OL - A Lyon, la bataille du milieu s'annonce féroce

Maxime Gonalons, Corentin Tolisso, Jordan Ferri, Sergi Darder, Clément Grenier, Lucas Tousart. Six joueurs pour deux places dans le 4-4-2 installé avant la coupure internationale par Bruno Génésio. Ou six joueurs pour trois places en cas de retour au 3-5-2, au 4-3-3 voir au 4-4-2 losange encore jamais utilisé cette saison à un coup d'envoi.

Parmi ces six éléments, deux ont une légère avance sur les autres : Maxime Gonalons, dont le capitanat lui confère d'autant plus une légitimité qu'il a retrouvé un très bon niveau depuis l'intérim satisfaisant de Lucas Tousart, et Corentin Tolisso, dont les performances de niveau international du mois de septembre ont permis de mieux comprendre pourquoi Naples voulait mettre près de 40 millions d'euros de plus sur la table pour se l'offrir l'été dernier.

Ce que "Coco" a de plus que les autres? En plus de son abattage et sa justesse, il marque (6 buts cette saison) et fait marquer (2 passes décisives) alors que Sergi Darder n'est pas assez décisif (1 seul but) et que Jordan Ferri est notamment moins puissant et moins "box to box" que son ami.

Remplaçant lors des trois derniers matchs après avoir été l'un des éléments les plus utilisés lors des trois premiers mois de compétition, Sergi Darder n'avait pas attendu cet épisode pour nous confier sa philosophie : ''Dans mon jeu, j'ai besoin de réussir de bonnes passes, pas des passes vers l'arrière pour un défenseur qui n'est pas censé faire mieux que moi dans la relance. A mon poste, je dois réussir plus de passes offensives qu'un numéro 6 ou qu'un défenseur. La confiance est très importante pour cela".

Appréciées par les supporters, carrément plébiscitées sur les réseaux sociaux, la technique et la vision du jeu de l'Espagnol sont ses meilleurs atouts. Mais l'ancien joueur de Malaga est bien conscient des progrès qu'il lui reste à accomplir : "J'en parle toujours avec mes parents ou mon agent : si je ne fais que courir et défendre, il y aura toujours des joueurs meilleurs que moi, plus grands et plus puissants que moi. J'ai besoin d'un niveau défensif minimum et, pour cela, je dois progresser physiquement pour la Ligue 1. Pour être clair, c'est défensivement que je dois le plus progresser mais c'est offensivement que je dois encore plus apporter à l'équipe : marquer plus et réussir plus de passes décisives."

Les statistiques sont moins le problème de Jordan Ferri. Avec un but, une passe décisive, un csc et un penalty provoqués, son ratio n'a rien de déshonorant eu égard à son temps de jeu : "Au milieu, on doit aider notre défense et attaquer. Les grands milieux de terrain sont de plus en plus décisifs dans le football moderne. Pour progresser, je dois le faire un peu plus".

Ce qui n'empêche pas l'intéressé d'estimer qu'il pourrait compter davantage de titularisations : "Je suis forcément un peu frustré même si la concurrence fait partie des grands clubs. Je n'irai jamais à l'encontre des choix du coach mais, sachant ma mentalité, c'est frustrant. (…) J'aimerais et je pense mériter un peu plus de temps de jeu mais c'est le coach le patron et je suis derrière le coach." Et tant pis pour ceux qui profitent du moindre contrôle vers l'arrière pour s'offusquer de sa présence : "On ne peut pas plaire à tout le monde, les critiques rendent plus fort mais je crois que les gens ont maintenant pu voir que je pouvais être utile à l'équipe."

C'est moins le cas de Clément Grenier, 35 minutes seulement au compteur depuis le début de la saison, éternellement à la recherche de son niveau post-Coupe du monde 2014 et une fois de plus de retour à l'infirmerie. Lucas Tousart, en revanche, a marqué des points quand il a fallu pallier la suspension de Maxime Gonalons : "J'en ai profité, je suis satisfait de ce que j'ai pu montrer et cela laisse présager de belles choses pour la suite."

A condition que Bruno Genesio n'installe pas pour de bon un 4-4-2 qui n'offre que deux places dans le cœur du jeu. Une éventualité qui n'a pas semblé inquiéter Jordan Ferri : "On peut changer de système d'une rencontre à l'autre ou en cours de partie. On a utilisé le losange en fin de match contre Bastia, on peut très bien y revenir aussi". Un autre casse-tête en perspective pour Bruno Genesio.