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Avec ses "5 Fantastiques", la Juventus s'est réinventée en gardant son équilibre

Valentin Pauluzzi

Mis à jour 19/04/2017 à 15:31 GMT+2

LIGUE DES CHAMPIONS - Depuis la mi-janvier, la Vieille Dame a trouvé son bonheur en alignant ceux que certains surnomment déjà les 5 fantastiques : Gonzalo Higuain, Paulo Dybala, Mario Mandzkuic, Juan Cuadrado et Miralem Pjanic. Hyper offensive sur le papier cette tactique est en réalité une ode à l’équilibre.

Mario Mandzukic, Miralem Pjanic, Paulo Dybala et Gonzalo Higuain lors de Juevntus - Barça en Ligue des champions (2017).

Crédit: Getty Images

Les 5 Fantastiques, la Juve 5 étoiles, la Juve playstation. Les surnoms se multiplient pour définir la trouvaille de Max Allegri. Réputé prudent voire conservateur, le technicien italien a fait une nouvelle fois part de sa souplesse tactique. Surtout, il n’a pas fait machine arrière au moment d’affronter des adversaires plus relevés. Le Barça a pu en témoigner au match aller puisque le 4-2-3-1 bianconero comprenait donc les 5 éléments offensifs de renom mais aussi les deux arrières latéraux brésiliens à attraction offensive génétique. Et la copie a été propre comme depuis maintenant trois mois.

La nuit porte conseil

"Mercredi matin, je me suis réveillé et je me suis dit : je dois changer. Puis j’ai eu des doutes, mais les sensations que j’ai ressenties les jours suivants les ont effacés. Dès fois, j’ai des idées qui paraissent saugrenues mais l’important est d’être convaincu de ce que l’on fait. Il y a des rencontres qui représentent un carrefour important dans une saison, le match contre la Lazio est l’une d’entre elle." Voilà ce que racontait le Toscan en conférence de presse fin janvier. Là comme ça, cela ressemble à une illumination, or, il s’agit en fait d’une lente mutation qui avait pour but d’abandonner un 3-5-2 réputé trop conservateur dans l'optique d'être performant sur la scène européenne.
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Allegri - Juventus-Napoli - Coppa Italia 2016/2017 - LaPresse

Crédit: Eurosport

La Juve est passée par tous les schémas possibles, le 4-3-1-2, 4-4-2, 4-3-3, 4-3-2-1, puis, une défaite contre la Fiorentina suite un bref retour à la fameuse BBC a été le déclic ultime. La formation de départ excluait Mandzukic et Pjanic et le mécontentement de certaines têtes d’affiche était de plus en plus palpable. Un poil agacé, Allegri n’a pas pris de gants et a aligné tout le monde sur le terrain en lançant un défi : "Vous voulez tous être titulaires ? Allez-y, je vous regarde." Une option qui a pris les intéressés de court mais qui les a surtout obligés à veiller sur l’équilibre afin d’être tous de la fête dès le coup d’envoi. Une opération "responsabilisation" qui a débouché sur une série de 10 succès de rang toutes compétitions confondues et seulement 3 buts encaissés.

Mandzukic l’équilibreur

Comment une telle imperméabilité a-t-elle été maintenue et même améliorée ? Grâce principalement à un joueur, celui qui avait le plus de raisons de s’accrocher à son temps de jeu : Mario Mandzukic. C’est lui qui est aligné à gauche du trio de "trequartisti" en support du Pipita. Lecture du jeu, duels aériens, gros impact physique avec son mètre 90 et surtout replis défensifs réguliers. Impossible de ne pas faire le parallèle avec un certain Samuel Eto’o que Mourinho aligna à ce poste lors du formidable triplé interiste de la saison 2009-10. Le Croate fait part d’un sens du sacrifice irréprochable et s’auto-érige - sans forcément le vouloir - en exemple d’abnégation pour ses coéquipiers. La partie basse du flanc gauche de sa heatmap devient de plus en plus rouge avec des feuilles de stats dignes d’arrières latéraux. D’ailleurs, Alex Sandro a amplement bénéficié de ce travail de sape afin de contrôler Messi la semaine dernière. Cette générosité sans faille a inspiré des joueurs comme Higuain et surtout Pjanic longtemps incapable de trouver sa place dans son nouveau club mais qui se plait à batailler dans l’entrejeu.
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Juventus' forward Mario Mandzukic from Croatia (C ) celebrates after scoring a goal during the Italian Serie A football match Juventus vs Pescara on November 19, 2016 at the 'Juventus Stadium' in Turin.

Crédit: AFP

Malgré la titularisation de Higuain, Dybala, Mandzkuic, Cuadrado, Pjanic et Khedira, la Juve conserve bien ce caractère qui continue de faire sa force. Un peu comme il y a deux ans lorsqu’Allegri instaura le 4-3-1-2 afin de faire coexister à la fois Pirlo, Marchisio, Pogba et Vidal. Dire qu’il développe un football léché serait mentir, beaucoup repose sur l’inventivité des individualités, lesquelles sont mises dans les meilleures conditions pour faire mal le plus rapidement possible. La preuve avec un nombre incalculables d’ouvertures du score dans le premier quart d’heure, soit la configuration idéale pour cette équipe qui sait gérer un avantage mieux que quiconque contrairement au Napoli de Sarri par exemple. Cette stratégie ultra offensive n’a pas fait décoller la moyenne de buts par match qui est passée de 1,76 à 2,06 toutes compétitions confondues mais entre les décrochages de Dybala, les 1 vs 1 de Cuadrado, le jeu dos au but en pivot d’Higuain et les percées de buffle de Mandzukic, les bianconeri disposent de beaucoup plus d’options pour trouver le chemin des filets. Ensuite, tout le monde au charbon pour faire le dos rond.

Une tactique qui manque d’interprètes

Ce 4-2-3-1 a cependant un gros inconvénient, il aurait nécessité une légère restructuration de l’effectif puisque Marko Pjaca devenait la seule alternative offensive sur le banc de touche. Seulement voilà, rien n’a été fait en fin de mercato hivernal, et bien évidemment, le jeune Croate s’est gravement blessé le mois passé. De fait, si Max Allegri veut redresser une situation mal engagée, il n’a que les 17 ans de Moise Kean à disposition, sinon, il n’a pas d’autre choix que d’adapter les Sturaro, Rincon et autre Lemina aux postes d’ailiers mais dans des versions moins efficaces.
Les 5 fantastiques ont ainsi une seule solution de rechange vraiment à la hauteur en la personne de Marchisio. Si la Juve ne veut pas arriver cramée lors du sprint final de la saison, elle va devoir rapidement archiver le discours scudetto (la Roma lui donne heureusement un coup de main), aussi parce qu’un retour en arrière ne semble pas viable. Il a été effectué une fois lors de la demi–finale aller de Coupe d’Italie contre le Napoli avec un 3-4-3 reléguant Cuadrado sur le banc. A 0-1 à la pause, Allegri a fait entrer le Colombien pour repasser en 4-2-3-1 et le match a été remporté sur le score de 3-1. Il va donc falloir "assumer" ces 5 étoiles jusqu’en juin en espérant une apothéose blanche et noire du côté de Cardiff.
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Dybala (Juventus Turin) trifft doppelt gegen den FC Barcelona in der Champions League

Crédit: AFP

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