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Premier League : Avec Hiddink, Chelsea a fait le choix de l'apaisement mais il prend un risque

Pierre-Alexandre Conte

Mis à jour 27/12/2015 à 00:17 GMT+1

PREMIER LEAGUE - Pour succéder au tempétueux José Mourinho, Roman Abramovich et Chelsea ont choisi de faire appel au pondéré Guus Hiddink. Réputé pour sa sérénité, le manager néerlandais a prouvé par le passé à plusieurs reprises qu'il savait insuffler une dynamique positive à un groupe dans des conditions parfois difficiles. Mais à 69 ans, il sort aussi de plusieurs échecs successifs.

Guus Hiddink, Didier Drogba et Roman Abramovich réubnis à Stamford Bridge

Crédit: AFP

En espérant que l'histoire se répète. C'est, en substance, les mots que l'on imagine avoir traversé l'esprit de Roman Abramovich au moment où celui-ci a nommé Guus Hiddink, le 19 décembre dernier, au poste d'entraîneur de Chelsea. Car le manager néerlandais a connu, entre février et mai 2009, un premier passage des plus réussis du côté de Stamford Bridge. Quatre petits mois durant lesquels il a réussi à réoxygéner une équipe en manque d'air après le douloureux règne de Luis Felipe Scolari, gagnant au passage une FA Cup et ne concédant qu'une défaite en 23 matches, toutes compétitions confondues.
L'ironie de l'histoire, c'est que Guus Hiddink n'a plus remporté le moindre trophée depuis cette courte période passée en Angleterre. Pire, il a connu deux échecs retentissants. L'un à la tête de la sélection russe, qu'il n'a pas réussi à emmener à la Coupe du monde 2010. L'autre en tant que sélectionneur des Pays-Bas entre 2014 et 2015. Un poste dont il démissionnera après un peu moins d'un an, faute de résultats, les Oranje étant alors en très mauvaise posture lors des qualifications pour l'Euro 2016. Une compétition que les partenaires de Robben ne disputeront d'ailleurs pas l'été prochain.

La méthode Hiddink

Alors pourquoi diable Abramovich est-il allé chercher Guus Hiddink ? Lui qui semblait être sur la short-list de tous les clubs prestigieux à la recherche d'un entraîneur depuis des mois, mais qui, à 69 ans, avait l'air plus proche de la retraite que de Stamford Bridge. En mémoire du bon vieux temps, peut-être, mais pas uniquement. Le natif de Varsseveld possède pour qualité première de savoir redonner de la confiance à un groupe. Et rapidement, qui plus est. Or, les Blues, qui affichent un effectif similaire à celui qui leur a permis d'être champions la saison passée, ne possèdent pas de carences techniques mais bien un problème d'ordre mental.
L'ancien milieu de terrain incarne en prime l'antithèse de José Mourinho. A l'inverse du "Special One", il a pour spécificité de s'effacer au profit de ses joueurs, de laisser son égo de côté et d'aimer la sérénité. Tout ce dont Chelsea a besoin après la fin de parcours mouvementée du Portugais.
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Guus Hiddink (Chelsea)

Crédit: Eurosport

Un entraîneur qui s'adapte plus qu'il n'impose

On a souvent pour habitude de diviser les entraîneurs en deux catégories : les tacticiens et les meneurs d'hommes. Hiddink appartient clairement à cette deuxième famille, mais il serait injuste de considérer que ses qualités se résument à savoir remonter le moral de ses joueurs. Plutôt que d'imposer une méthode donnée, le Néerlandais s'adapte, conseille, ajuste. En 2009, il avait ainsi utilisé la tactique lui permettant de faire évoluer ses stars dans les meilleures conditions. A savoir un 4-3-3 avec Lampard, Ballack et Essien au milieu de terrain et une attaque avec Malouda, Anelka et Drogba.
En donnant un rôle légèrement différent à chacun de ces joueurs de classe, il avait su insuffler une nouvelle dynamique à l'équipe sur le terrain. Dans une interview accordée en 2011 au Daily Mail, Malouda parlait de Guus Hiddink en ces termes : "Il a remis le club dans la bonne direction. C'était du court terme. Ce fut rapide mais vraiment intense." Et l'ancien international français d'ajouter : "J'ai beaucoup de respect pour lui."
Il est aisé d'imaginer ce qu'un tel entraîneur pourrait amener à un groupe à l'évidence pétri de qualités. Si la presse anglaise pense savoir qu'Abramovich voudrait que son nouveau manager donne du temps de jeu à des jeunes, à commencer par Loftus-Cheek, sa tâche sera aussi et avant tout de permettre à des joueurs perdus sur le terrain mais plus expérimentés, de repartir de l'avant. En particulier Eden Hazard et Diego Costa, deux talents indéniables, en conflit ouvert depuis de longues semaines avec José Mourinho.

Où es-tu passé "Lucky Guus" ?

La presse britannique ne manquera toutefois pas de rappeler à Guus Hiddink que sa période faste semble lointaine et qu'il a peiné à faire face au vestiaire si divisé des Pays-Bas lors de sa dernière expérience. Il est vrai que l'époque où il était surnommé "Lucky Guus" pour sa propension à être couronné de succès partout où il est passé, apparait bien loin.
Ses plus grandes réussites, la victoire en Ligue des champions puis la demie avec le PSV (1988, 2005), la demi-finale de Coupe du monde avec la Corée du Sud (2002), le huitième de finale de Coupe du monde avec l'Australie (2006) et, donc, le parcours avec Chelsea (2009), commencent à remonter. Et puis il y a l'âge. Soixante-neuf ans, n'est-ce pas trop vieux pour entraîner un groupe garni de jeunes joueurs ?
Il suffit d'observer attentivement la Premier League cette saison pour trouver un argument de poids en faveur de Guus Hiddink. Après tout, Claudio Ranieri n'a-t-il pas 64 ans ? Et ne sortait-il pas d'une expérience particulièrement ratée en tant que sélectionneur de la Grèce avant de faire vivre à Leicester l'une des plus belles saisons de son histoire ?
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Hiddink vainqueur de la Cup avec Chelsea

Crédit: AFP

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