Sanction d'Ibra, Lens : Aulas est-il vraiment seul contre la Ligue ?

"Le PSG apporte énormément au foot français, avec des moyens considérables. Ce n’est pas une raison pour que les règlements soient contournés." Jean-Michel Aulas n’est pas près d’abdiquer. Le président lyonnais a continué de faire feu de tout bois sur la LFP lors de la remise du trophée de la D1 féminine.

Il compte déposer lundi un recours devant le CNOSF à propos de la réduction de la sanction d’Ibrahimovic, sans oublier le cas du RC Lens qui "n'ira peut-être pas au bout du championnat" selon lui. Sur ces deux dossiers, des dirigeants des clubs français se sont exprimés dans les colonnes de L’Equipe. Si tous les présidents ne le rejoignent pas, celui qui est aussi vice-pésident de la LFP ne serait donc désormais plus seul.

Suspendu quatre matches par la commission de discipline de la LFP, Zlatan Ibrahimovic a vu sa sanction réduite par le CNOSF. Il a donc pu jouer dès dimanche contre Nantes. Pour le boss lyonnais, le Suédois n’était pas qualifié. Il espère au bout des recours que le PSG "aura match perdu".

Selon des propos rapportés par L'Equipe ce lundi, le président du conseil de surveillance de Saint-Etienne, vice-président de la Ligue, aurait confirmé ce qu’Aulas clame dans les médias depuis plusieurs semaines : la décision de valider les préconisations du CNOSF n’a pas été limpide.

Toujours selon L'Equipe, Bernard Caïzzo aurait aussi confirmé les réserves de forme posées par le président de l’OL. Le bureau de la LFP ne s’est pas réuni formellement, chacun de ses membres a été contacté individuellement. Toujours selon le dirigeant stéphanois, le sujet a été évoqué  en conseil d'administration... "alors que Jean-Michel Aulas était parti".

Toutefois, nous avons appris lundi après-midi que l'AS Saint-Etienne juge que le quotidien L'Equipe aurait mal interprété voire déformé certains propos du dirigeant forézien.

Jean-Michel Aulas a beau s’agiter, son homologue parisien est persuadé d’être dans son bon droit. Il l’a redit au Parisien, et continue de se focaliser sur le titre sans faire plus de cas des agitations lyonnaises.

Lens est dans une situation économique très instable. Le gendarme financier, le DNCG, a ouvert une instruction interne et le club pourrait avoir du mal à boucler son budget. Selon l’évolution de la situation, les résultats du club pourraient être annulés. L’hypothèse est assez peu probable mais Aulas l’a mise sur la table pour une raison : à l’heure actuelle, si les résultats lensois sont annulés, c’est Lyon qui prendrait la tête du championnat. L’OL a perdu un de ses deux matches face aux Nordistes, au contraire du PSG qui a fait le plein (six points).

Le président de Reims affiche clairement à son soutien à Jean-Michel Aulas, dont il est réputé proche. Son club a tout à y gagner. Jean-Pierre Caillot a fait le calcul, son équipe a perdu et a fait match nul face à celle de Gervais Martel.

Jean-François Fortin, le président de Caen, a lui affiché un désaccord total avec son collègue lyonnais. Pas question d’annuler les scores lensois. Son club perdrait 4 points dans l’affaire. Le Normand en profite aussi pour piquer Aulas : "Si Lyon avait pris six points sur six au Racing et le PSG seulement trois, Aulas n’en parlerait même pas."

Christophe Le Roux, coordinateur sportif de Lorient, tient la même ligne que le président caennais. Les Lorientais y perdraient autant que les Bas-Normands, quatre points. Et ça pourrait mettre l’opération maintien du club sur la très mauvaise voix.