Après ETG-OM (1-3) : L’OM ne roule pas des mécaniques et a bien raison

Marseille a étouffé l'ETG du début à la fin. La formule était limpide : bloc haut, pressing incessant et efforts répétés. Face à une équipe limitée techniquement et donc gênée dans la relance, le plan de bataille de Bielsa est une arme redoutable. Evian Thonon Gaillard avait la tête du bon client pour Marseille et est tombé dans le panneau, incapable de ressortir le ballon.

Après avoir ouvert le score dès la 29e seconde, l'OM n'a pas lâché sa proie. Si, en première période, la bande à Gignac s'est montrée maladroite dans les transmissions, sa rigueur et son audace en seconde période ont définitivement fait basculer la rencontre. Le retour à quatre défenseurs l'a stabilisée même si la faiblesse abyssale des Haut-Savoyards l'a bien aidée.

Il fut l'un des flops de la saison passée, un symbole de la faillite de l'OM. Mais depuis que Bielsa a pris les commandes, Imbula est un autre homme sur le terrain. Ce dimanche, il a libéré des espaces pour l'OM et coupé les lignes de passes de l'ETG. Ses grandes facilités techniques lui ont permis de toiser le milieu de l'ETG et de s'offrir son premier but cette saison d'une frappe des 25 mètres. André-Pierre Gignac n'a pas compté ses efforts sur le front de l'attaque et son ouverture du score d'une reprise de volée est sublime. Romao a donné le tempo et, en seconde période, Payet a pris les clés du camion.

Au milieu du marasme, certains hommes de Pascal Dupraz sont plus à blâmer que d'autres. C'est le cas de la charnière centrale. Entre un Givet dévoré par Gignac sur le premier but et un Mensah qui a multiplié les mauvais choix, l'ETG ne pouvait rien espérer ce dimanche. Devant, Gianni Bruno n'a jamais existé et a mal négocié ses rares munitions.

11e minute de jeu, Wass déborde sur le côté droit et adresse un centre a priori sans danger. Mais Mandanda hésite et laisse filer le ballon. Dans son dos, N'sikulu n'y croit pas et laisse Dja Djédjé dégager le ballon en corner. Evian n'a pas eu grand-chose à se mettre sous la dent mais si N'sikulu s'était jeté, peut-être qu'Evain aurait un tant soit peu existé ce dimanche.

Comme le nombre de recrue alignée par Marcelo Bielsa lors des deux dernières victoires de l'OM. Un message pour Vincent Labrune, principal artisan des transferts de l'été  ? 

D'un côté, la réalité des chiffres : l'OM est deuxième de Ligue 1, à un point du leader lillois et possède la meilleure attaque (11 buts). Un bilan inespéré après son départ raté. Mais les chiffres ne disent pas tout du début de saison de Marseille. D'abord, l'OM n'a rencontré qu'une équipe de haut de tableau contre laquelle il s'est ridiculisé (Montpellier, 0-2). Bastia, Nice, Guingamp et Evian se battront, eux, pour ne pas descendre cette saison. L’ETG semble d’ailleurs le mieux armé pour sombrer rapidement.

Bien sûr, l'OM engrange mais les Marseillais sont au niveau des Stéphanois qui ont joué le PSG et des Bordelais qui ont déjà battu Montpellier et Monaco depuis août. Les réceptions de Rennais fringants et de Stéphanois en réussite seront fin septembre l'occasion pour les Phocéens de prendre un peu mieux la mesure de leur renouveau.

Car Marseille est efficace depuis début août. Ses atouts offensifs, la réussite de Gignac notamment, lui ont permis de recoller aux écuries qui correspondent à son standing. Mais la fin de match face à Evian rappelle que ses bases sont fragiles à l'image d'un Dja Djédjé en retard sur le but d'Evian. Bielsa a jugé en conférence de presse que l'ampleur du succès était flatteuse face à Evian, Gignac a averti qu'il ne fallait pas s'enflammer : "A Marseille, c'est très fragile". Pour une fois, ce n'est sans doute pas qu'une formule pour endormir son auditoire.