OL - Séville : le match d’une génération

Ils n’ont pas tous le même âge. Maxime Gonalons a déjà 27 ans. Alexandre Lacazette 25, Nabil Fekir a deux ans de moins. Corentin Tolisso n’a que 22 ans, son "frérot" Jordan Ferri en a deux de plus. Et le gardien Anthony Lopes en a 26. Tous formés à l’Olympique Lyonnais, ces six joueurs incarnent l’équipe actuelle de Bruno Genesio. Pour la plupart, ils sont internationaux, ou proches de l’être (Tolisso), il leur manque pour l’instant un match référence à l’échelle européenne.

Le capitaine Gonalons a bien connu l’ivresse d’une demi-finale de Ligue des Champions contre le Bayern Munich en 2010 (0-1, 0-3) mais c’était à l’aube de sa carrière. Depuis, lui et l’OL n’ont pas fait mieux qu’un piteux huitième de LDC perdue contre l’APOEL Nicosie aux tirs au but en 2012 et qu’une jolie aventure en Ligue Europa, achevée en quart face à la Juventus Turin en 2014.

De là à dire qu’il s’agit de sa rencontre européenne la plus importante en tant que capitaine de l’OL ? Le milieu défensif ne confirme pas notre impression : "J’aime ces grands moments. C’est la finale pour la deuxième place. On a forcément envie de briller, et moi le premier". Alors le match d’une génération ? "Je ne sais pas…Il faut qu’on se mette dans la tête qu’il faut qu’on prenne du plaisir à jouer un tel match pour, tous ensemble, se qualifier."

Buteur contre les Chypriotes il y a quatre ans à Gerland, Alexandre Lacazette a bien grandi depuis. Déjà, il a quitté l’aile pour s’installer dans l’axe. Mais il est surtout devenu l’un des meilleurs canonniers du championnat de France. "Alex s’inscrit dans la lignée des grands attaquants du club", affirme Genesio. Un statut qui ne lui a toujours pas permis de s’installer en Bleu où il ne compte que dix maigres sélections, la dernière remontant déjà à un plus d’un an.

Car pour Didier Deschamps, les buts en Ligue 1 ne pèsent pas grand-chose à côté de ceux inscrits en Ligue des Champions. Dans le duel à distance qui va l’opposer à Kevin Gameiro, le Lyonnais a tout intérêt à montrer qu’il peut rivaliser. "On va voir son vrai visage contre Séville", pronostique son coach.

La donne est sensiblement la même pour Corentin Tolisso, doublé par Adrien Rabiot, le Parisien ayant profité à merveille de la dynamique de son club pour honorer sa première cape. Vu de Lyon, "Coco" n’a pas grand-chose à envier à son concurrent. Vu de Lyon et peut-être aussi vu de Turin après l’excellence de ses deux prestations contre la Juventus. La réception de Séville doit permettre à Tolisso de confirmer, encore.

Et que dire de Nabil Fekir, devenu remplaçant indiscutable et dont le retour à son meilleur niveau tarde ? "Il faut le laisser tranquille", exige Bruno Genesio. Mais comment ne pas parler d’un tel talent ? Comment ne pas penser à lui quand on sait que ce genre de matchs appartient aux grands joueurs ? Et d’Anthony Lopes alors qu’on n’imagine pas un instant l’OL capable de battre Séville par deux buts d’écart sans une immense prestation de son gardien ?

Et il y a aussi Bruno Genesio, sur le banc de l’OL depuis bientôt un an et dont le bilan est encore contestable. L’issue de ce match et de son duel avec Jorge Sampaoli peuvent-ils lui offrir la légitimité dont il manque encore aux yeux de ses détracteurs ? A 50 ans, l’entraîneur est face au même défi que ses jeunes joueurs. Et, pour lui, il n’y a qu’une façon de réussir à le relever : "Ne surtout pas penser aux objectifs individuels". Ils n’ont pas le même âge mais ils ont peut-être le même destin : ramener l’OL dans le Top 16 européen.