Ligue 1 : Gignac, Ayew, Bielsa... ces intercitudes sur l'avenir qui pèsent sur le présent de l'OM

André Ayew n'en revient toujours pas. Depuis son retour de la CAN il y a dix jours, le Ghanéen est au centre d'une incroyable mobilisation des supporters olympiens. Les fans de l'OM font tout pour qu'il poursuivre sa carrière à Marseille. Pétition, hastag de soutien sur les réseaux sociaux ("prolongationdusoldatAyew") et banderoles dans les virages lors du match face à Reims : tout est fait pour pousser Ayew à rempiler à l'OM. "Pour être honnête, j'ai été surpris, expliquait l'intéressé présent en conférence de presse vendredi. J'ai vraiment été touché. Et pas seulement moi. Mais toute ma famille. Depuis que je suis à Marseille, j'ai déjà apprécié beaucoup de moments formidables mais là, c'est la première fois que je vis des choses comme ça. J'ai vraiment envie de me surpasser pour mes supporters."

Lundi, Ayew était le joueur le plus sollicité à l'issue du décrassage des joueurs marseillais. Pour cet entraînement ouvert au public, tous les supporters voulaient s'offrir un selfie ou une signature du "guerrier de l'OM". "C'est incroyable, s'exclame l'un d'entre eux. Il revient à peine de la CAN et c'est le meilleur joueur face à Reims ! On ne doit pas le lâcher." Comme s'il se sentait redevable devant une telle ferveur à son endroit, Ayew a passé plus d'un quart d'heure à satisfaire l'ensemble des sollicitations des fans de l'OM. Cette proximité avec les supporters s'est ensuite traduite en volonté de discuter avec la direction olympienne d'un éventuel nouveau contrat. "Avec mon père (NDLR : Abedi Pelé, ancienne gloire de l'OM), je vais bientôt rencontrer le président Vincent Labrune, a confié Ayew. La porte reste ouverte."

Si le rapprochement entre Ayew et son président est bien réel, les deux parties vont avoir du mal à se mettre d'accord. Car le joueur ghanéen souhaite repartir sur des bases salariales au moins aussi élevées qu'actuellement (environ 300 000 euros bruts). Et l'OM n'est plus capable d'offrir de tels émoluments. Le cas d'André Ayew n'est pas isolé au sein de l'effectif olympien. André-Pierre Gignac se retrouve aussi libre de discuter avec n'importe quel club depuis le 1er janvier. Une situation qui pousse de nombreux clubs anglais et italiens à s'intéresser à la situation de deux éléments forts du club olympien.

Les sollicitations sont maintenant permanentes pour Ayew et Gignac. Cette incertitude autour de leur avenir commence d'ailleurs à largement peser dans leurs esprits. L'attaquant marseillais, qui marquait buts sur buts lors de la première partie de saison, n'a trouvé le chemin des filets qu'à deux reprises en championnat en 2015. Un manque d'efficacité qui se traduit aussi par une plus grande nervosité. Vendredi, Gignac a connu une séance d'entraînement agitée. Devant se rendre aux urgences pour traiter une rage de dents, le buteur marseillais a finalement dû s'entraîner à l'écart après quelques incompréhensions avec le staff technique de l'OM.

Outre Ayew et Gignac, deux autres joueurs de l'OM présents dans le onze de départ annoncé par Marcelo Bielsa pour le déplacement à Saint-Etienne sont également en fin de contrat. Rod Fanni (33 ans) et Jérémy Morel (31 ans), qui forment actuellement la charnière centrale de l'OM en l'absence de Nicolas Nkoulou, ne savent pas de quoi sera fait leur avenir à court terme. Une situation que partage aussi leur entraîneur. "Mon contrat se termine l'été prochain, a tenu à préciser Marcelo Bielsa cette semaine. Après cette date, le lien contractuel avec l'institution OM sera caduc."

Cette sortie de Marcelo Bielsa, qui ne laisse rien transparaitre de son éventuelle intention de prolonger à l'OM, intervient au moment où l'Arabie Saoudite et le Japon font une cour appuyée à l'ancien sélectionneur de l'Argentine. S'il ne veut pas commenter ces approches qu'il considère comme des rumeurs propres à cette période de l'année, El Loco n'envoie pas tous les signaux qui permettraient de garantir la sérénité autour de l'OM. Les Olympiens devront s'habituer à cette curieuse situation où plus d'un tiers de l'équipe-type demeure préoccupée par son avenir proche. S'ils veulent continuer à lutter pour le titre, les joueurs marseillais en fin de contrat devront le plus longtemps possible faire abstraction de leur situation contractuelle...