Avant OL-MHSC, Nicollin : "Mapou Yanga-Mbiwa ? Chez nous, il croyait déjà qu'il était devenu Jésus"

Il n'existe pas de meilleur symbole des tourments actuels de Lyon que Mapou Yanga-Mbiwa. Acheté 8 millions d'euros cet été pour muscler un axe défensif à la peine la saison dernière, l'ancien Romain enchaîne les contre-performances et ne cesse d'exposer l'OL par sa grande fébrilité. Mardi, avant la rencontre face à La Gantoise (1-2), son nom fut copieusement sifflé par Gerland et il fut de nouveau impliqué sur les deux buts belges. Yanga-Mbiwa n'est pas dans son assiette. Fin octobre, au cours d'une conférence de presse surréaliste, il avouait qu'il n'était "pas facile de s'intégrer" et que le vestiaire de l'OL était sous "tension".

Des confessions qui ne l'ont pas remis dans le droit chemin. Il traîne toujours sa peine et il pourrait bien sortir du onze de départ à l'occasion de la réception de son ancien club, Montpellier, ce vendredi en Ligue 1. Qu'il semble loin le temps où Yanga-Mbiwa menait au titre de champion le MHSC. C'était en 2012, quelques mois seulement avant ses premières sélections en Bleu (4 au total).

Aujourd'hui, son ancien coach à Montpellier, René Girard, a bien du mal à expliquer la baisse de tension de son ancien capitaine : "Je me pose plus de questions que n'importe qui, mais je n'ai pas les réponses, réfléchit à voix haute Girard. Ce n'est pas la Mapou que j'ai connu. Je pense que c'est dans la tête. Il doit faire le vide et se mettre dans sa bulle, car c'est un roc. Il peut rebondir car il possède une énorme force mentale."

Ce n'est pas la première fois que Yanga-Mbiwa connaît de grosses turbulences. A Newcastle, il n'a jamais vraiment réussi à s'imposer et a passé une saison et demie très délicate en Premier League. "Il traverse une mauvaise passe, continue Girard. Tout le monde lui tombe dessus et ça vire à l'assassinat. C'est dur pour lui parce qu'il reste un bon joueur. Il doit simplement retrouver de la confiance."

Son ancien président à Montpellier, Louis Nicollin, est beaucoup plus sévère. S'il ne conteste pas que Yanga-Mbiwa reste "un très bon joueur", il a sa petite idée sur la mauvaise tournure prise par la carrière de son ancien protégé : "Il faudrait que sa tête dégonfle un peu", nous a confié "Loulou". "Quand on a été champions de France, il croyait déjà qu'il était devenu Jésus. C'est dommage."

L'aventure entre les deux hommes s'était plutôt mal terminée. Le défenseur central avait tout fait pour quitter Montpellier sitôt le titre acquis et avait fini par obtenir gain de cause en janvier après une belle passe d'arme avec la direction héraultaise. Nicollin n'a pas oublié et n'a plus qu'une crainte : "J'ai peur que sa tête désenfle face à nous vendredi." Encore faudrait-il que Yanga-Mbiwa conserve la confiance d'Hubert Fournier. C'est loin d'être gagné.