Martin, retour aux sources

A l'image de Sochaux, Marvin Martin a repris des couleurs depuis quelques semaines. Pour balayer les doutes, le meneur de jeu international a dû se remettre en cause. Quoi de mieux qu'un déplacement à Paris, sa ville natale, pour confirmer son renouveau.

Marvin Martin Sochaux

Crédit: AFP

Dans le Doubs, les nuages de la relégation menacent toujours le ciel. Sochaux bataille pour sa survie en Ligue 1. Mais son horizon s'est quelque peu dégagé. Une éclaircie a percé la grisaille ambiante. Les Lionceaux viennent d'empocher douze points en six matches. Autant que lors des vingt précédents. Ce redressement, atténué par deux défaites à Lyon (2-1) et à Montpellier (2-1), le FCSM entend bien le poursuivre dimanche après-midi (17h00), à Paris. Pour s'extirper de la zone rouge, il ne devra pas en revenir les mains vides. Pas comme lors de ses trois dernières visites dans la capitale. Marvin Martin pourra toujours lui servir de guide. Le stratège sochalien est né à Paris. Il y a fait ses gammes de footballeur. Pour mieux s'envoler 500 kilomètres plus à l'Est.
Depuis, il s'est aguerri. Les épreuves d'une saison chaotique ne l'ont pas épargné. Logique quand on porte sur ses épaules le poids d'un jeu sochalien longtemps à la dérive. Encore plus quand on trimbale une réputation flatteuse, alimentée par une étiquette de passeur hors-pair et des débuts fulgurants en Bleu. Pendant de longs mois, l'international aux neuf sélections a traîné son éblouissante saison 2010-2011 comme un boulet. Aujourd'hui, il va mieux. Son but contre Nice (2-0) et son offrande pour Sloan Privat, contre Brest (2-1) ont matérialisé un regain de forme, qui épouse curieusement la courbe de son équipe. Martin se croirait presque "revenu à la saison dernière". Alors, il savoure : "On prend énormément de plaisir, même à l’entraînement", glissait-il en début de semaine, dans les colonnes de L'Est Républicain.
"J'ai dû m'excuser devant tout le monde"
"Plaisir" : au cœur de l'hiver, le mot semblait avoir disparu de son vocabulaire. Emporté, comme les autres, par le marasme sochalien, MM était devenu un coupable idéal. Au même titre que Ryad Boudebouz, son complice, lui aussi contesté pour ses supposés écarts. "Ryad et moi étions les deux joueurs les plus ciblés. On a dit qu'on sortait, qu'on mangeait mal... C'était faux, déplorait récemment Martin dans L'Equipe. Depuis trois ans, je n'ai rien changé. Je mange comme avant. Je ne vais pas sortir à Sochaux, il n'y a rien à faire." Pendant cette traversé du désert, MM s'est même plutôt réfugié dans le silence. Replié sur lui-même. Laurent Blanc lui a maintenu sa confiance. Mais ses prestations en sélection ne l'ont pas aidé à apaiser les critiques. "Un mal pour un bien", dit-il aujourd'hui. Martin en est sorti "renforcé".
Ces dernières semaines, il a retrouvé la parole. Pour mieux faire son mea culpa. Eric Hély, qui fut son formateur avant d'être son coach, l'a recadré. "Sans mâcher ses mots, parfois, insiste le joueur de 24 ans. C’est bien, il le faut, même si c’est dur à entendre." Sous les ordres d'Hély, il a payé cash la moindre sortie de route. Martin a écopé de quelques amendes pour des "retards". Il a surtout "dû s'excuser devant tout le monde". Comme pour mieux affirmer le rôle de leader qu'il avait endossé malgré lui. En l'absence de Damien Perquis et de Jérémy Bréchet, Martin a été contraint de prendre le relais. Boudebouz, son inséparable acolyte, l'a secondé dans sa tâche. "On a toujours été les petits, les jeunes. Mais on nous a demandés très tôt de devenir des cadres. Ce n’est pas trop dans notre mentalité, mais c’est à nous de nous forcer. On essaie d’être là, de parler plus. Moi, j’essaie d’être à 100 %, je ne triche jamais."
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Marvin Martin Sochaux

Crédit: AFP

Dans ces conditions, pas question de se projeter plus loin que cette fin de saison. Même si son avenir s'écrira peut-être au PSG, comme l'évoque Le Parisien ce dimanche. Voire à Lille, comme l'explicitait le président Michel Seydoux samedi, dans L'Equipe, à Lyon, qui offrait 14 millions d'euros à Sochaux l'été dernier, ou ailleurs. "L'an passé, je voulais rester en France. Cette année, je suis prêt à partir à l'étranger", confiait-il début avril. Pas question, non plus, de penser déjà à l'Euro, même s'il sait que "les places sont chères". Pour l'heure, Martin a une préoccupation. Une seule : "J’ai vraiment envie de m’en sortir avec Sochaux."
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