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Non, Ben Arfa n’est pas le seul responsable de la flamboyance des Aiglons

Florent Toniutti

Mis à jour 03/10/2015 à 11:05 GMT+2

LIGUE 1 - Si l'OGC Nice brille de mille feux en ce début de saison, c'est en partie dû à Hatem Ben Arfa. Mais ne résumer cela qu'à l'attaquant des Aiglons serait réducteur.

Valère Germain (Nice) a fêté sobrement son but face à Monaco

Crédit: AFP

En une semaine, Nice a changé de statut. Les deux cartons infligés à Bordeaux (6-1) et Saint-Etienne (4-1) ont propulsé les Aiglons en tête du classement des meilleures attaques du championnat et sur le devant de la scène médiatique. Si Hatem Ben Arfa prend plus la lumière que les autres, cette superbe semaine de l'OGCN ressemble surtout à la récolte des premiers fruits du projet à long terme lancé en 2012 avec l'arrivée de Claude Puel.

Une identité de jeu forte

Depuis maintenant quatre saisons, Nice, c'est l'histoire une équipe qui évolue. Au moment de son arrivée sur la Côte d'Azur, Claude Puel avait pour objectif de refondre totalement le domaine sportif, du centre de formation jusqu'à l'équipe première. Après avoir traversé des hauts et des bas durant les trois premières saisons, sa formation affiche aujourd'hui une maîtrise bien plus grande du ballon, accompagnant Lyon et le PSG sur le podium des équipes de L1 en terme de passes réussies. Avec plus de 500 transmissions en moyenne par match (contre 391 la saison dernière), Nice pose (et impose) son jeu.
Son système, très "axial", favorise les redoublements de passes entre les différentes lignes. Dans l'entrejeu, Mendy, Seri et Koziello sont les garants de cette maîtrise nouvelle. Avec plus de 90% de passes réussies, les trois milieux permettent à l'OGCN de tenir le ballon autour du rond central en attendant de trouver la solution pour attaquer le but. Evoluant près de ce trio et efficaces dans leurs remises, Germain, Pléa et Ben Arfa sont là pour accompagner cette possession jusqu'à ce qu'elle arrive dans le dernier tiers. En couverture, les défenseurs offrent aussi des solutions sur le plan technique, privilégiant toujours le jeu court lorsqu'il s'agit de relancer.
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Jean Michel Seri (Nice) à la lutte avec Valentin Esseyric (Saint-Etienne) - Ligue 1 2015-2016

Crédit: Eurosport

Ben Arfa, atout maître mais pas seul

Dans ce collectif rôdé, Ben Arfa n'est au final qu'une solution parmi d'autres dans les 30 derniers mètres. Il est évidemment celui qui permet de changer le rythme des attaques grâce à sa qualité de dribbles. Ses buts spectaculaires face à Caen et Saint-Etienne ne sont que la partie émergée de son travail de sape sur les défenses adverses. Avec 3,9 dribbles réussis sur 6 tentés (par match), il est aujourd'hui le "dribbleur" le plus prolifique du championnat et l'un des plus en réussite.
Là où Claude Puel fait donc la différence dans sa gestion du cas Ben Arfa, c'est qu'il ne lui a pas donné les clés du jeu. Dans le système des Aiglons, Ben Arfa n'est pas là pour créer (seulement 0,6 passe avant un tir) mais pour apporter un plus en jouant sur ses qualités. Autour de lui, le collectif niçois s'appuie sur d'autres solutions pour porter le danger sur les buts adverses. Des circuits qui trouvent leur origine dans l'identité de jeu développée depuis le début de saison, et qui rendent optimiste pour la suite (important d'éviter la Ben Arfa-dépendance).
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Hatem Ben Arfa passe la défense stéphanoise en revue pour inscrire le troisième but de Nice à Geoffroy-Guichard.

Crédit: Panoramic

Pereira et Pied dans les espaces, Seri dans le "petit jeu"

La multiplication des passes courtes dans l'entrejeu a le don de faire bouger le bloc adverse, créant des brèches à exploiter. Le positionnement très axial des milieux et des attaquants pousse souvent les défenses à se resserrer pour faciliter le pressing et la récupération du ballon. Des espaces se créent alors sur les ailes pour les deux latéraux niçois, Ricardo Pereira et Jérémy Pied : très offensifs, ils ont déjà débloqué leurs compteurs de passes décisives. Le Portugais prêté par le FC Porto est d'ailleurs le joueur qui crée le plus de situations de tir pour ses partenaires (2,3 passes avant un tir).
Il devance à ce classement Jean Michael Seri, débarqué lui aussi de Liga Sagres pendant l'été. Le milieu de terrain ivoirien de 24 ans se montre souvent inspiré dans ses montées. A l'aise dans les petits espaces, il se projette dans le dernier tiers adverse afin de combiner avec ses attaquants et les rechercher dans la surface adverse. Comme son partenaire Mendy dans l'entrejeu, il peut aussi s'appuyer sur son jeu long pour les rechercher dans le dos des défenseurs adverses.
Bref, ce qui fait la force de l'animation offensive niçoise aujourd'hui, c'est qu'elle n'est pas le fait d'un seul homme ou d'un seul style de jeu. Passes courtes, jeu long, dribbles, initiatives individuelles, attaque plein axe ou utilisation de la largeur, Nice a plusieurs cordes à son arc lorsqu'il s'agit de faire plier les défenses adverses. Une richesse précieuse dans une Ligue 1 au jeu d'attaque si souvent décrié.
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Nampalys Mendy (Nice) face à Caen - Ligue 1 2015/2016

Crédit: Panoramic

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