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Schalke 04 : crise d’angoisse ou angoisse de la crise ?

Eurosport
ParEurosport

Mis à jour 27/08/2013 à 14:27 GMT+2

Considéré comme un véritable outsider pour le titre national, le Verein de Gelsenkirchen a complètement raté son entrée en matière. Pire, il est l’auteur d’une prestation effrayante au match-aller contre le PAOK Salonique (1-1). De quoi plonger le club dans les affres du doute.

Joie Schalke 04 Amical Southampton

Crédit: Panoramic

Considéré comme un véritable outsider pour le titre national, le Verein de Gelsenkirchen a complètement raté son entrée en matière. Pire, il est l’auteur d’une prestation effrayante au match-aller contre le PAOK Salonique (1-1). De quoi plonger le club dans les affres du doute.
Le boulet était déjà passé bien près lors du match inaugural en Bundesliga contre Hambourg (3-3), le 11 août dernier. Menés deux fois au score au Veltins Arena, les Königsblauen ne durent leur salut qu’à une erreur grossière du gardien du HSV, René Adler. La leçon ne fut apparemment pas comprise puisque Schalke prenait l’eau de toute part une semaine plus tard (0-4) à Wolfsburg. Santana, censé stabiliser la défense, avait alors remplacé Matip. S04 explosait en seconde mi-temps, les largesses au marquage faisaient peine à voir. C’était l’open-bar dans la surface. En attaque, Huntelaar avait déjà dû quitter ses coéquipiers. Il en prendra pour deux mois, blessé. Contre Hanovre ce week-end, on eut droit à un autre scénario : positionné en 4-3-3 pour tenter de solidifier les fondations, l’équipe du coach Keller se retrouvait réduite à 10 après l’expulsion du capitaine Höwedes dès le premier quart d’heure de jeu, puis à 9 en fin de rencontre (Fuchs) pour une nouvelle désillusion (1-2). Une défaite honorable…sauf que les Roten de Slomka méritaient de mener 4-0 à la mi-temps tellement leur supériorité était manifeste. Avec un point en deux rencontres, jamais ce club n’a fini dans les quatre premiers de la Bundesliga, alors avec une défaite supplémentaire…les statistiques sont bien cruelles.
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Klaas-Jan Huntelaar - Schalke 04

Crédit: Resmi Siteden Alınmıştır

"Assez mûr pour un titre ?"
C’était communément ce qui ressortait de l’analyse pré-saison. Un consensus partagé par la grande majorité des spécialistes du club de la Ruhr. Les Knappen avaient réalisé un bon mercato estival et tout semblait prêt pour passer à l’étage supérieur. En attaque, Huntelaar se trouvait mis en concurrence avec Adam Szalaï en provenance de Mayence. L’international hongrois, au physique de bûcheron, avait quand même scoré à 13 reprises lors de l’exercice précédent. Au milieu, Christian Clemens et surtout la perle de Bochum, Leon Goretzka, préfiguraient l’avenir du Verein tandis qu’en défense, le transfuge de Dortmund, Felipe Santana, venait densifier une charnière centrale comptant déjà Papadopoulos, Höwedes et Matip. Les joueurs avaient le droit de se blesser, le banc était là pour compenser. Si le FC Bayern et le BvB Dortmund étaient bien entendu les favoris des bookmakers, Schalke 04 figurait sur le podium bien loin devant le Bayer Leverkusen. Le sentiment prévalait qu’une bonne saison se préparait, dominait. D’ailleurs, au regard du triplé bavarois, l’humour faisait irruption pour les objectifs d’avant saison : "on se contentera de deux trophées", pouvait-on entendre ici et là. Qui plus est le TAS excluait le club ukrainien du Metalist Kharkov, un adversaire autrement plus dangereux que le PAOK. Tout baignait.
Tout le monde attendait l’éclosion du jeune Julian Draxler. Oui, ce gamin de 19 ans, qui avait refusé les ponts d’or des grandes sirènes européennes. A tel point qu’il fut recentré derrière Huntelaar. Draxler était à la baguette et devait prendre ses responsabilités, au lieu d’être extradé sur le côté gauche de l’attaque. Aux âmes bien nées la valeur n’attend point le nombre des années dans le football germanique ! Sans compter que l’usine à champions fonctionnait toujours à plein régime à S04 : Kolasinac avait déjà mis sur le banc le redoutable Fuchs l’année dernière et le jeune Max Meyer, un meneur de jeu de 17 ans seulement, se trouvait dans l’antichambre des grands selon certains.
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FOOTBALL 2013 Schalke 04 - Jens Keller

Crédit: Panoramic

SOS Draxler demande des renforts !
Mais aujourd’hui si la densité est présente, le onze de départ, lui, n’a pas fondamentalement changé. Il pourrait même avoir perdu en création. Si le flop espagnol Jurado a été définitivement vendu au Spartak Moscou, le Brésilien Raffael n’a pas été conservé. Le Borussia Mönchengladbach a sauté sur l’occasion. Le manque de qualité technique se fait sentir dans l’effectif. Quant à Lewis Holtby, il n’est plus qu’un vague souvenir depuis son départ pour Tottenham lors du mercato hivernal 2012-2013. Et puis, il y a la saison dernière. Schalke 04, après une grave crise sportive, laquelle avait coûté la tête à Huub Stevens (l’actuel coach du PAOK !) est allé arracher, lors de l’ultime journée, la quatrième place au classement général après une victoire heureuse (2-1) contre le SC Freiburg. Les stigmates de l’exercice précédent sont encore présents dont le manque de confiance. La première demi-heure contre le club grec fut d’ailleurs une parodie de football…la politique "des petits pas" dans son propre camp avant d’oser dépasser la ligne médiane. Le "trouillomètre" à zéro. L’égalisation de Stoch est un exemple de ce qu’il ne faut pas faire défensivement. L’international slovaque s’est engouffré avant de décocher sa frappe tranquillement alors que cinq Knappen autour de lui, le regardaient s’avancer. Une caricature.
"Je ne suis pas dans le management du club et suis certainement le mauvais interlocuteur, mais la qualité fait toujours du bien et je ne serai pas contre le fait de nous renforcer. Cela ne nous ferait pas de mal d’avoir un joueur supplémentaire par ligne". Les propos sont signés Julian Draxler et ils ont eu lieu juste après la défaite contre Hanovre 96. Les coéquipiers du prodige allemand ont dû apprécier. Quant au capitaine Höwedes, on ne sait toujours pas s’il est un leader.
Le match retour en Grèce se jouera dans un stade vide, le PAOK Salonique ayant été condamné par l’UEFA. Pour sa part, c’est "tout ou rien" à Schalke 04, les 20 millions d’euros en cas de qualification sont comme une bouée de sauvetage nécessaire pour un club toujours en restructuration. Les renforts attendront le résultat final. Quant au coach, Jens Keller, il a reçu le soutien de sa direction…on connait la chanson. Une élimination serait cauchemardesque et plongerait les Königsblauen dans une crise bien plus profonde, finalement si ordinaire. 
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Julian Draxler, Schalke

Crédit: Imago

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