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La Mosson sonne creux

Eurosport
ParEurosport

Mis à jour 12/05/2012 à 16:28 GMT+2

Montpellier réalise sa meilleure saison mais le taux de remplissage de la Mosson est le 19e de L1. Le MHSC n'attire pas les foules. Pourquoi ?

FOOTBALL 2005-2006 Ligue 1 - STADIUM LA MOSSON

Crédit: Imago

Dimanche, la Mosson va vivre un moment rare face à Lille. Unique même cette saison. Le stade va faire le plein. Un petit évènement pour Montpellier qui a pris l'habitude d'évoluer devant des gradins clairsemés. Le MHSC a beau caracoler en tête de la Ligue 1 depuis la 29e journée, réaliser la meilleure saison de son histoire et se battre pour le titre de champion de France : son équipe de football n'attire pas les foules. Un bien curieux paradoxe : Montpellier affiche le 19e taux de remplissage de la Ligue 1 (51,4%) derrière Auxerre, Sochaux ou Brest qui signent pourtant des saisons en forme de chemin de croix.
Le club va achever la saison avec une affluence moyenne de 17 000 spectateurs avec seulement six pointes au-dessus de 20 000 (face à Paris, Saint-Etienne, Marseille, Evian, Bordeaux et Lille). "17 000 de moyenne, c'est pas si tocard que cela ?", se satisfait malgré tout Louis Nicollin, le patron du MHSC. Les raisons de  ce désaveu populaire sont multiples. La première est simple : la concurrence entre les nombreux sports surreprésentés dans cette ville de 255 000 habitants. Le club de handball est champion de France et a disputé la Ligue des Champions, celui de rugby est quatrième en Top 14 et joue le titre tout comme les filles du basket (actuellement deuxièmes) alors que le volley-ball masculin est également représenté dans l'élite.
Trop de concurrence
"Montpellier, c'est une grosse ville sportive. A part le basket masculin, tout le reste est en première division. Il faut partager, il y en a un peu pour tout le monde", continue Nicollin. "Les amoureux de sport ont du mal car il y a trop d'offres dans la ville. Il faut faire des choix d'autant qu'ici, on a ressenti la crise plus qu'ailleurs", continue Jean-François Bourmaux, journaliste spécialiste du MSHC au Midi Libre. "Le Stadium de Toulouse aussi a du mal à se remplir (15e au taux d'affluence) parce que là-aussi, la concurrence du rugby est très forte. L'agglomération a choisi de communiquer sur le sport de haut niveau depuis que Georges Frêche en a pris les rênes. Aujourd'hui, il y a sans doute trop de clubs compétitifs."
Problème, le stade Yves du Manoir, qui accueille les rencontres du Montpellier Hérault Rugby, affiche un taux de remplissage de 80% (pour une moyenne de 11 300 spectateurs après la phase aller) et ne souffre donc pas des mêmes maux que la Mosson. "Montpellier n'est pas une ville de foot. C'est une ville étudiante, les gens sont de passage et ne s'identifient pas à la ville", tranche Cyril, membre de la Butte Paillade 1991. "Les gens viennent au stade pour les affiches, pas pour supporter Montpellier."
"Le club a seulement 40 ans d'existence, c'est très jeune", poursuit Jean-François Bourmaud. Le MHSC n'a pas de grande épopée européenne, aucun titre de champion de France et manque singulièrement de grands coups d’éclat pour rassembler autour de son club. Et les hommes de René Girard végétaient encore en Ligue 2 en 2008  avec une moyenne de 9 000 spectateurs pour sa dernière saison dans l’antichambre. Le noyau de supporters est bien trop restreint, la base trop étroite pour un club qui ne compte que 8 000 abonnés cette saison : "Le recrutement timide en début d’exercice n’a pas aidé", note Bourmaud.
"Pas une ville de foot"
"C'est en train de changer mais Montpellier est une ville qui a toujours supporté l'OM", continue Cyril. Le MHSC a longtemps vécu dans l'ombre du voisin phocéen (160 kilomètres séparent les deux villes) et ses affluences en ont souffert. "Je supporte l'OL, ça ne me choque pas", s'amuse Louis Nicollin. "Montpellier est une ville où il fait beau, il y a la mer. C'est magnifique. Ce n'est pas une ville de football mais de plages. Dans la région, il y a deux villes de foot : Nîmes et Sète."
Le stade de la Mosson, enclavé dans le quartier de la Paillade, à trois kilomètres du centre-ville, mal desservi par les réseaux de transports, est largement décrié. "Les travaux du tram ne sont terminées qu'en début d'année. Le stade manque de parking et souffre, à chaque match, de problèmes de circulation", constate Jean-François Bourmaud. "Le quartier est plutôt chaud et je connais plusieurs personnes qui ne viennent plus au stade car il n'y a pas de parking fermé et qu'elles ont peur de retrouver leurs voitures en sale état", constate Yann, président des Wolf 34. Mais le MHSC est historiquement implanté dans le quartier populaire de la  Paillade depuis 1974 et n'en bougera pas. Même si ses affluences en pâtissent. Elles n’empêchent pas Louis Nicollin de dormir. Le président des Héraultais de conclure : "Moi, je peux comprendre ceux qui ne vont pas au stade et qui restent dans leur fauteuil. Moi, j'y vais parce que j'y suis un peu obligé..."
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