Premier League : à défaut d’être une vedette, Christian Eriksen est un footballeur quasi-parfait

Ce n’est pas une découverte, le monde du football accorde une attention toute particulière aux joueurs de spectacle. Affaires obligent, il est de bon ton de grossir le trait sur les dribbleurs, les canonniers, les sprinteurs, sur les athlètes qui crèvent l’écran. C’est une impression qui peut se discuter, mais il est assez rare que les puristes d’une quelconque discipline forment la majorité de ses consommateurs.

Dans le football, les joueurs de l’ombre sont appelés à y rester et, même quand ils rejoignent les meilleures équipes du monde, il y a toujours des vedettes pour leur rappeler. A Tottenham, club qui se maintient à un haut niveau ces dernières années en Premier League, Christian Erisken appartient à cette caste de footballeurs discrets. Dans l’ombre d’Harry Kane, de Dele Alli voire d’Hugo Lloris, le passeur danois demeure un élément-clé du collectif de Mauricio Pochettino.

Spur le plus souvent aligné en championnat (2540 minutes en 29 titularisations), Christian Eriksen est un homme sur lequel on peut compter. Très rarement blessé, jamais averti (il est le seul titulaire dans ce cas avec…. Lloris), l’ancien meneur de l’Ajax Amsterdam a de quoi rassurer un entraîneur. Au-delà de cette disponibilité, le joueur de 25 ans est régulièrement performant dans l’art de la passe.

Deuxième au nombre d’"assists" (concept un rien différent de celui de passe décisive), Chrisitan Eriksen s’est déjà mué dix fois en "dernier passeur". Gilfy Sigurdsson (Swansea) et Kevin De Bruyne (Manchester City) sont devant avez onze assists, mais dans le rôle de "passeur déterminant", c’est le Danois le plus inspiré. Avec 2,9 passes-clefs par match, il est en tête de ce classement, devant le Belge (2,7) et l’Islandais (2,1) et à égalité avec Mesut Özil (Arsenal).

Il n’est pas toujours légitime de tirer des conclusions de nos amies les statistiques, mais quand elles vont de pair avec l’impression visuelle, on peut s’y risquer sans trop d’imprudence. Dans la verticalité, sur coups de pied arrêtés, dans le jeu long ou le jeu court, Christian Eriksen est un passeur de premier plan, lui qui participe activement à la bonne saison de Tottenham (deuxième du championnat).

Pour sa huitième année dans le monde professionnel, Christian Eriksen s’approche de ce qui se fait de mieux au plus haut niveau. Outre son talent pour la passe, le milieu de terrain est un joueur habile dans la conservation du ballon et adroit sur coups francs. Sa polyvalence a également rendu des services à Pochettino cette saison, lequel a placé son poulain dans quatre positions différentes au gré des rencontres et des changements de systèmes.

Une telle compétence pourrait offrir une troisième expérience professionnelle à l’intéressé après celles vécues à Amsterdam et Londres. Bien sûr, on imagine difficilement ce qui pourrait motiver le club anglais dans la perte d’un tel talent. En revanche, que les plus grands clubs se penchent sur son cas apparaît assez crédible, surtout quand l’on sait que deux d’entre eux seront certainement demandeurs sous peu.

Même s’ils demeurent performants, Andres Iniesta et Luka Modric ne peuvent pas lutter contre le poids des années. Et, aussi cynique que cela puisse paraître, le FC Barcelone et le Real Madrid vont bientôt devoir penser à leur successeur. A cet effet, le profil de Christian Eriksen ressemble au choix idoine pour prendre la relève d’un des deux maestros. En attendant qu’une telle nouvelle bouleverse l’échiquier européen, Tottenham peut se réjouir de compter dans ses rangs un élément aussi déterminant. De préférence, sans le crier sur tous les toits…