Les clés de Deschamps 

DIDIER DESCHAMPS : "Les résultats ne sont pas conformes à ce que l’on espérait. Mais même si on perd samedi contre Rennes, je n’ai pas envie de remettre en cause notre projet de jeu. Avec tout le staff, on a fait un travail spécifique cet été pour que l’équipe puisse produire du jeu. Je savais qu’il y avait des risques. Beaucoup de joueurs sont poussés à jouer vers l’avant. Et ça peut provoquer un déséquilibre quand on perd le ballon. Ça demande aussi beaucoup d’efforts. Quand on amène du mouvement, c’est plus difficile. On a une débauche d’énergie importante. Contre Sochaux et Auxerre, on a payé nos premières périodes où l’on a beaucoup joué. Contre Saint-Etienne, on a joué avec le frein à main. Puis à Lille, on a corrigé le tir. On a été capable de le faire sur l’ensemble du match. Même si on a perdu."

L’avis de notre correspondant : Du jeu, l’OM en a produit depuis le début de la saison. Les premières périodes contre Auxerre et Sochaux ont montré le potentiel de cette équipe. Les latéraux participent beaucoup aux actions offensives. Trop peut-être. L’équipe se retrouve déséquilibrée. Lille s’est d’ailleurs fait un malin plaisir à profiter des carences des replacements de Morel et Azpilicueta. Pour réussir dans son entreprise, Deschamps devra avoir un groupe qui adhère à 100% à son projet de jeu. Ça semble être le cas. Et disposer d’un effectif au complet. C’est beaucoup moins vrai avec les nombreuses blessures et suspensions…

DIDIER DESCHAMPS : "Il y a urgence et c’est une période difficile. Mais il ne faut pas être alarmiste ni trop pessimiste. J’ai mené une réflexion après deux saisons passées à l’OM. J’ai souhaité m’inscrire dans la durée avec la volonté commune de Margarita Louis-Dreyfus et Vincent Labrune. (...) J’assume le risque sur le court terme (de produire du jeu). Je suis convaincu que ce sont les erreurs individuelles qui nous font mal. Je ne veux pas renoncer à ça. Les joueurs le savent. Je veux que l’on continue d’aller sur cette ligne directrice pour obtenir de meilleurs résultats. Je l’ai déjà fait à Monaco puis à la Juve. Je suis convaincu que les joueurs se sentent bien à travers ça."

L'avis de notre correspondant : Installé depuis deux ans à l'Olympique de Marseille et fort de ses cinq titres glanés durant cette période, Didier Deschamps s'affranchit du court terme. Un luxe dont tout technicien rêve. DD le sait, le dit, il a l’entière confiance de MLD et de Labrune qui l’ont "choisi" l’été dernier au détriment de Jean-Claude Dassier. Du côté des supporters, la cote de l'ancien capitaine de l'OM est également intacte. Cependant, en football, le moyen et le long terme sont souvent des leurres. Avec un mois de septembre aussi chaud que celui que va traverser l'OM, Deschamps joue gros. Sortirait-il sans dommage de contre-performances face à Rennes, Lyon et en Ligue des Champions contre l'Olympiakos ? On demande à voir.

DIDIER DESCHAMPS : "L’idéal, c’était de prendre un attaquant et de garder Gignac. Mais trois jours avant le déplacement à Lille, on la certitude absolue que Lucho va rester au club. Après, c’est difficile pour Dédé (Gignac)… Sur le plan humain, je le comprends. Et je l’accepte aussi. Je l’assume même. Car je suis l’entraîneur. C’est moi le responsable. J’ai d’ailleurs appelé Dédé le soir du dernier jour du mercato pour parler avec lui. Bien sûr, j’aurais souhaité garder Gignac et lui donner du temps de jeu. Mais économiquement ce n’était pas possible si on voulait recruter un autre attaquant. On a eu des opportunités. Mais ça n’a pas été au bout. Tout le monde a perdu beaucoup d’énergie. Pour finalement revenir au point de départ. Maintenant, il travaille. Il a envie et reste déterminé même s’il a pu être touché dans son ego. Ce n’est pas une situation agréable mais on ne maîtrise pas tout. Maintenant, je ne vais pas le brosser dans le sens du poil. Avec lui ou d’autres joueurs, ce serait plutôt brosser avec une aiguille… Je n’ai pas à me rabibocher avec Dédé. Il était déçu quand je l’ai eu au téléphone. On s’est parlé et maintenant c’est passé."

L’avis de notre correspondant : Les bonnes affaires ne se réalisent pas à la dernière minute. Et l’épisode Gignac vient une nouvelle fois le démontrer. La fin du mercato a en effet été une catastrophe pour l’OM. Car le non-départ d’APG a provoqué de gros remous en interne. Gignac a été touché dans son ego. D’autres joueurs ont aussi été marqués par cette affaire. Deschamps le sait et va devoir recoller les morceaux. Son mea culpa devant la presse démontre qu’il assume sa part de responsabilité dans ce fiasco. Mais la page ne sera tournée que si les résultats sont au rendez-vous…