Pas franchement Briand

L'été dernier, Jimmy Briand avait été la première recrue de l'Olympique Lyonnais et, pour être honnête, tout le monde saluait le "joli coup" des Gones. Remplacer un Sidney Govou sur le déclin par un joueur aux portes de l'équipe de France, acheté qui plus est "seulement" six millions d'euros, cela semblait être une bonne idée, d'autant plus que Briand est exactement le genre de joueur dont raffole Puel : combattif, polyvalent et soucieux du collectif.

D'ailleurs, entre décembre et mi-février, lorsqu'il a complètement disparu des plans de l'entraîneur lyonnais, l'attaquant n'a jamais fait valoir publiquement sa frustration. "Je n'ai pas l'habitude de me plaindre ou de parler dans les journaux lorsque ça ne va pas", expliquerait-il quelques semaines plus tard lors de sa "résurrection", un ciseau acrobatique contre Nancy (4-0), assurément l'un des plus beaux buts de l'année. De son côté, Claude Puel a toujours loué son comportement : "Il ne lâche pas, il travaille bien aux entraînements, Dans l'esprit, c'est un exemple."

Sauf que, sur le terrain, son entrée en jeu dimanche contre Marseille a été tout sauf exemplaire : une prise de risque insensée à l'origine du but de Lucho et bon nombre de ballons grossièrement gâchés. Chahuté par le public de Gerland, l'ancien Rennais agace par ses difficultés techniques, qui semble parfois invraisemblables à ce niveau. Sa saison est pourtant loin d'être mauvaise : avec huit buts et six passes décisives toutes compétitions confondues à quatre matchs de la fin, il fait déjà nettement mieux que Govou lors des deux derniers exercices (trois buts et trois passes en 2009-2010, deux buts et une passe en 2008-2009).

Mieux, avec Yoann Gourcuff, Jimmy Briand est même le meilleur passeur de l'OL en Ligue 1 avec cinq offrandes. Des statistiques certes honorables mais construites lors des trois premiers mois de compétition. Depuis, son rythme de croisière n'est plus du tout le même. Ce mercredi à Auxerre, avec Lisandro sur le flanc et Delgado probablement au repos, il aura sans doute l'occasion de vite faire oublier ses maladresses de dimanche soir.

Auxerre: Sorin - Hengbart, Boly, A. Coulibaly, Sidibé - Ndinga, Dudka - Oliech, A. Traoré, Contout - Jelen

Lyon: Lloris - Réveillère, Cris, Lovren, Cissokho - Pjanic, Gonalons, Grenier - Briand, B. Gomis, Bastos