Notre Top 100 des joueurs de Ligue 1 du 21e siècle : Sakho, Payet, Taïwo, Cabaye, du 69e au 60e

Avec Pagis, il n’est pas tellement question de chiffres, de pragmatisme. Pagis, c’est autre chose. Une certaine vision du foot. Pas de celle qu’on trouve dans les feuilles de statistiques. Il a fallu attendre les 28 ans du Pagicien, franc-tireur au toucher de balle délicat, pour que Jean Fernandez le sorte de l’anonymat de la L2. A Strasbourg, Sochaux, Marseille et Rennes, cette tête de cochon, qui s’est pris le bec avec Pedretti, Antonetti ou Lacombe, entre autres, dégoulinait de talent. "Micka n'a aucune caractéristique du footballeur moderne", disait de lui Jérôme Leroy. “Il ne court pas partout, il gère ses efforts, mais quand il a le ballon, il sait.” Souvent mieux que tout le monde.

Giroud et la Ligue 1, c’est une histoire courte. Mais riche. Le buteur, arrivé en provenance de Tours, aura tout de même trouvé le moyen de marquer 33 fois en championnat. Dont 21 lors de l’exercice 2011/2012. Saison fantastique qui a vu Giroud entraîner Montpellier vers le titre de champion le plus inattendu du siècle. Jeu de tête, puissance et précision, l’international à la belle gueule a fait l’unanimité. Arsenal a vite récupéré la perle.

Avant de faire les beaux jours de Manchester United et participer au renouveau européen de la Juventus Turin, le grand Patrice Evra a explosé en France, à Monaco. Le jeune et fougueux défenseur gauche, qui a joué deux ans à Nice, avait encore des restes de l’ailier qu’il fut et faisait l’essuie-glace sur son couloir. Sous les ordres de Didier Deschamps, il s’est développé jusqu’à devenir international et un acteur incontournable du football français depuis une décennie.

Avant de cirer le banc du PSG, Yohan Cabaye a mené Lille jusqu'au titre après une montée en puissance de six saisons. Sans faire de bruit, il a épousé la courbe de performance du LOSC jusqu'à devenir le meilleur milieu de terrain français au poste de sentinelle. Son échec au PSG l'empêche de figurer plus haut mais il reste une figure incontournable du LOSC au XXIe siècle.

Sa carrière a débuté par un remplacement, celui de Sylvain Wiltord, à Geoffroy-Guichard. Tout de suite plongé dans le grand bain, double champion de France avec moins de 15 matches dans les jambes pour l’OL, Rémy a préféré s'exiler pour se faire un nom plutôt que d'empiler les trophées sur le banc. Lens, Nice puis Marseille : l'ascension est logique et fulgurante. Partout, il marque. Comparé très vite à Thierry Henry grâce à sa pointe de vitesse et à un intérieur du pied dévastateur, il a, en plus, su compter sur un jeu de tête efficace. Hormis six derniers mois plus brouillons à l'OM, Rémy n'a jamais déçu en L1.

Personne ne symbolise mieux le PSG des années 2000 que Mamadou Sakho. Lui a tout connu : la lutte pour le maintien et la consécration sous QSI. Pur Parisien, chouchou du Parc, il fut capitaine pour sa première titularisation. Très vite érigé en symbole, il a réussi l'exploit de s'imposer en équipe première, une rareté pour les joueurs formés à Paris. Seul regret : il n'a pas su se faire sa place quand le PSG est devenu une grosse écurie européenne. 

On a beaucoup parlé de Dimitri Payet cet été. Pour des raisons extra-sportives. On en avait aussi beaucoup parlé lors du dernier exercice. Un exercice durant lequel il a peut-être été le meilleur marseillais. Meilleur passeur du championnat, Payet a régalé par ses galettes et réussi une seconde saison accomplie avec l’OM. C’est d’ailleurs sa spécialité : à Saint-Etienne ou Lille, celui qui a débuté à Nantes a toujours été au top après un an d’adaptation. Et ses clubs ont toujours regretté sa finesse technique et son altruisme. L’OM ne dérogera pas à la règle.

Arrière gauche à Niort : Christophe Jallet partait de loin pour espérer figurer dans ce classement. Costaud à Lorient, précieux au PSG puis indispensable à Lyon, il s'est imposé comme le meilleur spécialiste du poste cette saison. Pas facile de se souvenir d'un match raté de Jallet… Il a même réussi à s'imposer au cœur du projet QSI, lui qui reste à des années-lumière du footballeur bling-bling. Une valeur sûre du Championnat de France.

Avec près de 300 matches entre 2005 et 2011 et une frappe monstrueuse qui lui a permis d'inscrire quelques buts mémorables, Taye Taiwo a laissé une belle empreinte à l'OM dans la deuxième moitié des années 2000. L'arrière gauche nigérian, membre de l'équipe-type de Ligue 1 en 2008, 2009 et 2011, a terminé trois fois vice-champion de France (2007, 2009 et 2011) et remporté le titre en 2010 avec Marseille.

Caçapa, c'est d'abord une image : celle où il mord les filets du Stade de France après son but en finale de la Coupe de la Ligue 2001, remportée face à Monaco (2-1). Un succès qui va lancer l'hégémonie de l'OL. S'ensuivent six saisons de L1 dont trois comme capitaine, autant de titres de champion mais une carrière perturbée par des blessures. A cause de ce satané genou, il ne laissera pas la même trace qu'un Cris ou qu'un Edmilson. Parfois emprunté techniquement, il a compensé par une rage communicative. Comme son sourire.