L1 - Lille-Marseille : Le match d'après, c'est aussi un sacré défi pour l'OM

Aucun Marseillais ne peut trouver un côté positif au but d'Edinson Cavani. Cette égalisation de dernière minute qui a privé l'OM d'une victoire de prestige face au PSG en a pourtant un. Si Marseille avait signé l'exploit de battre Paris, il serait encore davantage attendu à Lille dimanche soir. A vrai dire, l'équipe de Rudi Garcia ne le sera pas beaucoup moins malgré le but de l'Uruguayen. Elle a montré tant de belles choses contre les Parisiens qu'un faux-pas sur les terres de Dogues bien mal en point serait particulièrement malvenu. C'est tout le danger que représente ce fameux "match d'après".

Marseille doit confirmer. Montrer que ce n'était pas seulement l'histoire d'un match. Surfer sur cette vague qui peut les porter encore plus haut que leur cinquième place du classement. Les Marseillais ont affiché les qualités nécessaires pour pouvoir se montrer plus ambitieux. Ils ont réussi leur match référence et l'adversaire, même si c'était un tout petit Paris, lui donne toute sa valeur. L'OM a su hausser le niveau. Le plus dur, désormais, ce sera de le maintenir. Et cela veut dire reproduire sa performance dans plusieurs domaines.

C'est la base de ce très bon résultat décroché par l'OM face aux Parisiens. Les Marseillais ont été supérieurs au PSG sur le plan psychologique. Ils ont affiché plus d'envie de vaincre, plus d'agressivité dans les duels, plus de solidarité dans les temps plus faibles du match, et même un peu de vice. Globalement, ils ont fait preuve d'une très grande force de caractère. Les hommes de Rudi Garcia n'avaient jamais montré un état d'esprit aussi positif et sur l'ensemble d'un match cette saison.

Le contexte était évidemment particulier. La motivation extrême des joueurs marseillais pour ce rendez-vous face au PSG explique en grande partie pourquoi ils ont su affiché une telle force mentale. Le défi sera de conserver la même attitude dans des rencontres moins prestigieuses. Mais l'OM doit impérativement le relever pour accomplir une performance collective du même niveau que celui qui lui a permis de tenir tête à Paris.

L'OM a trouvé son équilibre collectif depuis le passage au 4-2-3-1. Et il a fait mieux que résister à une équipe comme le PSG dans ce schéma. Ce qui a rendu cela possible, c'est la coordination entre les joueurs marseillais pour solidifier ce bloc. Avec une confirmation, celle de la complémentarité de la paire Luiz Gustavo - Zambo Anguissa à la récupération. La défense marseillaise est nettement moins exposée, tant dans l'axe que sur les côtés, qu'elle l'était en début de saison.

Mais ce qui a sauté aux yeux face au PSG, c'est le travail défensif remarquable effectué par les éléments offensifs de l'OM. Florian Thauvin et Lucas Ocampos se sont dépensés sans compter pour éviter les supériorités numériques parisiennes sur les côtés. Défensivement, Marseille a affiché un collectif très cohérent. La preuve ? L'équipe de Rudi Garcia n'a concédé que trois tirs cadrés à un PSG sauvé par son réalisme avec ses deux buts au Vélodrome.

Elles ont globalement répondu présent face à l'OM. Et brillamment pour ce qui concerne les individualités défensives. Adil Rami, pourtant en difficulté une semaine plus tôt à Strasbourg, a impressionné dans les duels où il a été supérieur aux attaquants parisiens. Quant à Luiz Gustavo, buteur et auteur d'un nombre incalculable de ballons interceptés dans des zones souvent chaudes, il a été le grand artisan de la domination marseillaise dans l'entrejeu.

Le contexte était moins favorable pour les individualités offensives face à un PSG dominateur à la possession. Dimitri Payet (absent contre son ancien club Lille), Florian Thauvin et Kostas Mitroglou ont davantage travaillé pour le collectif que tenter de faire des différences individuelles. Mais l'avenir de l'OM passe par eux. Si l'équipe phocéenne parvient à conserver les mêmes vertus mentales et collectives, elle ne perdra pas beaucoup de matches. Il appartiendra alors à ses talents offensifs de faire la différence pour obtenir les victoires que la performance réalisée face au PSG appelle désormais.