Les promesses du PSG

La trêve hivernale sonne souvent l'heure du bilan pour les clubs de Ligue 1. Et celui-ci est plus facile lorsque l'on reste sur un bon résultat. Ainsi, grâce à sa large victoire face à Grenoble (4-0), le PSG a pu passer les fêtes avec l'esprit tranquille. Du coup, la 7e place occupée par le club francilien suscite beaucoup d'optimisme et d'espoir. "On est à notre place. C'est encourageant, confie Antoine Kombouaré. Le championnat sera long et il faut beaucoup d'humilité. Il faut valider ça avec une deuxième partie de saison canon. On est bien positionné et c'est loin d'être fini. Je ne suis là que depuis six mois et ma méthode ne s'acquiert par rapidement. Des joueurs vont s'améliorer". Des promesses qui n'empêchent pas l'entraîneur parisien de pointer du doigt les secteurs dans lesquels le PSG doit encore progresser : "Le mauvais point, c'est qu'on a pris beaucoup de buts en fin de matches qui nous ont coûté beaucoup de points. Le côté positif c'est que l'équipe marque beaucoup de buts aussi même si on n'est pas trop efficace sur les coups de pied arrêtés".

Si Paris peut avoir des regrets, c'est sans doute d'avoir abandonné en cours de route des points qui étaient à sa portée. "On doit être beaucoup plus ambitieux. Il faut que l'on prenne conscience de nos qualités. On a connu des contre-performances face à des équipes moins fortes que nous. On s'est battus nous-mêmes. Si on corrige ça, on peut atteindre facilement notre objectif de finir dans les quatre premiers", a ainsi estime le président Robin Leproux. Ce serait oublier que Paris n'a pas souvent réussi face aux ténors du championnat cette saison. Sur ses 29 points, il en a ainsi pris 15 face aux six derniers, contre seulement huit face aux six équipes qui le précédent. Ses seuls faits d'armes restent sa victoire face à Lille fin août (3-0), alors que le LOSC était 18e, et son mince succès face à Auxerre (1-0), qui restait sur sept victoires consécutives.

Difficile donc de savoir quel est vraiment le niveau de ce PSG. "Il faut que l'on gomme nos petites erreurs et si on le fait, on pourra faire une bonne deuxième partie de saison. Car on a les capacités pour gagner même à l'extérieur et arrêter les défaites 0-1", prévient Mevlut Erding. Avec Christophe Jallet (3 buts, 5 passes décisives), l'attaquant est l'une des bonnes pioches de l'intersaison. Et l'une des rares satisfactions du club de la capitale alors que les cadres ont tardé à répondre présent, à l'image de Giuly, Armand, Sakho ou Makelele. Stéphane Sessègnon, lui aussi, a eu du mal à confirmer en début de saison. Mais le Béninois, véritable baromètre du PSG, est monté en puissance lors de ses dernières sorties. S'il parvient à retrouver son meilleur niveau, il peut permettre au Paris Saint-Germain de décoller lors de la seconde partie de saison.

Reste à savoir si les Parisiens pourront se mêler à la lutte dans le haut du tableau. A leur décharge, les blessures de Grégory Coupet et Guillaume Hoarau ont été des coups durs à digérer. Le premier, victime d'une fracture du péroné le 28 novembre dernier, a trouvé en Apoula Edel une parfaite doublure. Même s'il n'avait aucun match de L1 dans les jambes, le jeune gardien a su rassurer en seulement sept rencontres. Quant à Hoarau, son retour est plus proche que jamais. Après des soucis d'adducteurs, l'ancien Havrais s'est sérieusement blessé à un genou le 17 octobre face à Toulouse et s'impatiente de débuter véritablement enfin sa saison. Jusque là, il n'a joué que 428 minutes pour un seul but marqué. "J'ai manqué la première moitié de saison, je veux réussir la seconde, prévient-il dans L'Equipe. Il faut que je fasse profiter le PSG de ma fraîcheur, que je tire tout le monde vers le haut. J'ai envie de tout casser". Son association avec Erding, aperçue seulement 19 minutes cette saison, sera un atout majeur.

Mais, comme toujours, les obstacles ne manquent pas à Paris. Outre la santé de Hoarau, auteur de 17 buts la saison dernière, le club a plusieurs dossiers chauds à gérer. L'altercation entre un dirigeant de Boulogne et le directeur de la communication parisienne, l'utilisation massive de fumigènes par ses supporters ou l'affaire Edel... autant de nuages au-dessus du ciel parisien qui pourraient entraîner des sanctions. Comme beaucoup clubs de L1, la CAN frappera également le PSG et enverra notamment Sessègnon en Angola durant le mois de janvier. Restera à gérer les cas Rothen (Rangers) et Kezman (Saint-Pétersbourg), annoncés de retour de prêts dès cet hiver. Pendant les fêtes, Kombaouré a donc peaufiné son mercato. "Je vais poser les bonnes questions aux gens concernés et voir quels sont nos moyens. J'attends avec impatience le retour d'Hoarau qui sera notre premiler renfort. Il y aura aussi le départ de Sessègnon à compenser. Je n'ai pas un banc qui me permet beaucoup de possibilités", regrette-t-il. La reprise, face au nouvel ogre lillois, sera un premier test des ambitions parisiennes.