OM - Nantes (0-1) : Diawara critique certains joueurs, Baup est sous pression

Hier soir, les dirigeants marseillais ont quitté le stade Vélodrome très tard. Tout l'état-major olympien a longtemps phosphoré dans les salons du président. Vincent Labrune, Philippe Perez, José Anigo, Luc Laboz, et Elie Baup refaisaient l'histoire de la défaite concédée face à Nantes (0-1). Une deuxième contre-performance d'affilée qui survient après l'échec de Lille mardi dernier (1-0). Un nouveau coup qui fait très mal. Sonné comme tous ses coéquipiers, Souleymane Diawara fut l'un des rares joueurs olympiens à livrer le fond de sa pensée face aux caméras. "On n'a pas joué, résume le défenseur sénégalais qui paraissait très échaudé par la prestation d'ensemble de son équipe. Il a manqué beaucoup de choses pour espérer prendre les trois points. On ne peut s'en prendre qu'à nous-mêmes. Psychologiquement, on prend un coup. Je suis triste et dégoûté. Autant à Lille, on avait des regrets, autant après Nantes, il n'y a rien à dire".

L'analyse du défenseur marseillais ne se limite pas au contenu du match face aux Canaris. Elle va plus loin. Diawara n'hésite pas à s'en prendre à la mentalité qui anime le groupe olympien. "Il va falloir se dire les choses car il y a beaucoup de choses qui ne vont plus, estime-t-il. J'espère que cette défaite va nous ouvrir les yeux car si on continue comme ça, on va droit dans le mur. Il ne faut pas s'habituer à la défaite". Derrière ce coup de gueule se cache une amertume de la part du défenseur olympien. Il considère que certains joueurs n'ont pas la bonne attitude que soit à l'entraînement ou en match. "Oui, il y a des comportements qui m'énervent, continue Diawara. Je ne citerai pas de noms. Il faut vite rectifier le tir. Sinon ça risque de péter". Les murs du stade Vélodrome et du centre d'entraînement de la Commanderie ont déjà pas mal tremblé ces dernières semaines. En cause, la nonchalance de certains jeunes qui agacent les cadres.

Face à cette nouvelle situation difficile pour l'OM, Elie Baup paraît être le fusible numéro un. Diawara refuse pourtant de voir le coach marseillais trinquer pour l'ensemble de l'équipe. "Quand les résultats ne sont pas bons, on s'attaque toujours à l'entraîneur, tempère-t-il. Mais quand on ne joue pas en équipe, voilà le résultat. On ne peut rien faire. On n'a pas un joueur capable de faire la différence seul". Le mal des vice-champions de France semble profond. Avant la suite de la 16e journée de L1, les Marseillais pointent en cinquième position avec déjà 8 points de retard sur Monaco (3e). Arriveront-ils à redresser la barre assez rapidement pour ne pas être trop éloignés du podium à la trêve hivernale ? "Il faut se battre jusqu'à cette trêve, explique Baup, très marqué par la nouvelle défaite de son équipe. Il faudra être le plus costaud possible pour limiter la casse maintenant. Après toutes les déconvenues que l'on vit depuis deux mois, ce n'est pas évident. Mais il y a déjà eu dans l'histoire de notre club des deuxièmes parties de championnat incroyables. Rien n'est jamais fini !"

Malgré ce nouvel appel à la révolte, le coach à la casquette semble avoir usé toutes ses cartouches. Changer de système (du 4-2-3-1 au 4-3-3) ou d'hommes ne réussit plus à remettre l'OM à l'endroit. Ces dernières semaines, les joueurs se sont beaucoup parlé. Ce grand nombre de conciliabules n'a pourtant pas permis de trouver des solutions aux maux de cette équipe qui dégage beaucoup moins de solidarité et d'homogénéité que la saison dernière. L'amalgame entre les jeunes arrivés cet été et les anciens déjà présents au club tarde à s'opérer. Et les supporters n'acceptent pas de voir leur équipe baisser la tête devant Reims ou Nantes à domicile. Vendredi soir, des travées du Vélodrome sont descendues les premiers "Baup démission". C'est la première fois que la voix des fans de l'OM se fait autant entendre contre le coach olympien. L'heure est vraiment grave.