Eurosport
Angers, les clés d'un promu qui n'en finit pas de surprendre
Par
Publié 23/10/2015 à 15:09 GMT+2
LIGUE 1 - Promu en Ligue 1, le SCO réalise un étonnant début de saison, au point d'être installé sur le podium avant de recevoir Guingamp samedi (20h00), pour le compte de la 11e journée. Décryptage d'une équipe qui a allie réalisme et solidité.
Cheick Ndoye, le capitaine d'Angers, après la victoire du SCO face à Bastia (1-0).
Crédit: AFP
Un bilan comptable inédit
21 points en 10 matches : la désormais fameuse "dalle angevine" se traduit en chiffres. Le bilan comptable se suffit à lui-même. Il atteste d'un départ canon du promu angevin. Jamais, dans son histoire, le SCO n'avait affiché un tel rendement au quart du Championnat.
Preuve que sa place sur le podium n'est pas usurpée, l'équipe de Stéphane Moulin surfe sur une invincibilité de 5 matches. Elle vient d'engranger 13 points sur 15. Une série magistrale, couronnée par une victoire de prestige à Marseille (1-2), que l'entraîneur du SCO a mis du temps à réaliser.
Dans le détail, voici ses 5 derniers matches :
A l'arrivée, le SCO n'a trébuché qu'une fois depuis le début de saison : à Lorient (3-1), le 12 septembre.
/origin-imgresizer.eurosport.com/2015/09/27/1700261-36003643-2560-1440.jpg)
Stéphane Moulin, l'entraîneur d'Angers, victorieux à Marseille.
Crédit: AFP
Une équipe pas très joueuse
A l'instar de Caen, autre invité surprise du haut de tableau, le SCO ne cultive pas l'art de la possession à outrance. Angers est même l'équipe qui tient le moins le ballon en Ligue 1.
Elle n'est aussi que la 17e du Championnat en termes de ballons joués. Ce qui ne l'empêche pas de faire la différence.
| Equipes | Moyenne de passes par match (avant la 11e journbée) |
| Paris-SG | 793 |
| Lyon | 690 |
| Nice | 676 |
| Marseille | 646 |
| Saint-Etienne | 607 |
| Toulouse | 576 |
| Troyes | 564 |
| Bordeaux | 555 |
| Lorient | 553 |
| Monaco | 552 |
| Montpellier | 547 |
| Lille | 540 |
| Rennes | 540 |
| Reims | 529 |
| GFC Ajaccio | 524 |
| Nantes | 510 |
| Angers | 490 |
| Guingamp | 463 |
| Bastia | 462 |
| Caen | 450 |
Une attaque qui marque à bon escient
Les attaquants angevins ne sont indiscutablement pas les plus entreprenants de Ligue 1. En moyenne, ils ne tentent leur chance que 10,4 fois par rencontre. Dans ce domaine, le SCO ne pointe qu'au 15e rang.
Conséquence : le secteur offensif n'est pas un foudre de guerre. Mais il sait optimiser son rendement. Deux chiffres pour illustrer cette idée :
Une défense de fer
Sa place sur le podium, Angers la doit avant tout à sa robustesse défensive. Le SCO n'a pris que 6 buts en 10 matches. Seuls Lille et le PSG font mieux, avec 5 buts.
Mieux, les coéquipiers de Ludovic Butelle ont bouclé 6 matches en préservant leur cage inviolée. Le gardien de 32 ans n'y est pas étranger. Son retour en Ligue 1, six ans après l'avoir quittée, est même bluffant.
Ndoye-Mangani, les hommes clés
Les deux autres moteurs angevins se situent plus haut sur le terrain. Au milieu, Cheick Ndoye impose son 1,92 m et son jeu de tête. Le Sénégalais, arrivé de Créteil cette saison, découvre l'élite à 29 ans. Sans complexe, et avec une insolente efficacité pour un milieu défensif : il a déjà inscrit 3 buts.
Thomas Mangani, lui, n'a "que" 28 ans. Mais la patte gauche de l'ancien Monégasque fait des ravages, notamment sur coups de pied arrêtés. Face à Nice (1-1), il avait nettoyé la lucarne de Mouez Hassen. Face à Troyes (1-0) comme à Marseille (1-2), il n'a pas tremblé sur penalty. Cerise sur le gâteau, il a distillé 2 passes décisives. Faîtes les comptes : Mangani est impliqué sur 5 des 12 buts de son équipe. Soit 41,6% des réalisations angevines.
/origin-imgresizer.eurosport.com/2015/09/19/1694115-35880780-2560-1440.jpg)
Mangani (Angers)
Crédit: AFP
Un rythme de Top 10
Stéphane Moulin le martèle, semaine après semaine : son SCO n'est que "candidat au maintien". Certainement pas au podium. "On a fait la moitié du chemin", soufflait l'entraîneur angevin dimanche dernier, après avoir arraché trois nouveaux points contre Toulouse.
Il serait effectivement déraisonnable de prédire à son équipe un destin à la Montpellier, 2e avec 20 points en 10 journées puis sacré au nez et à la barbe du PSG 2011-2012. Un coup d'œil dans le rétro serait pourtant de nature à rehausser les ambitions angevines. Sur ces 10 dernières saisons, 6 équipes avaient au moins 21 points à ce stade de la saison. Toutes ont terminé sur les hauteurs du classement.
| Saison | Equipe | Nombre de points après 10 journées | Classement après 10 journées | Classement final |
| 2013-2014 | Monaco | 22 | 2e | 2e |
| 2012-2013 | Lyon | 21 | 2e | 3e |
| 2009-2010 | Monaco | 21 | 2e | 8e |
| 2008-2009 | Lyon | 21 | 1er | 3e |
| 2007-2008 | Nancy | 23 | 1er | 4e |
| 2006-2007 | Lyon | 28 | 1er | Champion |
Bien sûr, Angers n'a ni les moyens du Monaco de Ranieri, ni la régularité lyonnaise depuis une quinzaine d'année. D'ailleurs, le SCO n'a même pas l'expérience du Nancy de Pablo Correa : en 2007-2008, l'ASNL avait retrouvé la L1 depuis déjà deux saisons quand elle avait échoué au pied du podium.
Reste un modèle à suivre. Sur ce qu'elle montre depuis bientôt quatre mois, l'équipe de Stéphane Moulin se rapproche finalement du Nice 2002-2003. Emmenés par Gernot Rohr, les Aiglons étaient, eux aussi, de jeunes promus. Avec 20 points au compteur, eux aussi s'étaient invités sur le podium après 10 journées. L'euphorie, se rappelait récemment leur entraîneur dans L'Equipe, "avait duré cinq mois". Et le Gym avait fini 10e. Les Angevins signeraient les yeux fermés pour le même dénouement.
Publicité
Publicité