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Tout pour Fékir, chacun pour soi

Jean-Baptiste Duluc

Mis à jour 29/10/2017 à 20:32 GMT+1

LIGUE 1 - Encore auteur d'un doublé ce dimanche face à Metz (2-0), Nabil Fékir continue de réaliser un début de saison de très haut niveau. Si Lyon est sur le podium au soir de la 11e journée, il lui doit beaucoup. Mais les performances du capitaine peinent à masquer l'individualisme chronique de ses compères d'attaque.

Memphis Depay

Crédit: Getty Images

44%. C'est le pourcentage de buts inscrits par l'OL dans lesquels Nabil Fékir est impliqué en Ligue 1. Avec 9 buts et 3 passes décisives, le meneur de jeu lyonnais a déjà atteint ses statistiques de la saison passée, en seulement onze matchs. Régulièrement décisif, par son coup de rein dévastateur ou ses coups de patte soyeux, l'international français est sans conteste le leader d'attaque du 3e de Ligue 1.
Si Lyon a su s'en sortir sans lui à Troyes (0-5), il n'en reste pas moins indispensable - il n'est jamais sorti en cours de match en championnat - surtout en cette période où le numéro 18 lyonnais est inarrêtable. Mais il est beaucoup plus cela. Depuis le départ cet été de Lacazette et Tolisso, Fékir est devenu la clé de voûte de l'attaque lyonnais, construite autour et pour lui. Mais, aujourd'hui, si l'attaque rhodanienne est toujours aussi efficace (25 buts, la 3e du championnat), elle est très loin d'être rodée sur le plan collectif.
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Nabil Fekir (Lyon) poursuivi par les Dijonnais

Crédit: Getty Images

Individuellement, il y a peu à reprocher à Mariano (8 buts), investi et dont les efforts de pressing sont bluffants, un peu plus à Depay (5 buts et 3 passes) et Traoré (2 buts) dont le travail défensif, l'implication dans les duels (22% et 28% de duels gagnés face à Metz) et les choix posent parfois question au staff lyonnais. Mais si les stats tiennent la route, collectivement, c'est une toute autre histoire.

Autour de Fekir, c'est le vide

Les actions impliquant plusieurs de ses trois joueurs se comptent quasiment sur les doigts d'une main. Jusqu'à il y a peu, le jeu lyonnais se résumait aux exploits de Fékir dans la construction et dans la finition. Car, autour de lui, c'était le néant ou presque. Mariano était obnubilé par le but, Depay cherchait un exploit en solitaire alors que Traoré ne tente plus rien lorsqu'il ne frappe pas. Un manque de simplicité et de fluidité qui a longtemps coûté cher à l'OL.
Alors, bien sûr, la présence nouvelle d'Aouar a fait du bien dans le liant offensif, offrant à Fékir un partenaire dont la vision du foot se rapproche de la sienne et un joueur supplémentaire cherchant à construire. Alors, oui, l'expression collective de Mariano semblait s'améliorer de match en match, notamment dans sa relation avec Fékir. Mais l'attaquant dominico-espagnol est retombé dans ses travers face à Metz, multipliant les choix individuels liés à sa volonté de marquer.
Une semaine après son mieux à Troyes, Depay a de nouveau oublié le collectif alors que Traoré n'a pas existé. Une performance que l'entraîneur lyonnais Bruno Genesio n'a pas du tout apprécié : "C'est très insuffisant dans le jeu, s'est-il exprimé au micro de BeinSport. On a fait preuve d'un manque d'humilité, je suis très mécontent du comportement en 2e période." Ce n'est d'ailleurs pas un hasard si aucun des trois joueurs n'est impliqué sur les deux buts inscrits par l'OL ce dimanche, Bertrand Traoré touchant le ballon avant la passe de Tousart créant le décalage.
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Mariano Diaz face à Guingamp

Crédit: Getty Images

Jouer ensemble demande du temps que n'a pas l'OL

Et c'est le gros problème rencontré par Lyon en ce début de saison. Individuellement, tout va bien. Collectivement, Fékir ne cache pas tout. Alors, parfois, comme sur le deuxième but face à Metz (séquence de près de deux minutes!), Lyon réussit des actions de grande classe. Mais c'est trop rare. Même s'il est en forme internationale, à quelques jours de l'annonce de la liste de Didier Deschamps pour le rassemblement de novembre, l'OL ne pourra pas toujours compter sur son capitaine pour s'en sortir.
A domicile, face au dernier de Ligue 1, cela suffisait clairement. En Coupe d'Europe ou face à Saint-Etienne, lors du derby dans une semaine, c'est autre chose. Bien sûr, il faut tempérer la critique. La moitié du quatuor offensif est arrivé cet été et Depay est là depuis moins d'un an. Bâtir une expression collective de qualité demande du temps, qu'importe le talent. Mais dans un club aux ambitions aussi élevées que celles que visent Lyon, le temps va finir par manquer.
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Bruno Genesio lors du match de Ligue Europa entre Lyon et l'Atalanta Bergame

Crédit: Getty Images

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