Blanc, première victime du coup de pression de Nasser Al-Khelaïfi ?

Ce n'était presque plus une question au PSG. L'avenir de Laurent Blanc semblait s'inscrire à Paris, a moins jusqu'en 2017, à en croire tous les signaux envoyés jusque-là. Les déclarations de Nasser Al-Khelaïfi, le 24 avril dernier : "Il va rester avec nous l'année prochaine." La prolongation de contrat du technicien parisien jusqu'en 2018, aussi, annoncée en février dernier.

Les certitudes sur lesquelles pouvait légitimement s'asseoir l'ancien sélectionneur des Bleus ont probablement volé en éclats à la lecture de l'entretien accordé, ce vendredi, par Al-Khelaïfi au Parisien. Plus qu'un avertissement, c'est un véritable coup de pression que met le président du PSG à son entraîneur. A travers chacune de ses déclarations, on comprend que l'hypothèse d'un départ du Cévenol n'est pas exclue, sinon sérieusement envisagée.

Comme un symbole, cette réponse du Qatari lorsque le journaliste lui demande s'il fait "toujours confiance" à Blanc : Al-Khelaïfi ne dit pas oui, il rappelle simplement qu'il le "soutien(t) depuis trois ans" et explique immédiatement qu'il faut "penser à la saison prochaine" et "se poser les bonnes questions." Blanc, donc, n'est pas confirmé dans ses fonctions par son président.

Pire, il est mis en cause, pas nommément mais suffisamment clairement pour que chacun le comprenne, dans son management. La préparation du quart de finale face à Manchester City est dans le collimateur d'Al-Khelaïfi, par exemple : "nous n'étions pas prêts mentalement", "pas prêts au combat", l'exhortation à voir des joueurs "prêts à mourir pour le club"…

Autant de griefs qui font planer la menace, phrase après phrase, d'un limogeage prochain de Laurent Blanc. Comment ne pas y penser quand l'homme fort du club champion de France parle de "grands changements" à venir dès cet été, de l'amorce "d'un nouveau cycle" nécessaire pour gagner la Ligue des champions ? Une phrase résume à elle seule l'état d'esprit d'Al-Khelaïfi : "Si on continue comme ça, on ne va pas y arriver."

En parallèle de ces déclarations, les dirigeants du PSG s'activeraient en coulisses pour préparer le remplacement de Blanc. Plusieurs noms émergent déjà dans les médias, parmi lesquels celui de Diego Simeone. Yahoo Sport affirme qu'Al-Khelaïfi a personnellement entamé, cette semaine, des discussions avec l'entraîneur de l'Atlético Madrid. Considéré comme un des meilleurs entraîneurs du monde, "El Cholo" pourrait quitter l'Atlético Madrid cet été.

"Partir ? J'envisage d'y penser, a-t-il expliqué après la défaite en finale de Ligue des champions. Après avoir perdu deux finales, il ne serait pas bon de ne pas y penser. Cela me semble être une question logique après une déroute. Perdre deux finales est un échec." Une opportunité sur laquelle pourrait se jeter Paris, qui avait déjà tenté d'attirer l'Argentin (parmi moult autres techniciens) avant la venue de Laurent Blanc en 2013.

Autre nom évoqué, celui d'Unai Emery. Selon L'Equipe, le profil de l'entraîneur de Séville, vainqueur de la Ligue Europa ces deux dernières saisons, plaît beaucoup à Paris. iTélé avance même que le PSG lui aurait fait une proposition formelle de contrat et de salaire, et qu'il serait le seul technicien dans ce cas. Quoiqu'il en soit, avec cette sortie médiatique aussi inattendue qu'offensive, Al-Khelaïfi vient d'ouvrir ce qui pourrait être un des feuilletons de l'été parisien.