Ben Yedder, made in futsal

Il peut prétendre au titre de révélation du début de saison. Ses trois buts en L1 avec Toulouse ont placé Wissam Ben Yedder en pleine lumière. Avant cette saison, il n'avait porté la tunique de Toulouse que 14 fois, et encore toujours en sortant du banc. Forcément, les regards se sont posés sur cet attaquant de poche (1,70 m, 68 kg). Son aisance technique, son adresse devant le but, sa vivacité ou encore sa capacité à faire la différence dans les petits espaces ont frappé les esprits. On peut y voir la marque du futsal - ce football à cinq contre cinq qui se pratique en salle.

Wissam Ben Yedder a un parcours atypique. Avant de se faire sa place au TFC, le natif de Sarcelles n'a pas fait ses gammes dans un centre de formation, comme nombre de ses partenaires. Lui est passé par le futsal. "C'est comme cela que j'ai découvert le football", reconnaît-il. Et s'il s'est fait remarquer par Lille et Toulouse grâce à une belle saison à Alfortville en CFA ("J'avais mis 12 buts et 9 passes décisives", se souvient-il), le football en salle a façonné son jeu. "Le futsal m'a fait passer des paliers. Si je suis ici, c'est grâce à ça", estime-t-il même s'il avoue parfois avoir souffert physiquement en passant du futsal au foot à onze.

Sur les terrains plus étroits du futsal à Garges-lès-Gonesse où il évoluait en club, Ben Yedder a pu étoffer sa palette. Technique évidemment. "Ça m'a beaucoup apporté. Notamment sur jeu réduit. Je me sens plus à l'aise", lâche-t-il. Mais la technique n'est pas le seul atout qu'il a pu développer dans les salles. Dans la prise d'information, il pense avoir amélioré son temps de réaction. "Dans le foot à onze, on a plus de temps", constate-t-il. Devant le but aussi, il a franchi un cap en pratiquant cet autre style de football où il a été "obligé de jouer juste et d'être précis": "A onze, comme les cages sont plus grandes et qu'il y a plus d'espace, j'étais plus efficace."

Séduit par ses qualités de finisseur, Alain Casanova, son entraîneur au TFC, n'a d'ailleurs pas hésité à lancer en pointe cet ancien milieu de terrain offensif, habitué à jouer près des lignes de touche en amateur. S'il pense que le futsal "peut-être un bon tremplin" pour passer professionnel à onze, Wissam Ben Yedder, qui compte deux sélections en équipe de France de futsal, est cependant une exception en France. Au Brésil, les joueurs sont légion à se frotter au futsal avant de passer professionnel à 11. Dans l’Hexagone, l’international Espoirs est le premier à avoir été sélectionné dans deux pratiques différentes en football.