OM, la positive attitude

Quarante huit heures après la mise au point musclée de Margarita Louis-Dreyfus et du président Vincent Labrune au centre d'entraînement de l'OM, le discours et les visages ont changé à Marseille. Jeudi, l'actionnaire majoritaire tapait du poing sur la table, ne pouvant se satisfaire d'une seule petite victoire en championnat. Elle mettait la pression sur les joueurs, très attendus sur le terrain pour redresser la barre sur le plan comptable. Ce samedi, à Toulouse, la direction du club a fait part de sa satisfaction malgré le 0-0 obtenu qui laisse l'équipe dans la deuxième moitié de tableau. "Il semblerait que le message soit passé" a consenti un José Anigo plutôt souriant sur Foot+, à l'issue de la rencontre. "C'est un bon point de pris à Toulouse. L'état d'esprit est revenu et dans le jeu, c'était mieux. Il y a de quoi être satisfait.On a retrouvé une vraie solidarité. Après l'expulsion de Kaboré (ndlr : à la 58e minute), on n'a pas reculé et on a continué à jouer."

Cette attitude collective sonne comme une prise de conscience aux yeux du directeur sportif de l'OM. L'équipe a tenu, Mandanda a été très peu sollicité et les joueurs se sont battus sur le terrain pour compenser l'infériorité numérique. Signes de cette nouvelle agressivité retrouvée, les cinq cartons jaunes et le carton rouge (Kaboré) récoltés au Stadium pour Cheyrou (32e), A. Ayew (77e), Gignac (89e) et donc Kaboré (53e, 58e). Tous pour un jeu trop viril.

Ces motifs de satisfaction ne doivent pourtant pas faire oublier les nombreuses lacunes encore observées sur la pelouse. Car l'équipe de Didier Deschamps s'est rapidement montrée impuissante dans la zone de vérité. Elle n'a pas su faire la différence dans les 25 derniers mètres et prendre à revers la défense toulousaine. "Dans la finition, c'est un peu dur" a concédé José Anigo. "On n'a pas pris de but, relève Deschamps. L'important était de prendre des points et d'en prendre trois évidemment. On en prend un et vu les circonstances - on a joué 35 minutes à dix - ce n'est pas beaucoup mais ça reste un bon point quand même."

L'attaque (Rémy, puis J. Ayew puis Gignac) n'est pas la seule à avoir souffert. Lucho, le dépositaire du jeu, n'a pas existé. Tout juste a-t-il décoché deux frappes, potentiellement dangereuses, mais qui n'ont pas trouvé le cadre. André Ayew et Morgan Amalfitano ont joué par intermittence sur les côtés alors que Rémy s'est épuisé dans des courses dans le vide qui ne lui ont pas offert de véritables occasions. Seul Benoît Cheyrou, par sa vista et ses passes millimétrées dans le jeu ou sur coups de pied arrêtés, a véritablement réussi à poser des problèmes à l'arrière-garde toulousaine. Didier Deschamps le sait, il a encore besoin de beaucoup de travail pour espérer ramener l'OM vers les sommets de la Ligue 1. "Evidemment qu'il y a de la solidarité, mais vu les circonstances, il y a encore un peu de fébrilité due au contexte dans lequel on évolue depuis quelques semaines. Ce n'est pas une excuse mais évidemment on est capable de mieux faire. On a un potentiel qui est supérieur à ça." Mais il devra faire vite, très vite. Car le podium du championnat, synonyme de Ligue des champions, est déjà à 11 points.