Chelsea a pris son temps

Chelsea a fait un pas de plus vers les huitièmes de finale. En toute sérénité. Le rouleau-compresseur bleu n'a pas infligé à l'AS Rome une correction similaire à celle qu'a connue Bordeaux (4-0) lors de la première journée de cette Ligue des Champions, ou Middlesbrough, le samedi précédent en championnat (0-5). Mais l'équipe de Luiz Felipe Scolari a confirmé plusieurs traits flatteurs aperçus depuis le début de la saison. Hermétique, créative, et efficace. Rien que ça. De quoi faire souffrir la Roma, mal en point en Serie A, et désormais mal embarquée sur le Vieux Continent. Le club de la Louve occupe l'avant-dernière place du groupe A, à égalité de points avec Bordeaux, et avec une unité de débours sur Cluj. Encore à portée de main, la qualification pour le deuxième tour s'est donc compliquée.

Pour les Blues, c'est tout le contraire. Les Londoniens se sont offert une marge intéressante en vue des matches retour, et peuvent se contenter de trois matches nuls pour atteindre la barre des dix points généralement nécessaires à la qualification. Les vice-champions d'Europe ne devraient pas se restreindre à cela. Ils ont les capacités pour faire mieux, beaucoup mieux. Mercredi soir, ils ont déjà surclassé la Roma d'un bout à l'autre de la partie, resserrant l'étreinte au fil des minutes. Pour, logiquement, venir à bout de la résistance de Mexès et ses compagnons. Comme souvent lorsque les attaquants ne trouvent pas la faille, le duo Lampard-Terry a fait la décision. Le premier a frappé le corner, le second fait preuve d'un timing impeccable pour sceller la domination de Chelsea (1-0, 77e).

Une issue vers laquelle les Romains semblaient inexorablement s'enfoncer. Longtemps, leur bloc défensif, et surtout leur charnière centrale, les a maintenus à flot. Mais l'incapacité des joueurs de Spalletti à conserver le ballon loin de leur propre surface, a permis à Chelsea de lancer des vagues offensives beaucoup trop fortes. Une première alerte avait déjà été donnée en première période, dominée par Chelsea, sur un coup franc puissant de Lampard venu heurter l'équerre (23e). L'une des rares occasions franches des Londoniens, malgré une possession de balle en leur faveur (58%, et 65% au cours de la deuxième période). Le problème pour la Roma, c'est qu'elle n'a pas eu mieux à faire valoir devant le but de Cech.

Le club de la Louve n'a frappé que six fois au but, sans jamais cadrer ses tentatives. De retour dans le onze romain depuis le week-end précédent, Totti n'a jamais eu un rayonnement suffisant pour faire pencher la balance. En flagrant manque de rythme, d'impact, il n'est pas parvenu à compenser avec sa qualité technique. Sur une belle combinaison qu'il a initiée, peu avant le repos (40e), Totti a envoyé son tir dans les airs. Eloignant l'idée d'un nouvel exploit de sa part. Vucinic a tenté de prendre le relais, mais est souvent parti de trop loin, contraint de défendre dans le couloir. Un autre registre dans lequel Chelsea a dominé. Sous la houlette de Deco, le club londonien a souvent trouvé les décalages le long de la touche.

Parfois, pour mieux percer dans l'axe, et laisser Mikel frapper. Déviée involontairement par Anelka, l'une des tentatives du Nigérian a failli terminer en lucarne (67e), quelques minutes après une tête de Kalou (61e) sur laquelle Doni s'est montré plus inspiré que face à l'Inter quatre jours auparavant. Cela a seulement empêché Chelsea de s'imposer avec un écart plus grand. Mais pas de poursuivre son parcours, qui se conjugue au presque parfait : aucune défaite en Premier League cette saison, ni en Coupe d'Europe, où les Blues n'ont toujours pas pris de but. Dans quinze jours, au Stade Olympique, la Roma devra trouver la faille. Sans cela, elle fera un pas de plus, vers la sortie prématurée.