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Schalke 04: La Bundesliga se demande si Di Matteo va la faire vibrer ou la refroidir

Polo Breitner

Mis à jour 21/10/2014 à 10:59 GMT+2

Nommé début octobre à la tête de Schalke, en remplacement de Jens Keller, Eoberto Di matteo suscite un vif débat en Allemagne. Entre fascination et répulsion, l’ancien coach des Blues doit rapidement répondre aux exigences issues de l’un des plus beaux effectif du championnat.

Polo Schalke

Crédit: Eurosport

Sa première sortie fut un succès. Mais les doutes, eux, ne se sont pas pour autant estompés. Il y a d’un côté la fierté d’avoir débauché un entraîneur de Premier League, qui plus est victorieux de la Ligue des champions. C’était en 2012 à l’Allianz Arena avec Chelsea, lequel n’est pas n’importe quel club sur l’échiquier footballistique européen. De l’autre côté, personne n’a oublié que ce succès fut remporté au détriment d’un Verein munichois ultra-dominateur, le FC Bayern et sa finale "dahoam", à domicile. Pire, le style de jeu des visiteurs, plus que défensif, pour ne pas écrire indigeste, n’avait pas séduit. Les Allemands ont de la mémoire et au royaume du but marqué, Di Matteo est loin d’être considéré comme un König.

La raison principale de son éviction, c’était le manque de constance

Le couperet est finalement tombé durant la trêve hivernale. Jens Keller, en poste depuis près de deux ans à Schalke 04, devait quitter ses fonctions, trois jours après une défaite (1-2) en déplacement chez les Kraichgauer d’Hoffenheim. Plus sûrement, il paie l’instabilité chronique de son équipe et l’incapacité de battre, à domicile, Maribor (1-1) en phase de poules de Champions League, annihilant ainsi le point chanceux (1-1) prit en déplacement à Stamford Bridge.
C’est d’ailleurs un paradoxe, un de plus, qui sévit depuis la reprise aoutienne des Knappen : aucune défaite contre des ténors continentaux ! Chelsea bien sûr, mais aussi un nul (1-1) arraché au Bayern Munich et même une victoire dans le Ruhrpottderby contre le Borussia Dortmund (2-1). Soit cinq points engrangés en trois oppositions contre les grosses cylindrées européennes. A cela, il faut ajouter des résultats catastrophiques contre des équipes de moindre envergure avec, cerise sur le gâteau, l’élimination (1-2) contre le Dynamo Dresden en DFB-Pokal, un club qui évolue actuellement en troisième division.
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Kevin-Prince Boateng (FC Schalke 04)

Crédit: Eurosport

On comprend, dans ces conditions, le choix du manager Horst Heldt. Lequel précisait pour se justifier : "après la plus grande réussite de l’histoire du club lors des matches-retour 2013-2014, on avait l’espoir qu’une stabilisation allait arriver". Ce ne fut pas le cas et Jens Keller paie les pots cassés, lui, le coach toujours en sursis depuis deux ans, un choix initial presque par défaut. Un peu comme son successeur lors de son passage chez les Blues, finalement.
Mais on peut aussi percevoir une autre signification à ce recrutement, celle de la bonne santé du football allemand et donc d’une attractivité toujours plus importante de la Bundesliga. Si Carlo Ancelotti et son Real Madrid ont réussi la "Decima" en 2014, les vainqueurs des éditions 2011 et 2012 de la coupe aux grandes oreilles, Guardiola et Di Matteo, officient aujourd’hui dans le pays d’Hitzfeld. Sans oublier le retraité Heynckes, victorieux de la compétition en 2013. Pour être complet, rappelons que le dossier de l’Italien trainait sur le bureau de Heldt depuis longtemps et que les contacts étaient noués depuis belle lurette, depuis plusieurs saisons en fait.
Nous voulons d’une bonne organisation défensive jouer un football offensif
La question de la langue de Goethe n’est pas un problème puisqu’il a évolué des années dans le championnat suisse, en tant que joueur, et dans les clubs alémaniques qui plus est. Le milieu relayeur aux 34 sélections a bourlingué au point de toujours se considérer comme un étranger où qu’il soit. Un exemple de citoyen du monde moderne, un nomade du ballon rond, pas forcément reconnu en Italie, mais dont la distance avec les us et coutumes de la planète football dérange. Il est là pour faire le job, pas pour plaire. Est-il pour autant hautain, comme on le dit ?
Sur le terrain, la politique des petits pas est annoncée. On n’attendra pas de grands changements tactiques. De toute façon, l’infirmerie affiche encore complet et les joueurs revenus de blessure ne sont pas encore à 100%. Mais l’angoisse des fans est aussi présente, le mot "Maurermeister" (le maitre-maçon, le bétonneur) est apparu dans la presse. Les discussions des supporters sur les réseaux (a)sociaux n’ont rien d’angéliques. Di Matteo, le coach au faciès des steppes, fait peur. En Bundesliga, tout le monde veut voir du spectacle, pas un bus devant les cages !
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Roberto Di Matteo

Crédit: Eurosport

Blinder les arrières avant le show

La statistique était étonnante. Après une demi-heure de jeu environ contre Berlin ce week-end, le bloc-équipe des Knappen évoluait, en moyenne, à 27 mètres de son propre gardien, Ralf Fährmann. A l’inverse, celui des Herthaner était proche de la ligne médiane. Une situation curieuse au premier coup d’œil, surtout si l’on part du principe que l’effectif de Schalke 04 est supérieur à celui de son homologue de la capitale allemande et que l’on jouait au Veltins Arena. "La rencontre ne fut pas super spectaculaire mais il était très important de prendre les trois points" commente le coach après le match. En résumé, le contre risque d’être de mise avant que Schalke 04 ne commence à déployer ses ailes.
Une stratégie qui rappelle celle d’un autre entraîneur évoluant actuellement en Bundesliga…un certain Lucien Favre, lequel, avant de proposer un jeu flamboyant avec le Borussia Mönchengladbach et Marco Reus, blinda complètement sa défense dès son arrivée en 2011 afin d’éviter la descente à l’étage inférieur. L’ordre, la discipline, la solidarité risquent d’être de rigueur. Pour le show, on repassera. Mais peut-on vraiment reprocher quelque chose à Di Matteo là où le groupe de son prédécesseur a explosé plusieurs fois en vol ? Au point de rendre parfois des copies lamentables comme les défaites contre le FC Chelsea (0-3, 0-3) et le Real Madrid (1-6, 1-3) l’année dernière dans la compétition ultime ?
"Mes équipes ont toujours mis beaucoup de buts", a précisé Roberto Di Matteo lors de son arrivée à Gelsenkirchen, comme pour se prémunir d’un débat médiatique beaucoup trop simpliste pour être recevable. Quant à l’environnement spécifique entourant Schalke 04 et qui explique en grande partie pourquoi le club semble toujours vivre perpétuellement en crise, il rétorque : "en un siècle personne n’a pu l’appréhender". C’est la première leçon du nouveau coach, il n’est surtout pas dans l’émotion. Alors, Ange ou Démon ?
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