OM-FCN (2-1) - L'antisèche : Le pire pour les Canaris, c'est qu'ils sont à leur place

Ça s'annonçait pourtant compliqué pour l'OM avec une ouverture du score nantaise dès la 2e minute de jeu. Mais Marseille a immédiatement imposé son jeu et a logiquement renversé la situation malgré un manque d'adresse criant devant le but de Riou. Les Canaris ont longtemps sombré dans tous les secteurs du jeu, multipliant les approximations dans le domaine défensif et les mauvais choix dans l'animation offensive. Le collectif marseillais a été plus performant, mais les hommes de Passi ont eu le tort de reculer après le deuxième but de Gomis. Nantes a alors jeté ses toutes ses forces dans la bataille mais la réussite a fui les Canaris, à l'image de la barre de Gillet. La victoire de l'OM est globalement méritée, mais elle s'est finalement jouée à peu de choses.

La grosse satisfaction marseillaise restera Rod Fanni. Pour son grand retour sous le maillot olympien, le défenseur de 34 ans a été impérial, apportant de la sérénité à une défense marseillaise qui en avait besoin, et une qualité de relance. Il y a aussi eu du bon en attaque pour l'OM. Clinton Njie a fait des différences et inscrit un joli but, Florian Thauvin a eu de l'impact, et Bafétimbi Gomis a été décisif malgré quelques maladresses, parfois grossières. Rémy Cabella et William Vainqueur ont eux aussi été performants. A Nantes, la sortie de Valentin Rongier en début de match a été préjudiciable tant son remplaçant, Adrien Thomasson, a été hors-sujet (il a même été remplacé par Girard en fin de rencontre). Amine Harit fait encore trop de mauvais choix mais son potentiel est immense. Yacine Bammou a apporté du dynamisme quand il est entré.

Un peu plus de réussite pour Nantes, déjà pas verni avec la sortie de Valentin Rongier dès la 12e minute de jeu, ce qui n'a pas été sans conséquence sur le collectif des Canaris. Malgré cela, et malgré la domination très nette de l'OM sur la première heure du match, les hommes de René Girard ont eu les opportunités de gratter un point en fin de match. Mais entre la barre sur le missile de Guillaume Gillet et un penalty qui aurait pu être accordé pour une main de Doria sur un centre de Nicolaj Thomsen, le sort n'avait pas vraiment choisi de sourire aux Nantais sur la pelouse du Vélodrome.

On a déjà connu Bafé Gomis plus adroit face au but que dans ce match face à Nantes, mais cela n'a pas empêché l'avant-centre marseillais de confirmer son impact monumental sur l'OM. Passeur décisif pour Njie puis buteur sur penalty, Gomis est désormais impliqué sur six des sept derniers buts de l'OM. L'homme fort du club phocéen, c'est bien lui. Même quand il est maladroit.

La défaite à Marseille laisse Nantes dans la zone rouge, à la 18e place du classement. Et c'est assez logique après le début de saison des Canaris, qui ont affiché des lacunes récurrentes depuis le mois d'août : un collectif sans cohésion, un engagement insuffisant et un manque d'efficacité dans les deux surfaces. Dans le jeu, l'équipe de René Girard est loin d'être au point et sa réaction en fin de match au Vélodrome ne masque pas cette réalité.

C'est d'autant plus inquiétant pour Nantes que son calendrier n'était pas si défavorable jusqu'ici puisqu'ils ont affronté les trois promus. Certes, ils ont aussi joué contre Monaco, Bordeaux, Saint-Etienne et Marseille. Mais l'ASM était considérablement remaniée à La Beaujoire, l'ASSE a connu une succession de coups durs dans les 20 premières minutes dont les Canaris n'ont pas su profiter, et l'OM était dans le doute, encore plus après avoir pris un but après moins de deux minutes de jeu.

Nantes n'a pas su saisir sa chance dans ces circonstances, et c'est aussi ce qui explique sa position actuelle au classement. Le mois d'octobre sera évidemment capital, avec les réceptions de Bastia et Rennes, et des déplacements à Lorient et à Nice. Le temps presse pour René Girard et ses joueurs. Car la situation était déjà alarmante avant leur déplacement au Vélodrome. Et elle l'est désormais encore davantage.