Lloris, ça plane pour lui

Petit à petit, la situation se clarifie. Et si le principal intéressé assure à qui veut bien l'entendre ne pas encore avoir pris sa décision, il semble que le choix soit en train de s'effectuer le plus naturellement du monde. Raymond Domenech, sélectionneur d'une équipe de France pourvue de portiers de très haut niveau, n'a pas vraiment d'autre possibilité que de continuer à faire confiance à Hugo Lloris pour occuper le poste de gardien de l'équipe de France. Sur le court terme, au moins, cela semble une évidence indiscutable. Actuellement, le portier de l'Olympique Lyonnais survole la confrérie des gardiens de but, bien au-dessus de la mêlée et de son plus proche concurrent, un certain Steve Mandanda, qu'il retrouvera dimanche soir pour un savoureux duel à distance, lors du choc de la 13e journée de Ligue 1 entre l'OL et l'OM.

Impérial depuis de nombreuses semaines, Hugo Lloris a une nouvelle fois donné un aperçu de son talent, mercredi face à Liverpool (1-1). Longtemps, c'est l'ancien Niçois, 22 ans, qui a tenu la baraque face à des Reds qui n'avaient d'autre alternative que de gagner à Gerland pour conserver de réelles chances de poursuivre l'aventure en Ligue des Champions. A l'arrivée, si Lisandro est celui qui a porté l'estocade aux Anglais, c'est bien le matador Lloris qui a recueilli les compliments de la presse et les louanges de ses coéquipiers. A l'image d'Ederson qui ne s'y est pas trompé. "Comme je le dis toujours, une grande équipe commence avec un grand gardien et c'est le cas ici à Lyon. Mercredi soir encore, il nous a maintenus dans le match par deux ou trois arrêts de très haut niveau. C'est un monstre ! Je suis en train de parler de l'un des meilleurs gardiens du monde."

L'hommage est appuyé, peut-être un peu définitif, mais loin d'être immérité. Actuellement, Hugo Lloris réussit à peu près tout ce qu'il entreprend. A la différence de Steve Mandanda qui, ces derniers temps, ne fait pas gagner de points à son équipe, le gardien lyonnais marque les esprits par des arrêts spectaculaires, décisifs et qui, parfois, effacent quelques imprécisions. Surtout, Lloris, malgré une morphologie frêle (1,88m, 78kg), est un roc sur lequel le club rhodanien peut se reposer quand ça ne va pas. Ajoutez à cela que le taiseux portier est en pleine bourre alors qu'il évolue depuis quelques semaines derrière une défense décimée et rafistolée à coups de Toulalan, Gonalons et compagnie.

Entraîneur de l'Olympique de Marseille depuis cette saison, Didier Deschamps a croisé quelques bons gardiens durant sa carrière de joueur. S'il ne veut pas comparer l'incomparable ("Ce sont deux très bons jeunes gardiens, avec une morphologie différente (...) Physiquement, Steve Mandanda est beaucoup plus impressionnant, ce qui donne peut-être un avantage à Hugo Lloris dans le jeu aérien où il a peut-être un peu plus d'agilité."), Didier Deschamps est convaincu que Lloris est l'actuel numéro 1 en France et, par conséquent, celui des Bleus : "Je pense que c'est déjà clair dans la tête du sélectionneur. Ce n'est pas un reproche que je fais à Raymond Domenech, mais c'est difficile de penser que Steve va jouer (face à l'Irlande)." Garçon bien élevé et respectueux de ses aînés, Hugo Lloris va s'efforcer de donner raison à l'ancien capitaine des Bleus dimanche soir.