Monaco et le prix à payer de sa politique

Personne ne peut s'en étonner. Pas sur le Rocher. Ni sur la planète football. Toute personne qui suit un peu l’actualité du ballon rond sait d'où Monaco est reparti cette saison. Tout le monde sait quels risques les champions de France ont pris avec leur mercato. Alors si le club de la Principauté n'est plus aussi séduisant en ce moment, il n'y a aucune raison de jeter la pierre à Leonardo Jardim et à ses protégés ou de pointer du doigt leur situation. Ils payent juste la logique du club.

Quand on joue avec le feu, on prend le risque de se brûler. Monaco l’a accepté. Depuis l'été 2014, un nouveau modèle économique a été mis en place par le milliardaire Dmitri Rybolovlev. Aujourd'hui, l'ADN de l'ASM se compose de jeunes joueurs talentueux, valorisés avant d’être revendus à prix d'or. Cet été, Monaco a ainsi presque tout changé. De nombreux cadres sont partis (Mendy, Silva, Bakayoko…). Et des jeunes talents sont arrivés (Baldé, Tielemans, Diakhaby…).

Alors forcément, Monaco est reparti dans l'inconnu. Ses difficultés en Ligue des champions ou ses derniers matches moins convaincants en L1 n'ont rien d'illogiques. C'est presque dans l'ordre des choses. Monaco y est d'ailleurs rôdé. Régulièrement ces dernières années, l'équipe monégasque a débuté la saison avec le frein à main et l'a payé soit en L1, soit en Europe. Surtout quand il y a eu des grands chamboulements durant l'été.

Rappelez-vous en 2014-2015 après les départs de James Rodriguez ou encore de Falcao, l'ASM pointait à la 13e place après la 9e journée de L1. Rebelote la saison suivante. Après les transferts de Martial, Kondogbia ou encore Kurzawa et Abdennour, le club monégasque était 10e après la 9ejournée et s'était fait sortir dès le 3e tour de qualifications en Ligue des champions.

La dernière fois où l'ASM était en bonne position après la 9e journée en L1 ? C'était la saison passée. Les Monégasques étaient 3e. Et pour une fois, l'été monégasque avait été marqué par le sceau de la stabilité, avec quelques recrues intelligentes (Sidibé, Mendy, Glik) et peu de départs… Un hasard ? Sûrement pas. La continuité avait porté ses fruits. Mais le champion de France n’a pas voulu rééditer l’expérience cet été. Surprenant ? Pas vraiment. Monaco avait juste d'autres ambitions, plus économiques.

Si certains dans l'entourage du club parlent de "crise" alors que Monaco est proche de la sortie en C1, il n'y a donc aucune raison de tirer la sonnette d'alarme. Déjà, l'ASM est deuxième de L1. Surtout, il faut laisser le temps à Leonardo Jardim d'incorporer vraiment les petits nouveaux. Lui laisser le temps de les faire progresser, de trouver la bonne formule en fonction de leurs qualités. Avec le technicien portugais, Monaco sait de toute manière qu'il ne navigue pas totalement dans le flou. Les dernières saisons sont là pour en témoigner.