Une deuxième année sans C1 serait-elle une catastrophe pour United ?

Une deuxième année de suite sans Ligue des Champions ? Un cauchemar pour les supporters de United habitués à la plus grande compétition européenne depuis plus de vingt ans. Pour trouver la trace de deux non-participations consécutives de MU à la C1, il faut remonter à la première moitié des années 90. Une éternité. La période dorée de Six Alex Ferguson avait rendu la qualification en C1 quasiment acquise avant chaque début de saison. Son départ a laissé un vide et a perturbé la routine mancunienne.

Repoussé à sept points de son ennemi, City, au classement (avec deux matches en moins), MU reçoit le leader Chelsea ce dimanche avant une fin de championnat qui s'apparente à une course d'obstacles : après les Blues, United affrontera City, Arsenal et Tottenham à l'extérieur, soit quatre chocs sur les huit derniers matches. Partant de ce calendrier démentiel, en y ajoutant les résultats face au six premiers du classement (une victoire, trois nuls, deux défaites) l'idée de voir United ne pas se qualifier pour la Ligue des Champions est largement envisageable. Sauf si les Red Devils vont au bout en Ligue Europa, ce qui n'est pas encore fait.

On le sait la Ligue des Champions est très rémunatrice pour les (grands) clubs. Comprenez que plus vous êtes puissants, et donc plus vous allez loin, plus vous touchez d'argent. Jusqu'à ces dernières années, Manchester United était un habitué des joutes du printemps et touchait énormément d'argent grâce à ça. Depuis 2011, date de la dernière finale de LDC pour MU, c'est moins vrai (un quart de finale de C1 seulement). Pour autant, est-ce que United souffre financièrement d'une non qualification en Ligue des Champions ?

En août dernier, ils n'ont eu aucun mal à lâcher plus de 100 millions d'euros pour rapatrier Paul Pogba. Une seconde non qualification de suite ne devrait pas avoir plus d'impact financier. Ces dernières semaines, il s'est murmuré que United avançait ses pions pour enrôler Antoine Griezmann ou encore James Rodriguez. Des joueurs chers pour qui une saison loin de la Ligue des Champions est problématique mais pas rédhibitoire.

Toujours est-il que sportivement, le fossé se creuse entre Manchester United et son ennemi intime, Manchester City. Les Red Devils n'ont plus fini devant les Citizens depuis la saison 2012/2013, année du dernier titre de champion pour United. Et face aux grands d'Europe, c'est encore plus vrai. Impossible aujourd'hui d'imaginer MU défier les yeux dans les yeux le Real Madrid, le FC Barcelone, le Bayern Munich ou la Juventus Turin.

Quand hier, Manchester United était une place forte du football européen, les Mancuniens ne sont plus ponctuels aux rendez-vous avec les grands clubs. Et incidemment, toutes les strates du club perdent l'habitude des grands matches. On le sait, c'est pourtant ceci, cette chose aussi précieuse qu'impalpable, qui fait les grands clubs. Dans le même temps, c'est l'aura acquise à la fin du XXe siècle qui s'étiole.

Entre 1991 et 2009, Manchester United, c'est une Coupe des Coupes, une Supercoupe d'Europe, deux Ligue des Champions, une finale et deux demi-finales. Sous Sir Alex Ferguson, Manchester faisait peur, jouissait d'une aura sans borne et ne quittait jamais la scène européenne. La dernière fois que MU a manqué la C1 deux fois de suite remonte donc à 1991-1992 et 1992-1993. Si United reste le club le plus prestigieux de Manchester grâce à son histoire, City est aujourd'hui le plus "sexy" et Chelsea voire Tottenham s'installe en haut du classement tous les ans.

Si les Citizens n'ont pas gagné de Ligue des Champions, ils se sont systématiquement qualifiés pour les huitièmes de finale depuis 2014 avec une demi-finale l'an dernier. Manchester United ne fait tout simplement plus peur, comme le prouve cette déclaration de Seno Gunes, entraîneur du Besiktas. "Avant le tirage au sort des quarts de finale, si vous m'aviez offert Manchester United ou Lyon, j'aurais pris MU".