Tactique, mentalité et transferts : Arsenal et Wenger, critiqués, doivent évoluer

Il est évident. Et connu de tous. Brillant en attaque dans le sillage d'Alexis Sanchez, Arsenal peine en défense. Les Gunners n'arrivent plus à fermer le jeu. Depuis deux matches, c'est même désespérant. Mercredi en Ligue des champions, les Gunners ont concédé le nul face à la modeste formation d'Anderlecht après avoir mené 3-0. Ce week-end, ils ont remis ça en perdant en Premier League contre Swansea (2-1) après avoir ouvert le score. Sixième à 12 points de Chelsea et quatre du podium, le club londonien paye cash ses errements. Mais le souci, c'est que cela ne date pas d'hier.

A une époque, Arsenal possédait une forteresse derrière. Il y a eu son fameux "back four" (Adams, Dixon, Bould et Winterburn). Ou plus récemment, les "Invincibles", qui avaient notamment forgé leur succès sur une solidité à toute épreuve. Mais depuis cette mythique saison 2003-2004 conclue avec le dernier titre de champion d'Angleterre des Gunners, les choses ont bien changé. Arsenal n'a plus jamais terminé avec la meilleure défense du championnat et même avec moins de 30 buts encaissés par saison. Comme ci, son déclin a suivi celui de sa défense.

Aujourd'hui, l'arrière-garde londonienne ne fait ainsi pas saliver grand monde. Laurent Koscielny peut pourtant former une charnière solide avec Per Metesacker mais entre les blessures et les rouges, Arsène Wenger n'a pas eu régulièrement le loisir de les aligner l'un à côté de l'autre ces derniers temps. Et derrière, il n'y a pas grand monde. Le jeune Calum Chambers a certes débarqué cet été mais il manque encore d'expérience et évolue le plus souvent sur un côté…

Jouer le titre, Arsenal ne sait plus vraiment ce que cela veut dire. On va lui glisser un petit secret alors : il faut éviter de laisser trop de points en route et surtout ne pas les gaspiller quand on mène au score. Or, le club londonien a déjà lâché neuf points après avoir pris l'avantage au tableau d'affichage cette saison… Ce problème n'est pas uniquement lié à la défense. C'est aussi une question d'état d'esprit. Pour fermer le jeu, il faut le faire en équipe. Or bien souvent, le milieu de terrain et l'attaque oublient leur rôle défensif. Dimanche dans l'émission Match of the Day, Alan Shearer a ainsi pointé du doigt le fait que les Gunners ont continué à attaquer et se sont découvert alors qu'ils menaient 1 à 0. Au final, ils ont payé cher leur manque de discipline… comme souvent.

Arsène Wenger est l'un des meilleurs managers au monde. Sa longévité, ses succès ou encore le style de jeu pratiqué par ses équipes sont là pour en témoigner. Cependant, il n'arrive plus à refaire d'Arsenal le roi d'Angleterre et certains demandent sa tête. Car si on se délecte de ses techniciens et de la qualité de jeu offert par les Londoniens depuis tant d'années, Arsenal manque aussi cruellement de cette culture tactique qui devrait lui permettre de se mettre à l'abri, un domaine où par exemple les équipes de José Mourinho excellent souvent. Selon The Telegraph ce mardi, des voix s'élèveraient d’ailleurs sur la tactique de Wenger, sous le feu des critiques, au sein même du staff des Gunners.

Depuis tant d'années, le recrutement made in Arsenal laisse aussi parfois songeur. On ne parle pas là du secteur offensif. Mais en défense ou encore au poste de gardien, Arsenal a mis du temps à s'activer pour recruter des références aptes à lui permettre de passer un palier. Et c'est encore plus flagrant au milieu de terrain, au poste 6 plus précisément. Arsenal ne compte dans son effectif de joueur du calibre de Patrick Vieira par exemple pour évoluer devant sa défense. Les Gunners n'en forment pas. Eux mettent l'accent sur la technique. Et demandent souvent à des 8 de jouer 6. Du coup, le club du Nord de Londres ne possède pas cet élément si précieux dans les batailles cruciales du milieu de terrain dans le Royaume. Ce joueur clef apte à mettre quelques coups pour stopper une contre-attaque ou à aboyer pour replacer ses troupes. La technique, c'est bien. Mais cela ne fait pas tout. Arsenal en est l'exemple parfait.

Prendre des coups sur la tête permet de temps en temps de se relever avec quelques vérités et de repartir sur des meilleures bases. Les deux derniers reçus par les Gunners sont assez violents pour laisser quelques traces. Les premiers discours vont dans ce sens. "Nous allons devoir apprendre de ça pour nous améliorer", prévient Chambers sur le site du club. Mertesacker a, lui, déjà fait l'analyse et va plus loin : "Nous devons jouer un football plus sérieux et ne pas perdre le ballondans certaines situations". Sonnés, les joueurs d'Arsenal savent ce qui leur reste à faire. Mais de la théorie à la pratique, demeure un cap. Or ce n’est pas le premier avertissement reçu par les Gunners…

Pour corriger certains manques, il y a les transferts bien sûr. A plus d'un mois de la période du mercato hivernal, les rumeurs vont bon train sur les Gunners, qui auraient près de 40 millions d'euros à dépenser selon les tabloïds. Sans surprise, le secteur défensif est le plus ciblé par la presse britannique. Ce mardi, le Daily Express évoque un intérêt pour Dani Alves, le latéral du FC Barcelone. Le rêve des Gunners serait toutefois toujours Mats Hummels, le défenseur champion du monde de Dortmund. Un dossier très compliqué qui a peu de chances d’aboutir. En attendant d’y voir plus clair, les noms de Chris Smalling (Manchester), Virgil van Dijk (Celtic Glasgow), Stephan Lichtsteiner (Juve), Ron Vlaar (Aston Villa) et Winston Reid (West Ham) sont aussi régulièrement cités pour renforcer l'arrière-garde londonienne.

A en croire la presse anglaise, la tête de liste au milieu de terrain est toujours l’Allemand du Real Madrid Sami Khedira, déjà approché cet été. Là non plus, ce n’est pas gagné. Cependant, les tabloïds britanniques parlent aussi d'intérêts pour des joueurs offensifs, comme Pedro (Barça) et Marco Reus (Dortmund), mais le second notamment serait refroidi. Selon The Sun, il aurait en effet des doutes sur la capacité des Londoniens à gagner des titres… En même temps, son profil n'est peut-être pas la priorité des Gunners. Même si avec Arsenal, il faut se méfier.