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Antoine Griezmann : "Je ne me couche pas en pensant au Ballon d'Or"

Martin Mosnier

Mis à jour 19/10/2016 à 10:17 GMT+2

LIGUE DES CHAMPIONS - Antoine Griezmann nous a reçus à Madrid pour évoquer sa belle année en sélection et avec l'Atlético. Conscient de faire partie des meilleurs joueurs du monde, il sait qu'il lui reste encore à se forger un palmarès pour prétendre être l'égal des Lionel Messi ou Cristiano Ronaldo.

Antoine Griezmann

Crédit: AFP

Dix mois monstrueux. Dix mois qui l'ont fait basculer dans une autre dimension, celle des grands joueurs. La semaine dernière, Antoine Griezmann nous a reçus à Madrid pour évoquer sa saison. Si Franck Ribéry estime qu'il ne fait pas encore partie des joueurs de classe mondiale, ce qui ne l'offusque en rien, l'attaquant des Bleus et de l'Atlético Madrid a bien conscience de faire désormais partie du gratin.
Depuis son arrivée à l'Atlético et sa rencontre avec Diego Simeone, essentiel dans sa progression, Griezmann a grandi jusqu'à atteindre la finale de la Ligue des champions et de l'Euro à quelques mois d'intervalle. S'il a bien conscience qu'il lui manque une ligne majeure sur son palmarès pour rejoindre les tous meilleurs, il ne s'en inquiète pas : "Je suis sûr qu'on va en soulever une nous aussi", prévient-il. Entretien avec un Griezmann sûr de sa force.
En juillet 2014 au Maracana, vous êtes en pleurs après la défaite face à l'Allemagne (1-0) et tous vos coéquipiers viennent vous réconforter. Deux ans plus tard, en finale de l'Euro, vous êtes le seul à regarder les Portugais brandir le trophée et c'est vous qui relevez tous les Bleus. En deux ans, vous avez incroyablement grandi.
A.G. : Au Brésil, c'était ma première grande compétition, mes premières sélections aussi. C'était important, tout nouveau et on avait un groupe énorme. Une aventure comme cela dans un pays étranger, ça resserre les liens. Ce quart de finale fut une immense désillusion. Avant le match, on nous avait dit de faire attention sur coups de pied arrêtés et on prend un but sur coup franc. Il y avait beaucoup de tristesse. A l'Euro, je voulais absolument relever les coéquipiers à terre et regarder les Portugais lever le trophée. Dans ma tête, c'était beaucoup plus clair, je me suis dit : 'Le prochain, c'est moi.'
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Antoine Griezmann n'a pas pu retenir ses larmes à la fin de France - Allemagne

Crédit: AFP

Qu'est-ce qui a changé en vous durant ces deux ans ?
A.G. : Je voulais simplement donner une autre image, réconforter tout le monde. Ce qui m'importait, c'était de montrer à mes coéquipiers que ce n'était pas fini. Je suis sûr qu'on va en soulever une nous aussi.
Après la défaite face au Portugal, vous annonciez faire une croix sur le Ballon d'Or 2016. Qu'en est-il aujourd'hui alors que vous signez un meilleur début de saison que Ronaldo et Messi ?
A.G. : Ce soir-là, on me parle d'une récompense individuelle alors que je venais de perdre l'Euro. J'étais triste, abattu. Je n'avais ni la tête au Ballon d'Or ni au trophée du meilleur buteur du tournoi. Aujourd'hui, on verra ce qu'il se passe. Je fais une grosse saison, je marque des buts donc nous verrons bien.
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Antoine Griezmann après la défaite en finale de l'Euro face au Portugal

Crédit: AFP

Avez-vous le sentiment de faire partie désormais de la même caste que les Messi ou Ronaldo ?
A.G. : Non. Pour m'approcher d'eux, ce qu'il me manque, c'est de gagner des titres. J'essaie en club ou en sélection d'amener mon équipe le plus loin possible. Mon but est d'améliorer ce que j'ai fait l'an dernier. Je suis sur la bonne voie. Pour la première fois de ma carrière, j'ai marqué six buts en septembre, avant c'était un ou deux. J'espère continuer comme ça.
Jouer à l'Atlético, un club moins médiatique que le Real ou le Barça, n'est-ce pas aujourd'hui un frein à votre accession au plus haut niveau ?
A.G. : Le Barça et le Real font plus vendre, on en parle plus. Mais ce qui m'intéresse, c'est le terrain. Chaque année, on rivalise avec eux. L'an dernier, à la 36e journée, on est en tête avec le même nombre de points que le Barça, on va en finale de la Ligue des champions. Le nom du club ne m'intéresse pas.
En terme de résultats, l'Atlético n'a rien à envier aux autres mais, médiatiquement, c'est une autre histoire.
A.G. : On en parle peu aussi parce qu'on n'a pas un jeu qui fait rêver ou qu'on a envie de regarder à la télévision. Niveau résultat, on est dans les tops.
Que ressentez-vous quand vous entendez Diego Simeone dire que vous êtes destiné à figurer parmi les Messi et Ronaldo ?
A.G. : Beaucoup de fierté. Tu as envie de tout casser au prochain match pour lui. Ca me motive. Je suis heureux que mon coach pense ça.
Simeone m'a complètement transformé
Quelle est la part de Simeone dans votre explosion au plus haut niveau depuis deux ans ?
A.G. : Il en est pour beaucoup. Il m'a repositionné dans l'axe et je me suis amélioré. Physiquement aussi. Je cours plus, je défends davantage. C'est devenu un plaisir de défendre dans ma surface alors qu'avant, je ne voulais pas le faire. Et cela ne m'empêche pas de marquer plus. Il m'a complètement transformé. Avec lui, j'apprends tous les jours que ce soit tactiquement ou techniquement.
Trouveriez-vous cela injuste de ne pas figurer sur le podium du Ballon d'Or cette saison ?
A.G. : Ce sont les journalistes qui votent. Je ne vais pas me coucher en pensant au Ballon d'Or. J'essaie simplement de faire de mon mieux et de marquer le plus de buts possible.
Fin 2015, il existait encore un débat vous concernant en équipe de France. Beaucoup se demandaient si vous n'étiez pas plus efficace comme remplaçant. Vous êtes-vous nourri de ces critiques ?
A.G. : Non mais c'était bizarre. Titulaire, je ne marquais jamais. Et j'entrais en jeu 20 minutes et j'y arrivais. Les journalistes se posaient la question. Et quand on me demandait ce que j'en pensais, je ne pouvais rien dire puisque c'était vrai. Mais le coach a gardé sa confiance en moi, mes coéquipiers aussi. J'avais confiance en mon jeu et en mon travail.
Votre Euro réussi vous a-t-il ôté d'un poids en sélection ?
A.G. : Grâce à l'Euro, on parle plus de moi, on fait plus attention à mes prestations, mes statistiques, Je n'ai pas plus de pression, je n'ai pas pris plus de poids. Ce qui est important, c'est de prendre du plaisir.
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Antoine Griezmann France Bulgarie

Crédit: Panoramic

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