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"Plus de prudence"

Eurosport
ParEurosport

Publié 25/10/2009 à 19:20 GMT+1

Robin Leproux fait le point après les événements qui ont conduit au report du match OM-PSG, initialement prévu dimanche. Le président parisien estime que c'était inévitable d'un point de vue médical, et déplore le manque de prudence de la Ligue. Pour lui, le match ne peut pas être remis à mercredi.

FOOTBALL - 2009/2010 - PSG - Leproux (AFP)

Crédit: AFP

ROBIN LEPROUX, quels sont les joueurs parisiens touchés par la grippe A?
R.L. : On vous l'a dit, il y a Ludovic Giuly, Mamadou Sakho et Jérémy Clément. Ils ont eu des tests positifs et sont donc touchés par la grippe H1N1. On a aussi un autre joueur et un membre du staff dont je ne veux pas dévoiler les noms.
Pourquoi ?
R.L. : On a communiqué sur ceux qui ont eu un test. C'est du factuel, des documents qui ont été envoyés à la Ligue. Ce sont des tests avérés. Là, les deux personnes dont on parle, ce sont des examens qui ont été effectués ce matin par un docteur agréé par la fédération, et nous sommes encore sous couvert du secret médical.
Quel est votre sentiment sur le report de ce match ?
R.L. : Je ne peux pas le regretter. On nous a demandé de partir à Marseille quand nous avons communiqué les résultats de Ludovic et de Mamadou, donc on y est allé pour jouer le match et pour le gagner. Maintenant, comme je le disais hier (samedi, NDLR), j'ai émis certaines réserves en disant que l'on attendait des résultats complémentaires et notamment celui de Jérémy. On attendait aussi de savoir ce matin, au réveil, comment seraient les joueurs. Donc ce que j'ai regretté, et je l'ai dit au président de la Ligue, c'est ce communiqué tombé hier vers 13h00 qui annonçait le maintien du match de façon assurée. J'ai dit de faire attention parce qu'il manquait encore des tests cliniques de certains joueurs pour évaluer leur santé. Je souhaitais un peu plus de prudence et ne pas dire aux supporters parisiens de manière catégorique: "Descendez à Marseille, le match aura lieu !".
Les suspicions étaient-elles fortes sur le cas de Jérémy Clément ? Si c'est le cas pourquoi a-t-il fait le voyage avec vous à Marseille ?
R.L. : Ce n'est pas ça le problème. Jérémy était guéri. La question était de savoir si, quand on a deux joueurs positifs au test, cela signifie que l'ensemble du groupe est touché. On a fait le forcing pour un faire un nouveau test ce week-end, ce qui n'est pas possible normalement, et on l'a fait sur Jérémy parce qu'il ne s'était pas senti bien mardi dernier. On voulait savoir si c'était à cause de la grippe H1N1, et le test l'a confirmé. Et cela signifie que l'ensemble du groupe sportif, joueurs et encadrement, est touché. Jérémy était le seul qui ne pouvait contaminer personne, parce que le virus était déjà déclaré chez lui, mais cela nous permettait de savoir si le reste du groupe était aussi contaminé.
Quel est le programme du PSG désormais ?
R.L. : Il a été demandé au groupe de rester confiné pendant 72 heures, donc ce sera chacun chez soi pendant trois jours et de n'avoir de contact avec personne, une sorte de quarantaine de 72 heures donc. Mais je suis encore prudent. J'attends de voir dans les jours qui vont venir si certains vont se sentir mal. Et tout le groupe est sous Tamiflu depuis hier.
Si c'était le cas, la tenue du match à Sochaux pourrait aussi être menacée ?
Oui, c'est possible. Depuis le début, j'essaie d'être le plus transparent possible et de donner des informations aux médias pour qu'elles soient relayées aux supporters. Dès qu'on a eu les résultats de Mamadou et de Ludovic, on les a communiqués. Hier, j'ai également fait des interviews pour expliquer qu'on devait attendre les résultats cliniques de ce matin, et le test de Jérémy, pour savoir si le match se jouerait. On doit cette information à un public qui était en train de déferler sur Marseille. Et ne pas dire comme ça, de manière presque irresponsable, que le match allait avoir lieu. Pour Sochaux, il faudra faire la même chose. Mais je n'envisage rien. On se contente de déclarer les cas suspects et de demander des tests. Après, c'est le corps médical qui analyse la situation, qui fait une recommandation à la Ligue, et qui décide avec la commission des compétitions si le match doit avoir lieu ou pas.
Il y a eu des incidents cet après-midi à Marseille, certaines radios évoquent même un décès d'un supporter parisien... (Il y a eu finalement 10 blessés légers et 10 interpellations, NDLR)
R.L. : Non, ce n'est pas le cas. On aborde là ce qui me soucie le plus et ce que je voulais éviter. On a essayé de l'anticiper, mais il y a en effet eu des échauffourées. On travaille avec la police de Marseille, la sécurité de l'OM, pour permettre à un maximum de supporters de repartir le plus vite possible vers Paris. On essaie notamment d'affréter des wagons supplémentaires sur les trains. Et on a précisé aux associations de supporters que le PSG indemnisera une partie des coûts de ces déplacements. Mais surtout on essaie d'organiser au plus vite leur départ. Maintenant, certains d'entre eux sont dispersés dans des quartiers et il y a des échauffourées. Mais à l'heure où je vous parle, il n'y a pas de blessé grave, mais pas mal de blessés légers à l'arme blanche.
Est-ce que la Ligue a été imprudente en annonçant que le match aurait lieu ?
R.L. : Je vous ai dit ce que j'en pensais, je ne veux pas polémiquer au-delà. Vous avez compris que, pour ma part, j'ai beaucoup plus de prudence dans cette communication, de réserve. Je l'ai fait en faisant des interviews avec la radio. Et comme je n'étais pas complètement en accord avec la ligne du président de la Ligue, je l'ai appelé dès qu'il a sorti son communiqué pour lui faire part de ma surprise. J'ai tenu à expliquer la situation. Il y avait deux étapes, celle du test de Jérémy et celle de la nuit, au terme de laquelle d'autres joueurs auraient pu présenter des symptômes. Et c'est seulement après ces deux étapes qu'on aurait pu affirmer que le match aurait lieu ou pas.
Jose Anigo dit que vous avez fait pression sur la Ligue pour que ce match ne soit pas joué...
R.L. : Je vous ai expliqué, donc je n'ai pas envie de répondre. C'est un professeur éminent, le Professeur Rochcongar, qui a fait ses recommandations à la Ligue et la Ligue qui a décidé de reporter le match. Pas le PSG. Et vu ce qu'il se passe actuellement, ce n'est vraiment pas le moment de créer une polémique entre les deux clubs. D'abord parce qu'elle n'a pas lieu d'être. Avec le président Dassier, nous avons des échanges de tout autre nature et avec d'autres objectifs.
Didier Deschamps souhaiterait que la rencontre soit disputée mercredi ?
R.L. : On ne peut pas, on est en quarantaine !
Est-ce que cette situation et le report de match vous arrange ?
R.L. : Non, cette situation ne m'arrange pas ! Ce qui se passe est grave. Il faut prendre la mesure de l'événement et j'espère qu'il n'y aura que des blessés légers. On a envie de voir ce genre de match, une rivalité. On se doit de donner le meilleur spectacle possible entre deux bonnes équipes, et c'est ce que nous voulions. Dire que ça nous arrange, ça reviendrait en plus à dire qu'on craint quelque chose. Ce n'est pas notre état d'esprit au PSG. On est sur un sujet plus lourd, la sécurité et la santé des personnes. C'est ce qui me préoccupe à l'heure actuelle.
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