OL : "Pas le niveau L1" ? On donne les noms

Le constat est sévère mais les chiffres parlent d'eux-mêmes. Avec Bakary Koné titulaire, l'OL n'a gagné qu'une rencontre sur six en Ligue 1 et n'a terminé qu'un match la cage inviolée. A la décharge du Burkinabè, les changements permanents de la ligne arrière : Rémi Garde a aligné onze défenses différentes en quinze matchs officiels cette saison. Titulaire par défaut en raison des pépins divers de Milan Bisevac et Samuel Umtiti, Koné manque beaucoup trop de confiance pour retrouver le niveau qui était le sien lors de ses premiers mois à l'OL il y a deux ans.

Aux yeux de l'entraîneur, les jeunes Mehdi Zeffane, Naby Sarr et Alassane Plea sont également à ranger dans cette catégorie. Rémi Garde ne fait appel à eux que contraint et forcé, même pour simplement les aligner sur la feuille de match : "Je n'ai pas été satisfait de Mehdi sur les deux matchs qu'il a joués et, concernant Naby Sarr, je me suis basé sur ce que je vois à l'entraînement et en CFA."

Le cas de Jordan Ferri est différent : si celui-ci n'a certainement pas le niveau L1 quand il est aligné latéral droit, son potentiel reste intéressant lorsqu'il évolue à son poste de milieu relayeur. Quant à Nabil Fekir, titularisé à quatre reprises à gauche de l'attaque, il est certes apparu volontaire mais trop rarement percutant (un tir cadré en 249 minutes). Son âge (20 ans) est-il une excuse suffisamment recevable ? Et l'analyse était similaire la saison passée avec Rachid Ghezzal, qui avait surtout brillé par son sens de la discipline. Blessé au dos depuis le début de la saison, il méritera toutefois d'être revu quand il sera enfin rétabli.

Titulaire lors des deux premiers matchs, Yacine Benzia avait enfin confirmé ses promesses (1 buts, 2 passes). Mais depuis la défaite à Evian le 31 août, il n'est réapparu qu'à une seule reprise dans le groupe professionnel, le staff l'écartant pour des raisons visiblement extra-sportives. Un autre espoir, Farès Bahlouli, n'a pas encore saisi les exigences du très haut niveau et a été renvoyé faire ses classes en CFA.

Pas grand monde à Lyon ne nie le potentiel de ces deux garçons dont le salut ne passe que par un changement d'attitude. Ce que Rémi Garde a une nouvelle expliqué ce mercredi midi : "Il faut leur rappeler sans arrêt qu'ils ne viennent pas ici pour "consommer" du temps de jeu mais pour s'impliquer et progresser. J'ai renvoyé à leurs leçons un certain nombre de jeunes joueurs et cela continuera, mais je ne peux pas non plus partir avec un groupe de 12 joueurs."

Plus embêtant, de supposés cadres sont beaucoup trop timorés. Alors que beaucoup d'observateurs attendaient qu'il ait enfin la possibilité d'enchaîner, Arnold Mvuemba, titulaire lors des trois derniers matchs, n'a pas saisi sa chance. Transparent contre Lille (43 ballons touchés en 90 minutes) et à Montpellier (35 ballons en une heure), il n'est que l'ombre du joueur qu'il était lors de sa dernière saison lorientaise.

Ce même problème de confiance est-il à l'origine de la spectaculaire perte de vitesse de Jimmy Briand ? Auteur d'une saison pleine lors de la première année de l'ère Garde (14 buts, 9 passes toutes compétitions confondues en 2011-2012), il ne brille depuis plus que par sa vaillance défensive. La montée en puissance d'Alexandre Lacazette l'a fragilisé et l'entraîneur n'a pas fait grand-chose pour le remettre en selle (8 titularisations en L1 en 2012-2013).

L'investissement du capitaine Maxime Gonalons ne peut être contesté. N'empêche que le milieu défensif a reconnu lui-même s'être un peu trop dispersé depuis qu'il a récupéré le brassard laissé vacant en janvier dernier par Lisandro. Titulaire inamovible, il paie aussi l'enchaînement des matchs. Depuis deux saisons, il ne joue pas que lorsqu'il est suspendu. A ses côtés, Steed Malbranque "court toujours autant" (Garde) mais ne brille presque plus. Alors que l'OL a éperdument besoin d'expérience, Rémi Garde ne l'a titularisé qu'à trois reprises en championnat. Un constat sous forme de désaveu pour un joueur qui fêtera ses 34 ans en janvier et dont le contrat s'achèvera en juin. Gueïda Fofana est une alternative prometteuse au milieu de terrain mais il est trop contraint de jouer les pompiers de service en défense pour s'y imposer. "Je suis d'autant plus indulgent avec lui qu'il a joué en serrant les dents ces derniers temps à cause d'un problème à une cheville", précise Rémi Garde.

Blessé aux ischio-jambiers depuis fin août, Miguel Lopes avait réussi des débuts à peine passables, son manque de régularité dans les centres et les duels semblant rédhibitoires pour un club censé viser le top 3. On attendra quand même de le revoir car le Portugais avait sans doute légitimement besoin d'un temps d'adaptation. Son concurrent, Mouhamadou Dabo, est régulier depuis son arrivée à Lyon en 2011 : jamais très bon ni très mauvais, il est un élément beaucoup trop neutre pour que sa relative expérience puisse se mettre au service du collectif.

Rapidement étiqueté leader technique de l'équipe, Clément Grenier n'a pas encore le mental pour sortir l'équipe de la tempête. Ses coups d'éclats masquent difficilement son manque de constance quand les résultats ne sont pas au rendez-vous. Auteur d'un très bon début de championnat (deux buts, deux passes), Yoann Gourcuff accumule trop de de pépins physiques pour que l'espoir de son retour au plus haut niveau ne dure plus d'un mois. Recruté pour enfin permettre à Rémi Garde de s'appuyer sur un spécialiste du couloir gauche, Gaël Danic s'est rapidement blessé après des débuts timides. Comme d'autres, ce dernier a besoin de temps et de confiance pour donner à l'OL la pleine-mesure de son potentiel.

Titulaire indiscutable, Milan Bisevac est l'un des rares joueurs d'expérience de l'équipe. Ses performances individuelles sont à la baisse, certainement la conséquence de l'instabilité chronique de la défense lyonnaise : le Serbe et Samuel Umtiti n'ont été associés que 66 minutes cette saison (0-0 contre Rennes) alors que ce duo est censé être la charnière-type de Rémi Garde. Son retour est impatiemment attendu par le staff.

Six buts en vingt-trois matchs de championnat en 2013 (dont deux penalties), les statistiques de Bafétimbi Gomis ne parlent pas vraiment pour lui. Englué dans son conflit avec Jean-Michel Aulas, l'avant-centre ne pèse plus autant que par le passé. Pour lui aussi, le salut passera par la reconquête de l'intégralité de son potentiel physique.

Même s'il lui est reproché de trop plonger et d'avoir été stupidement exclu à Ajaccio, Alexandre Lacazette tient son rang : quatre buts et une passe décisive en huit rencontres de championnat. Henri Bédimo est de loin la recrue lyonnaise la plus performante de ces deux dernières saisons. On en veut pour preuve que Rémi Garde a préféré l'aligner diminué contre Lille et à Montpellier plutôt que de s'en priver. Alors qu'il est difficile d'être sévère avec Anthony Lopes, globalement brillant dans sa cage en dépit d'un penalty bêtement concédé à Montpellier.