PSG : selon Nasser Al-Khelaïfi, la sanction de la FFF a précipité le départ de Leonardo

Pour amortir le choc de la décision de Leonardo de quitter le navire PSG en plein mercato, le président du PSG Nasser Al-Khelaïfi n’a jugé utile de faire un grand entretien avec un journal parisien, comme il le fait à chaque tournant de la saison. Mais le big boss du PSG a quand même accordé quelques minutes de son temps à L’Equipe, pour expliquer que le projet parisien restait supérieur à l’ensemble des individus qui composent le club. Plus de 200 salariés, dont les joueurs, rappelle-t-il au quotidien. Comprendre : Ancelotti et Leonardo n’étaient que deux d’entre eux. La marche du PSG vers ses objectifs n’en sera pas ralentie à ses yeux.

Si certains passages de cette intervention sont proches des messages délivrés au moment du communiqué officiel, mercredi (“Je le remercie pour le travail et je lui souhaite le meilleur pour la suite“), Nasser Al-Khelaïfi la teinte d’une petite dimension politique lorsqu’il affirme qu’il “comprend“ la décision du Brésilien en même temps qu’il la lie à sa suspension d’un an prononcée par la commission supérieure d’appel de la FFF. C’est le passage-clef de cet article, dont voici les quatre phrases essentielles.

“Avec Leo, nous avions eu une très longue discussion avant même le verdict de la commission d’appel de la FFF. Il avait alors évoqué son désir de quitter ses fonctions de directeur sportif.La sanction sévère qu’il a subie en appel l’a beaucoup déçu. Je comprends vraiment sa décision, je la respecte, même si je la regrette profondément“. Nasser Al-Khelaïfi joue la carte de l’esprit de corps sans la moindre ambiguïté en liant directement la sanction contre Leonardo et sa décision légitime de partir. Pas un mot sur le comportement de Leonardo à l’encontre de Monsieur Castro. Rien sur leur différence de ligne latente quant à la nomination de Laurent Blanc. Pas une seule référence aux multiples messages laissés par Leonardo durant sa présence quant à sa liberté de mouvement.

“Je ne place pas le départ de Leo sur le même plan que celui de Carlo Ancelotti. Leurs motivations respectives sont très différentes.“ C’est la phrase la plus elliptique de l’intervention de Nasser Al-Khelaïfi dans la mesure où le président du PSG n’a jamais réellement commenté les causes du départ de l’entraîneur italien, sinon pour dire que QSI était dans son bon droit quand il a mis la pression où moment où les résultats étaient décevants, à l’automne 2012. Nasser Al-Khelaïfi en veut moins à Leonardo qu’à Ancelotti, en déduira-t-on. Ce passage sert surtout au dirigeant qatari pour affirmer la supériorité totale du projet du PSG sur les membres qui le composent : “Voir des cadres s’en aller fait partie de la vie d’un club ou de toute entreprise. Les gens arrivent, puis ils partent… Le projet ne s’arrête pas à une personne.“

“Je vais prendre mon temps sur la question du remplacement de Leo ou sur tout changement éventuel lié au management du club.“ Nasser Al-Khelaïfi prend à contre-pied le discours majoritaire entendu depuis 48 heures sur la nécessité de remplacer rapidement Leonardo. Notre consultant Alain Roche l’avait présenté comme une évidence, Le Parisien trace ce vendredi quelques pistes. Mais Nasser Al-Khelaïfi, sans donner de date, laisse entendre que le management du club va rester un bon moment organisé autour de sa personne, et par définition, de Laurent Blanc (entraîneur) et Jean-Claude Blanc (directeur général délégué).

“Rien ne peut nous freiner. Nous continuerons à construire notre équipe et notre club pour devenir un grand compétiteur européen dans les années à venir. (...) Aujourd’hui, nous travaillons à recruter de nouveaux grands joueurs pour étoffer notre effectif de champions. Elle se situe là, ma priorité immédiate.” Bonne nouvelle pour les fans parisiens : même sans Leonardo, même sans Ancelotti, le PSG va rester un acteur majeur sur le marché dans le sens des arrivées. L’arrivée d’Edinson Cavani n’est qu’une question d’heures. Le mercato d’été dira s’il est le cadeau d’adieu de Leonardo ou si le Brésilien exercera encore réellement jusqu’au 2 septembre. Le Parisien évoque ce vendredi l’hypothèse d’une nouvelle offensive sur Cristiano Ronaldo.