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Angers, les clés d'un promu qui n'en finit pas de surprendre

Gil Baudu

Mis à jour 24/10/2015 à 10:48 GMT+2

LIGUE 1 - Promu en Ligue 1, le SCO réalise un étonnant début de saison, au point d'être installé sur le podium avant de recevoir Guingamp samedi (20h00), pour le compte de la 11e journée. Décryptage d'une équipe qui a allie réalisme et solidité.

Cheick Ndoye, le capitaine d'Angers, après la victoire du SCO face à Bastia (1-0).

Crédit: AFP

Un bilan comptable inédit

21 points en 10 matches : la désormais fameuse "dalle angevine" se traduit en chiffres. Le bilan comptable se suffit à lui-même. Il atteste d'un départ canon du promu angevin. Jamais, dans son histoire, le SCO n'avait affiché un tel rendement au quart du Championnat.
Preuve que sa place sur le podium n'est pas usurpée, l'équipe de Stéphane Moulin surfe sur une invincibilité de 5 matches. Elle vient d'engranger 13 points sur 15. Une série magistrale, couronnée par une victoire de prestige à Marseille (1-2), que l'entraîneur du SCO a mis du temps à réaliser.
Dans le détail, voici ses 5 derniers matches :
A l'arrivée, le SCO n'a trébuché qu'une fois depuis le début de saison : à Lorient (3-1), le 12 septembre.
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Stéphane Moulin, l'entraîneur d'Angers, victorieux à Marseille.

Crédit: AFP

Une équipe pas très joueuse

A l'instar de Caen, autre invité surprise du haut de tableau, le SCO ne cultive pas l'art de la possession à outrance. Angers est même l'équipe qui tient le moins le ballon en Ligue 1.
Elle n'est aussi que la 17e du Championnat en termes de ballons joués. Ce qui ne l'empêche pas de faire la différence.
EquipesMoyenne de passes par match (avant la 11e journbée)
Paris-SG793
Lyon690
Nice676
Marseille646
Saint-Etienne607
Toulouse576
Troyes564
Bordeaux555
Lorient553
Monaco552
Montpellier547
Lille540
Rennes540
Reims529
GFC Ajaccio524
Nantes510
Angers490
Guingamp463
Bastia462
Caen450

Une attaque qui marque à bon escient

Les attaquants angevins ne sont indiscutablement pas les plus entreprenants de Ligue 1. En moyenne, ils ne tentent leur chance que 10,4 fois par rencontre. Dans ce domaine, le SCO ne pointe qu'au 15e rang.
Conséquence : le secteur offensif n'est pas un foudre de guerre. Mais il sait optimiser son rendement. Deux chiffres pour illustrer cette idée :
  • 4 de ses 6 victoires acquises cette saison l'ont été par un petit but d'écart
  • 11,5% de ses tirs finissent au font (12 sur 104). A titre de comparaison, avant de se réveiller face à Toulouse (3-0) pour le compte de cette 11e journée, Lyon avait marqué autant que le SCO. Mais en 140 tirs. Soit un taux de réussite de 8,5 %, nettement inférieur à celui du promu angevin.

Une défense de fer

Sa place sur le podium, Angers la doit avant tout à sa robustesse défensive. Le SCO n'a pris que 6 buts en 10 matches. Seuls Lille et le PSG font mieux, avec 5 buts.
Mieux, les coéquipiers de Ludovic Butelle ont bouclé 6 matches en préservant leur cage inviolée. Le gardien de 32 ans n'y est pas étranger. Son retour en Ligue 1, six ans après l'avoir quittée, est même bluffant.

Ndoye-Mangani, les hommes clés

Les deux autres moteurs angevins se situent plus haut sur le terrain. Au milieu, Cheick Ndoye impose son 1,92 m et son jeu de tête. Le Sénégalais, arrivé de Créteil cette saison, découvre l'élite à 29 ans. Sans complexe, et avec une insolente efficacité pour un milieu défensif : il a déjà inscrit 3 buts.
Thomas Mangani, lui, n'a "que" 28 ans. Mais la patte gauche de l'ancien Monégasque fait des ravages, notamment sur coups de pied arrêtés. Face à Nice (1-1), il avait nettoyé la lucarne de Mouez Hassen. Face à Troyes (1-0) comme à Marseille (1-2), il n'a pas tremblé sur penalty. Cerise sur le gâteau, il a distillé 2 passes décisives. Faîtes les comptes : Mangani est impliqué sur 5 des 12 buts de son équipe. Soit 41,6% des réalisations angevines.
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Thomas Mangani (Angers).

Crédit: AFP

Un rythme de Top 10

Stéphane Moulin le martèle, semaine après semaine : son SCO n'est que "candidat au maintien". Certainement pas au podium. "On a fait la moitié du chemin", soufflait l'entraîneur angevin dimanche dernier, après avoir arraché trois nouveaux points contre Toulouse.
Il serait effectivement déraisonnable de prédire à son équipe un destin à la Montpellier, 2e avec 20 points en 10 journées puis sacré au nez et à la barbe du PSG 2011-2012. Un coup d'œil dans le rétro serait pourtant de nature à rehausser les ambitions angevines. Sur ces 10 dernières saisons, 6 équipes avaient au moins 21 points à ce stade de la saison. Toutes ont terminé sur les hauteurs du classement.
SaisonEquipeNombre de points après 10 journéesClassement après 10 journéesClassement final
2013-2014Monaco222e2e
2012-2013Lyon212e3e
2009-2010Monaco212e8e
2008-2009Lyon211er3e
2007-2008Nancy231er4e
2006-2007Lyon281erChampion
Bien sûr, Angers n'a ni les moyens du Monaco de Ranieri, ni la régularité lyonnaise depuis une quinzaine d'année. D'ailleurs, le SCO n'a même pas l'expérience du Nancy de Pablo Correa : en 2007-2008, l'ASNL avait retrouvé la L1 depuis déjà deux saisons quand elle avait échoué au pied du podium.
Reste un modèle à suivre. Sur ce qu'elle montre depuis bientôt quatre mois, l'équipe de Stéphane Moulin se rapproche finalement du Nice 2002-2003. Emmenés par Gernot Rohr, les Aiglons étaient, eux aussi, de jeunes promus. Avec 20 points au compteur, eux aussi s'étaient invités sur le podium après 10 journées. L'euphorie, se rappelait récemment leur entraîneur dans L'Equipe, "avait duré cinq mois". Et le Gym avait fini 10e. Les Angevins signeraient les yeux fermés pour le même dénouement.
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