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Correa, un choix sportif ?

ParSharkfoot

Mis à jour 04/09/2012 à 18:11 GMT+2

Débarqué après seulement quatre journées, Pablo Correa n'affichait pourtant pas des résultats catastrophiques depuis son arrivée à Evian-TG. Bilan.

Eurosport

Crédit: Eurosport

Huit mois. Pablo Correa n’a tenu que deux tiers de l’année 2012. Arrivé le 2 janvier dernier en remplacement de Bernard Casoni, l’entraîneur emblématique de l’AS Nancy Lorraine n’imaginait certainement pas vivre une fin aussi chaotique en Haute-Savoie. Limogé après seulement quatre journées de Ligue 1, ses résultats en 2012/2013 ne plaident pas pour lui, mais ne justifient pas une réaction aussi vive, surtout au regard des performances réalisées la saison dernière. Ne nous y trompons, ce licenciement n’a rien de sportif, si ce n’est le communiqué.
Six premiers mois réussis
Le départ de Bernard Casoni avait déjà surpris en fin de première partie de la saison 2011/2012. Le promu haut-savoyard était alors bien installé à la 11e place du classement, avec 22 points (1,16 points/match), 5 victoires, 7 matchs nuls, 7 défaites, 27 buts marqués et 29 buts encaissés. Des performances tout à fait honorables de la part d’Evian Thonon Gaillard que l’on peut combiner à un jeu agréable. Il faut dire que Casoni était un adepte du 4-4-2 et de la paire Sagbo – Khelifa. La tâche ne s’annonçait donc pas évidente pour Pablo Correa, malgré des bonnes bases, pour faire au moins aussi bien que son prédécesseur. Finalement, les chiffres parlent pour lui : 7e sur la phase retour, 28 points (1,47 points/match), 8 victoires, 4 matchs nuls, 7 défaites, 27 buts marqués, 26 buts encaissés. On constate que le bilan est assez similaire, mais que l’ETG version Pablo Correa est allé chercher des victoires (ou a tenu son avantage au score plutôt) là où Casoni concédait le match nul.
Avec cette image d’un Nancy recroquevillé sur ses bases et solide avant tout, l’entraîneur uruguayen avait également l’occasion de se racheter une notoriété en terme de jeu, ou de la confirmer. Alternant le 4-2-3-1 et le 4-2-2-2, l’équipe haute-savoyarde n’a pas été fidèle aux dernières saisons de Correa en Lorraine. Dans une formation équilibrée, Evian-Thonon-Gaillard proposait un jeu relativement attrayant, en tout cas loin des périodes soporifiques de l’ennuyant Nancy. La saison aurait même pu être plus brillante si l’ETG n’avait pas terminé la saison avec un point en trois matchs. Correa a su s’appuyer sur Cédric Barbosa comme un de ses hommes de base et a petit à petit intégré Thomas Khalenberg comme son régulateur du milieu de terrain. Sous sa houlette, Daniel Wass a été repositionné latéral gauche et s’est forgé une nouvelle réputation d’arrière offensif, lui qui était habituellement utilisé au poste de milieu droit.
Un début de saison calamiteux
En revanche, les résultats du club ne sont pas défendables pour la saison actuelle. La préparation a été chaotique avec 5 défaites en 6 matchs, 2 buts marqués et 10 buts encaissés. Pas de quoi être très optimiste pour le début de saison donc. Avec comme seul départ marquant Christian Poulsen, l’ETG a tenté des coups en le remplaçant par Djakaridja Koné et en attirant deux joueurs tunisiens, Iheb M’Barki et Zouhaier Dhaouadi. L’effectif à disposition était sensiblement le même, à la différence près que Yannick Sagbo a la tête ailleurs depuis des mois et ne trouve pas de club. Mais ce n’est pas à incomber à Pablo Correa.
La première journée a vu l’ETG s’incliner contre Bordeaux (2-3) après un début de match catastrophique et deux buts concédés dans le premier quart d’heure. Face au Stade Brestois, le but de la victoire de Paul Baysse intervient dans les arrêts de jeu (1-0). La prestation contre l’Olympique Lyonnais a, en revanche, été satisfaisante avec une solidité retrouvée et un certain sens du réalisme. Un coup de canon de Michel Bastos sur coup-franc a permis à l’OL de prendre un point (1-1), mais le contenu était intéressant et encourageant. A Ajaccio, une première mi-temps ratée a scellé le sort de la rencontre (2-0). Un début de saison difficile, relativement logique vu la préparation et la qualité de l’effectif, l’ETG restant une équipe qui joue la deuxième partie de tableau. La 9e place obtenue la saison dernière ne reflète pas forcément le niveau réel de l’équipe actuellement, et surtout, la saison de confirmation étant souvent la plus difficile.
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FOOTBALL - 2012/2013 - Ajaccio-Evian - Diarra

Crédit: AFP

Des précédents pour la direction du club
Le début de saison aurait donc eu raison de la tête de Pablo Correa comme le précise le site officiel du club : "La direction d’Evian-Thonon-Gaillard FC informe que Pablo Correa a été démis de ses fonctions d’entraîneur de l’équipe professionnelle au vu des mauvais résultats actuels". Une décision surprenante après seulement quatre journées et au regard des six premiers mois convaincants de l’entraîneur uruguayen. Et qui a semblé le surprendre : "Je suis un peu surpris car on n’est qu’au début de saison. Au bout de 10 ou 20 journées, j’aurais mieux compris. L’an passé à ce stade de la saison, c’est Ajaccio, Nancy et Valenciennes qui étaient relégables et aucun n’est descendu. Je le prends avec philosophie. Je pense que ce groupe vaut entre la 11e et 15e place."
Il faut rappeler les précédents au sein du club. Stéphane Paille, arrivé en juin 2009 en lieu et place de Pascal Dupraz et Laurent Croci, était co-leader du National avant de se faire licencier le 18 janvier 2010 suite à une défaite 3-1 contre le Paris FC. Une décision qui peut, déjà, paraître étonnante. Remplacé par intérim par Pascal Dupraz, Bernard Casoni a ensuite pris les rênes du club durant deux saisons avec la fin que l’on connait et un départ à l’amiable suite à des tensions entre lui et la direction, dont le refus de Casoni d’habiter en Haute-Savoie et sa faible implication sur le recrutement du club. Peu après son arrivée, Casoni n’avait d’ailleurs pas hésité à dire qu’il ne passerait pas ses vacances avec le président.
Des tensions durant la préparation
Il est alors important de rappeler qu’avant même le début de saison, durant la préparation, des joueurs se sont plaints en interne des méthodes employées par Pablo Correa, que l’on sait particulièrement difficile à endurer sur le plan physique, et des tendances managériales qui peuvent froisser certains joueurs. Quoi qu’il en soit, si sur le plan sportif, Evian-Thonon s’en sort avec brio depuis plusieurs saisons maintenant, la gestion du club est largement critiquable. Pourtant, le club a montré une voie à développer comme les filières de l’est avec l’arrivée de joueurs danois. La conduite du cas Sagbo est symptomatique des incohérences actuelles.
A présent, c’est à nouveau Pascal Dupraz qui est envoyé sur le devant de la scène. Ses premiers mots confirment, sans le vouloir, les tensions qui pesaient sur le groupe, notamment avec l’entraîneur uruguayen : "Ma mission la plus importante est de retrouver un climat de sérénité et de confiance. Mais j’aime les défis." Le président a confirmé que cette intronisation n’était pas un choix par défaut ni un intérim. Au club depuis 22 ans, Dupraz aura fort à faire pour retrouver l’osmose qui a permis à l’ETG de gravir les échelons un à un. Un choix du cœur pour celui qui a fait grandir Croix de Savoie, mais une décision à risque pour un entraîneur novice. Et dire qu’il y a quelques mois, l’ex-directeur sportif se disait inquiet de la tournure d’Evian -TG qui semblait perdre, d’après lui, ses valeurs d’antan…
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