Après Nantes-Monaco (0-1), notre antisèche : Falcao a donné une leçon de réalisme aux Canaris

Monaco a longtemps donné l'impression d'imposer une domination stérile aux Nantais. Les Monégasques ont eu le monopole du ballon (58%) dans l'entrejeu où ils ont maîtrisé les débats grâce à leur supériorité technique, mais sans parvenir à accélérer dans les 30 derniers mètres. Ils ont la plupart du temps buté sur un bloc nantais replié et bien organisé pour quadriller le terrain. Mais cela ne s'est pas traduit par une inefficacité offensive. Au contraire, l'ASM a gagné grâce à son réalisme, inscrivant un but en seulement deux tirs cadrés.

Nantes, après avoir passé environ une heure à courir après le ballon, a fini par prendre le contrôle du cuir en imposant un pressing plus haut sur le porteur du ballon monégasque. Le FCN a ainsi multiplié les situations dangereuses sur le but de l'ASM sur l'ensemble de la seconde période. Mais, à l'inverse des Monagasques, l'équipe de Michel der Zakarian a affiché son inefficacité face au but. Les Canaris totalisent quasiment trois fois plus de tirs (15 contre 6) et de tentatives cadrées (6 contre 2) que le club de la Principauté. Mais aucun but. Et c'est tout le problème des Nantais sur ce match.  

Radamel Falcao pouvait difficilement faire mieux pour sa première titularisation de la saison en Ligue 1. Le Colombien, très esseulé à la pointe de l'attaque monégasque, n'a eu qu'une occasion à se mettre sous la dent. Il l'a mise au fond des filets, et c'est tout ce qui lui est demandé. Danijel Subasic a lui aussi fait son travail, sortant un penalty et multipliant les parades, avec un brin de réussite. Geoffrey Kondogbia a fait des différences au milieu, et Layvin Kurzawa, très actif sur son flanc gauche, a été décisif en délivrant le centre qui amène le but de Falcao.

Chez les Canaris, Yacine Bammou a montré son potentiel devant, même s'il a aussi manqué d'adresse dans la zone de vérité. Comme Serge Gakpe, à l'image de son penalty manqué. En soutien de Bammou, Alejandro Bedoya n'a pas eu un impact suffisant sur l'animation offensive nantaise. Les satisfactions sont plutôt derrière. Papy Djilobodji a sauvé beaucoup de situations dangereuses devant son but grâce à son sens de l'anticipation. Issa Cissokho a eu son activité habituelle sur son flanc droit, tout comme Olivier Veigneau à gauche.

23e minute de jeu : Sur sa première occasion, Yacine Bammou élimine Andrea Raggi et Ricardo Carvalho avant de se faire accrocher dans la surface par Danijel Subasic. Le portier monégasque se rattrape en sortant le penalty de Serge Gakpe. Le ballon revient une première fois sur Jordan Veretout, qui met le ballon au centre vers Gakpe, devancé par Carvalho. Veretout hérite encore du ballon, mais sa remise ne trouve personne. Monaco s'en sort et ouvrira le score juste avant la pause. Si l'ASM avait été menée, après ses deux défaites des deux premières journées, elle n'aurait pas forcément eu les ressources mentales pour revenir. Et serait peut-être en crise à l'heure qu'il est.

Si Nantes a manqué de réalisme contre Monaco, c'est peut-être le destin qui l'a voulu. Historiquement, l'ASM est l'équipe qui a infligé le plus de défaites aux Canaris en Ligue 1. Le manque de réussite des Nantais face à cet adversaire s'est particulièrement senti dimanche soir.

Leonardo Jardim a surpris en titularisant Radamel Falcao. Pas par rapport à la présence du Colombien, mais plutôt parce qu'il a choisi de l'aligner à la place de Dimitar Berbatov. L'attaquant bulgare avait pourtant été l'individualité la plus convaincante la semaine passée à Bordeaux (4-1). Au-delà du but inscrit en Gironde, l'ancien Mancunien s'était signalé comme l'élément le plus influent de l'animation offensive monégasque. Dans un style différent, Falcao a lui aussi été l'homme fort de l'attaque de l'ASM en inscrivant seul but de son équipe à Nantes.

Il est cependant difficile de dire que l'attaque monégasque a donné satisfaction à La Beaujoire. Il a justement semblé manquer la créativité et le jeu de remise offert par Berbatov pour créer davantage de situations à l'approche du but nantais. Dans le système de Jardim, un 4-3-3 avec deux ailiers, la présence simultanée de Falcao et Berbatov, deux attaquants axiaux, reste difficile à envisager. Mais le salut de l'ASM, qui ne peut se contenter d'une production offensive aussi faible et d'une victoire aussi heureuse que celle décrochée à Nantes, passe peut-être par l'association des deux hommes. Quitte à faire évoluer un système qui, de toute façon, n'a pas convaincu jusqu'ici.