est une qualité qui se perd dans le football moderne. Je me sens vraiment proche de ces valeurs". Pour grandir, les Verts ne doivent donc pas tourner le dos à leur passé. "Il ne faut pas oublier que c’est toujours le club le plus titré en France. Il faut en être fier et ne jamais l’oublier. Les joueurs, qui évoluent dans ce club, doivent connaitre son histoire", estime-t-il. Bernard Caïazzo envisage d'ailleurs d'intégrer d'autres figures historiques du club dans l'organigramme : "En termes de philosophie, Roland (Romeyer) et moi sommes favorables à la présence d’anciens joueurs dans les structures de management et de direction des clubs. C’est le cas en Allemagne, en Espagne, en Italie ou en Angleterre. On n’a pas cette culture en France. Aujourd’hui, c’est un premier pas".

Figure du passé, Rocheteau veut désormais être un homme d'avenir pour l'ASSE. Et il a déjà fixé sa priorité : la formation. "Je suis là, avant tout, pour travailler sur l’avenir du club, sur un projet sportif de trois ans. Je vais m’attacher à ce que l’ASSE redevienne le meilleur club formateur du championnat de France", ambitionne-t-il. "La politique de formation doit être très compétitive", insiste-t-il encore. Un axe de développement partagé par son président. "S’il y a 30 ans, l’ASSE faisait partie des quatre places fortes sur le plan financier, ce n’est plus le cas aujourd’hui. Saint-Etienne est aujourd’hui, la 13e ville de France. Ce n’est pas en s’appuyant sur une politique de vedettes ou de haut salaires que l’ASSE réussira. On n’a pas les moyens de Lyon, Marseille, Paris, explique Bernard Caïazzo. C’est pour cette raison que Dominique Rocheteau parle de politique de formation compétitive. Je souhaite qu’un projet sportif se construise à l’ASSE en harmonie avec la philosophie du club. Dominique Rocheteau a des clés intéressantes."

Outre la formation, l'autre mission de Dominique Rocheteau sera de redorer le blason de Saint-Etienne. Et ce dès aujourd'hui. "Il faut travailler sur l'avenir avec un projet et des objectifs. Il faut travailler sur la durée mais aussi sur le présent, rappelle-t-il. L'équipe s'est classée deux fois de suite 17e et reste sur deux saisons difficiles. Il faudra que nous puissions être compétitifs pour avoir des résultats". Dans ce cadre, il va "travailler avec les dirigeants et l’entraîneur afin que l’équipe professionnelle soit plus performante". D'ailleurs, Bernard Caïazzo a déjà fixé les priorités : "Les missions pour la saison prochaine : faire le mieux possible avec les moyens dont dispose le club et en développant un jeu attrayant, tenir l’équilibre financier du club et remonter la pente. Dominique Rocheteau a rejoint le club pour nous aider." Hors de question toutefois de faire des folies sur le marché des transferts. "Aujourd’hui, Bordeaux avoue qu’il n’a pas les moyens de recruter sans vendre, c’est la même situation à Lille. Comment cela pourrait être différent pour l’ASSE ? Nous sommes attentifs aux aspects financiers. Nous ne pouvons pas prendre des risques inconsidérés", a précisé le président qui a déjà enregistré les renforts de Laurent Batlles (Grenoble) et Sylvain Marchal (Lorient).