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Titulaire d'emblée ou second choix : quelle place réserve Deschamps à Diarra ?

Martin Mosnier

Mis à jour 07/10/2015 à 19:30 GMT+2

Le retour de Lassana Diarra en équipe de France pose question : doit-il intégrer le onze à la place de Cabaye ? Ce qui est certain, c'est que le milieu de l'OM peut rendre de fiers services aux Bleus au poste de sentinelle. Explications.

Lassana Diarra avec l'OM

Crédit: Panoramic

A Nice, on ne parle que de lui. Dans les taxis, à l'Allianz Riviera. Hatem Ben Arfa est dans toutes les bouches alors que l'équipe de France se déplace dans son stade ce jeudi pour y affronter l'Arménie. Mais il n'y a plus guère qu'à Nice que l'absence de Ben Arfa occupe tous les esprits. Depuis le début du rassemblement à Clairefontaine lundi, c'est le retour de Lassana Diarra en équipe de France qui focalise l'attention.
Le milieu de l'OM n'avait plus goûté aux Bleus depuis août 2010 et une défaite face à la Norvège (2-1). Il est revenu lundi auréolé d'un début de saison canon avec Marseille. Maintenant que Didier Deschamps lui a de nouveau accordé sa confiance, que faire de l'ancien milieu du Real Madrid et de Chelsea ? Sa place dans le groupe et dans la hiérarchie de l'équipe de France pose question pour trois raisons :
1. A 30 ans et 28 sélections, il n'est pas vraiment le jeune premier qui attendra son tour et que le sélectionneur a appelé pour se faire les dents en vue d'échéances futures. "Le niveau international, il connaît", rappelait le sélectionneur la semaine dernière.
2. Il peut difficilement être parachuté comme un titulaire indiscutable. D'abord parce qu'il n'a disputé que sept matches en un an et demi et parce que, sans lui, Yohan Cabaye s'est installé au poste de sentinelle. Morgan Schneiderlin, sa doublure jusqu'ici, suit un plan de vol sans accroc. Le milieu de Manchester United a considérablement progressé depuis une Coupe du monde timide et sa mise en orbite est programmée pour cette saison.
3. Mais, intouchable depuis 2011, Cabaye traverse une forte période de turbulences et ce n'est pas son transfert à Crystal Palace qui a donné plus de poids à ses ambitions en sélection. Deschamps n'a pas trouvé la solution idéale devant sa défense et Diarra a le profil idéal pour épouser les contours d'un poste qui constitue l'un des points faibles des Bleus depuis la fin de la Coupe du monde.

Comme Abidal en 2013 ?

Diarra évacue la question dans une formule neutre : "Il n'y a pas de statut. J'ai pris le train en marche. A moi de m'adapter." Aujourd'hui, il ne peut pas dire autre chose. Difficile d'être catégorique sur son statut tant la situation est originale. Elle n'est pas sans rappeler celle d'Eric Abidal, appelé à la rescousse en août 2013 par Deschamps. A la différence près que Diarra n'a ni le vécu ni l'aura que possédaient l'ancien Barcelonais en Bleu (67 sélections en tout et pour tout).
Deschamps le sait bien et s'il avait de suite averti qu'Abidal revenait en sélection pour s'installer dans le onze, il s'est montré beaucoup plus prudent avec Diarra : "Je ne vais pas lui coller un statut. Il y a de la concurrence", a rappelé Deschamps à Clairefontaine cette semaine. "C'est quelqu'un de réservé, il faut qu'il trouve sa place dans le groupe." Deschamps ne peut pas encore l'installer aux commandes derrière Blaise Matuidi et Paul Pogba. Il ne sait pas si Diarra pourra tenir ce rythme jusqu'en juin et le préférer à Cabaye et Schneiderlin dès aujourd'hui, c'est prendre le risque de leur envoyer de mauvais signaux.
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Lassana Diarra, le 5 octobre 2015, à Clairefontaine.

Crédit: Imago

Diarra, la pièce qui manque au puzzle de Deschamps

A la différence d'Abidal, dont le retour en Bleu n'a pas donné les résultats escomptés, Diarra revient dans le groupe alors qu'il plane sur la L1. C'est un détail qui n'en est pas un. Aujourd'hui, et depuis le début de saison, il est sans doute le Français le plus efficace à ce poste de sentinelle. A Marseille, il a déjà pris les commandes du collectif et sa voix compte déjà dans le vestiaire olympien. Depuis le début de son mandat, Deschamps cherche des leaders, des grognards et des aboyeurs dans un groupe parfois un peu trop gentil.
A ce poste de sentinelle, il lui manque l'homme capable de mordre les mollets de ses adversaires. Cabaye a une formidable qualité de relance mais n'est pas vraiment le chien de garde capable de protéger sa défense, pas plus que Schneiderlin. Diarra répond aux trois critères qui se font rares chez les Bleus : c'est un leader, il a l'expérience du très haut niveau et a toutes les qualités requises pour jouer devant la défense centrale. "Diarra est une solution", a souligné Cabaye cette semaine à Clairefontaine. "La concurrence, il en faut. Lassana est un très grand joueur. S'il peut apporter ses qualités et son expérience, tout le monde sera gagnant." Deschamps lui a répondu en écho : "La présence de Lassana doit, collectivement, nous apporter un plus." Et, accessoirement, combler quelques manques. Deschamps se retrouve face à un dilemme : doit-il privilégier son éternel pragmatisme ou sa sacro-sainte notion de groupe ? La dernière séance d'entraînement avant France - Arménie a livré un premier indice.
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