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Ligue 1 : L'AS Monaco est l'anti-PSG, elle ne brûle pas les étapes

Benoît Vittek

Mis à jour 10/08/2014 à 17:18 GMT+2

Face au fair-play financier, l'AS Monaco adopte une stratégie prudente qui doit l'amener elle aussi vers les sommets, mais beaucoup moins rapidement que ce que QSI a accompli à Paris.

Jardim, ici à la reprise de l'AS Monaco

Crédit: AFP

Les premières semaines de l'été, le départ de James et l'activité modérée de l'AS Monaco sur le mercato l'ont bien entériné : le club de Dmitry Rybolovlev ne joue pas dans la même cour que le Paris Saint-Germain. En tout cas pas encore. Et ce n'est pas pour tout de suite. S'il est ambitieux, le vice-champion de France n'a pas tout à fait la même soif de succès à tout prix que celle affichée par QSI à Paris. Il est aussi monté dans le train vers les sommets avec un temps de retard sur son rival. C'est tout le projet monégasque qui s'en trouve affecté, avec l'obligation de construire progressivement pour réussir la difficile transition entre bons clubs et géants européens. L'ambition de Dmitry Rybolovlev range son club dans le second groupe, mais son effectif appartient toujours au premier.

Un groupe inexpérimenté, un entraîneur neuf : le projet sportif doit encore murir

En abandonnant James Rodriguez, l'AS Monaco n'a pas véritablement perdu un vieux grognard. Mais à 23 ans, avec une expérience notable sur la scène internationale, le Colombien était presque un vétéran dans l'effectif monégasque. Certes, il reste quelques tauliers pour assurer une colonne vertébrale : Subasic (29 ans), Carvalho (36), Toulalan (30), Moutinho (27) et Falcao (28) ou, à défaut, Berbatov (33). A côté, rares sont les joueurs à pouvoir se prévaloir d'une solide expérience du plus haut niveau (Raggi, Stekelenburg…), quand toute une flopée de talents espère gagner des responsabilités.
La saison dernière déjà, les jeunes avaient joué un rôle prépondérant dans l'effectif limité de Claudio Ranieri. Ça leur a permis de grandir, un peu. Le nouvel entraîneur monégasque, le jeune Jardim (40 ans) veut lui aussi puiser dans l'important vivier de jeunes pour dynamiser son effectif. Dès sa première conférence de presse à Monaco, le Portugais en a fait un de ses objectifs :
Jouer sur tous les tableaux en gagnant tous les matches, avoir un jeu de qualité pour ramener des supporters au stade et enfin valoriser les jeunes joueurs.
Même si le mois d'août devrait encore ramener quelques recrues à Monaco, Jardim ne semble de toute façon pas trop avoir le choix : la moyenne d'âge du onze-type que la préparation a dessiné s'élève à 25 ans et 2 mois. C'est deux ans de moins que le PSG et son équipe mastodonte.

A la Turbie, s'accommoder du fair-play financier

Pour recruter ces jeunes, l'ASM a payé un tarif beaucoup moins élevé que Paris pour sa pléthore de stars confirmées. Bien sûr, il y a eu Falcao, un des transferts majeurs de l'été 2013 mais cet arbre solitaire ne saurait cacher le reste de la stratégie monégasque. Le club de la principauté va maintenant pouvoir faire grandir ses jeunes pousses et, si les promesses se concrétisent, disposer ainsi dans son effectif de joueurs de très haut niveau pour un investissement modéré. Ça prendra du temps. Parfois, la pépite quittera le club monégasque avant de lui avoir entièrement fait profiter de ses talents, comme James. Mais Monaco n'a pas vraiment le choix.
En reprenant le club il y a un peu plus de deux ans, Dmitry Rybolovlev est arrivé après la bataille du fair-play financier. Il a pu investir massivement l'été dernier (plus de 160 millions d'euros) mais, maintenant qu'il arrive sur la scène européenne, il doit financer son ascension sans taper dans les poches bien remplies de son propriétaire. Vadim Vasilyev, bras droit de Rybolovlev, détaillait la réorientation monégasque cette semaine dans L'Equipe :
Pour démarrer vite, il fallait investir beaucoup. Maintenant, c'est le temps des retouches, le moment de se concentrer sur l'organisation du club, car tout est allé très vite, trop vite, tout en ayant des résultats.
Derrière les déclarations de Vasilyev, il faut aussi comprendre que l'ASM ne surpaiera pas un joueur comme les plus grands clubs européens peuvent le faire régulièrement pour assurer leur domination. Même s'il s'efforce de refaire son retard, le club monégasque est loin d'avoir la capacité du Real, de Manchester ou du Bayern (et même du PSG) à générer des quantités d'argent astronomiques pour les réinvestir au profit de son projet sportif. Le vice-président de l'ASM assure cependant rester très ambitieux, avec toujours une victoire en Ligue des champions pour objectif. Il faudra simplement le temps de construire ce succès étape par étape.
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Vadim Vasilyev fixe la ligne sur laquelle l'AS Monaco s'engage pour avancer vers les sommets

Crédit: AFP

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