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PSG-Lille (2-1), l'antisèche : Ce PSG-là ne suffira pas à Naples

Jean-Baptiste Duluc

Mis à jour 03/11/2018 à 08:37 GMT+1

Ligue 1 - A quelques jours d'un déplacement très important à Naples en Ligue des champions, le Paris Saint-Germain a longtemps souffert avant de s'imposer face à Lille (2-1) grâce à ses individualités. En Ligue 1, cela suffit toujours. Ce qui est loin d'être le cas en C1. Notre antisèche.

Thomas Tuchel en demande plus à ses joueurs lors de PSG-Lille

Crédit: Getty Images

Le jeu : Lille avait les (bonnes) idées mais pas les moyens

Pour ce choc entre les deux premiers de Ligue 1 et entre deux des équipes les plus joueuses du championnat, on s'attendait à voir des occasions. Elles se sont longtemps fait attendre. La faute au plan de jeu mis en place par Christophe Galtier et les Lillois. Avec un bloc très bas mais beaucoup d'agressivité sur le porteur du ballon aux abords de la surface de Mike Maignan, le LOSC a contraint plus d'une heure le PSG à multiplier sans succès les passes. Mais les efforts consentis pour défendre se sont ressentis offensivement avec des joueurs épuisés et plus assez lucides pour ressortir proprement le ballon et se projeter vers l'avant.
Contraint à ne faire que défendre - à l'exception de vingt premières minutes prometteuses - le LOSC a longtemps profité de la passivité parisienne. Comme cela leur est souvent reproché, les joueurs de Thomas Tuchel ont abordé cette rencontre avec trop de nonchalance. On a vu Neymar, Kylian Mbappé et Angel Di Maria marcher en première période avant de mettre - enfin - la machine en route après l'heure de jeu. La relation entre le Français et le Brésilien s'est affinée au fil des minutes pour être finalement doublement décisive, avec un peu de réussite (passe puis tir dévié). Incapable de sortir de ses trente derniers mètres, le LOSC avait les idées pour gêner le PSG. Mais il lui aura manqué l'audace et la précision.
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Di Maria Xeka PSG-Lille

Crédit: Getty Images

Les joueurs : Draxler rayonnant, Mbappé décisif

Déjà solide à Marseille dans cette position nouvelle de relayeur, Julian Draxler a confirmé ses dispositions du moment en livrant une partition quasi parfaite. Très concerné d'entrée, il a clairement été le meilleur Parisien de la première période, récupérant de nombreux ballons comme sur les deux buts et dirigeant avec maitrise et lucidité le jeu du PSG. A ses côtés, Marco Verratti est monté en puissance au cours de la rencontre. Longtemps à contretemps, Neymar et Kylian Mbappé ont fini par se montrer décisifs après la pause, avec un but chacun et une passe décisive l'un pour l'autre. Auteur inutile d'une main dans les arrêts de jeu, Thilo Kehrer a gâché un match solide alors que Juan Bernat a encore montré de grosses lacunes défensives face à Nicolas Pépé.
Buteur sur penalty en fin de partie, Pépé aura pourtant incarné toutes les difficultés de son équipe à ressortir le ballon. Intéressant lors de la première demi-heure, le feu follet lillois a peu à peu baissé de pied pour multiplier les pertes de balles, à l'instar de son compère Jonathan Bamba, alors que Rafael Leão et Jonathan Ikoné n'ont jamais existé. Si Lille a tenu aussi longtemps, il le doit en grande partie à son défenseur José Fonte. Le Portugais a coupé de nombreuses occasions parisiennes avant de manquer son intervention sur le but de Mbappé. A droite, Mehmet Zeki Celik a beaucoup souffert, notamment lorsque Neymar est venu de son côté.
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Kylian Mbappé (PSG), sur le point d'ouvrir le score face à Lille

Crédit: Getty Images

Le facteur X : La non-sanction de Verratti

Contrôlé positif au volant à un test d'alcoolémie dans la semaine, Marco Verratti était bien titulaire face au LOSC. Pas de sanction avec une place sur le banc en début de partie pour lui. Thomas Tuchel lui a fait confiance malgré sa sortie de route, et il a bien fait. Après une première demi-heure hésitante, le milieu italien a peu à peu pris les choses en main au cœur du jeu parisien. Après la pause, l'international italien a montré son meilleur visage et le PSG a retrouvé dans son sillage sa capacité à faire des différences, à jouer plus vite et vers l'avant. Comme un symbole, c'est lui qui est au départ de l'ouverture du score parisienne avec une passe qui a cassé les lignes adverses avant de trouver Neymar. L'association de l'Italien avec Draxler, excellente et complémentaire, a dû donner des idées à Thomas Tuchel pour le déplacement à Naples.

La stat : 12

Sans être forcément brillant, ce Paris Saint-Germain est un petit peu rentré dans l'histoire ce vendredi. Face au LOSC, le PSG a remporté son douzième succès de la saison en Ligue 1 en douze journées. Un départ aussi parfait, cela n'avait encore jamais été réalisé dans les 5 grands championnats européens…

Le tweet "phénomène" :

La décla : Thomas Tuchel (entraîneur du PSG), à propos de Verratti

Ce n'est pas possible de faire ça deux jours avant un match... Le club doit réguler cette chose, moi je dois contrôler le vestiaire dans le domaine sportif.

La question : le PSG ira-t-il à Naples avec des certitudes ?

Oui. Celle que la Ligue 1 est trop petite pour lui, même lorsqu'il s'agit de son dauphin et que le PSG ne réussit qu'un match moyen. Malheureusement pour lui, mardi c'est soir de Ligue des champions. Un autre univers, une autre opposition aussi, même si Lille n'a pas démérité. Le problème, c'est que même en ne déméritant pas, le LOSC n'a quasi jamais inquiété le PSG, si ce n'est sur le penalty transformé par Pépé. Et encore, il a fallu une main idiote de Kehrer pour l'obtenir. Un constat qui était déjà valable pour l'OM dimanche dernier. Du coup, le PSG s'avance finalement à Naples avec les mêmes certitudes qu'il y a deux semaines.
Ce qu'il doit faire sur la scène européenne, Paris le sait depuis ses trois matches précédents en Ligue des champions. Mettre l'intensité qu'il oublie trop souvent en Ligue 1. Jouer en équipe et ne pas se reposer uniquement sur ses individualités. Rester concentré. Les bases finalement pour une équipe qui rêve de remporter la Ligue des champions. Sauf que, sur ces trois points-ci, le PSG n'a justement aucune certitude. Dans les deux matches importants de cette phase de poules, que ce soit à Liverpool ou contre Naples, le PSG est toujours passé à côté de son sujet. Il a failli s'en sortir par miracle (3-2) en Angleterre avant de passer tout près de la correctionnelle au Parc (2-2). Mais, cette fois, le faux pas sera interdit en Italie.
Si le début de saison des Parisiens en championnat est historique avec douze succès en douze journées, Thomas Tuchel et ses joueurs attendent leur premier match référence, digne d'un candidat au dernier carré de la Ligue des champions. Pour le moment, Paris a toujours été très loin du compte, surtout dans les grands rendez-vous. Depuis deux matches, la principale satisfaction parisienne réside dans l'association au cœur du jeu du duo Verratti-Draxler. Vu la domination napolitaine dans ce secteur au Parc des Princes il y a quinze jours, l'entraîneur allemand du PSG pourrait être tenté de renouveler l'expérience. Mais qui dit expérience dit finalement assez peu de certitudes.
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Neymar Mbappé PSG

Crédit: Getty Images

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