Qualifications Euro 2016 : Alaba, Lewandowski, Bale, Mkhitaryan ont peu de chances de voir la France

"Me qualifier avec mon pays pour l’Euro 2016 serait plus beau que de gagner la Ligue des champions", tout ce qui est rare est précieux dit le proverbe.  Les mots de Gareth Bale prouvent combien la présence de sa nation pour une grande compétition ne serait pas anodine. Le Pays de Galles attend une qualification pour un tournoi majeur depuis sa seule participation à un championnat d’Europe en 1976. Il faut dire que les espoirs sont de retour. Leader du groupe B, le Pays de Galles va se frotter dimanche à la Belgique pour tenter de faire apparaitre les progrès de l'équipe de Chris Coleman face à une référence mondiale.  Il serait temps que les Dragons se mêlent à la course à la qualification plutôt que de truster les dernières places. Un joueur comme Gareth Bale, que certains annoncent comme le joueur le plus cher de la planète (les chiffres divergent), mérite de participer aux grosses compétitions estivales.

L’exploit de la Pologne, vainqueur de l’Allemagne (2-0), le 11 octobre dernier, ne peut pas faire oublier que ce pays n’a passé qu’une seule fois la phase de groupes d’un Euro. C’était en 1960. Même si la Pologne a profité de l’organisation de l’édition 2012, conjointement avec l’Ukraine, pour reconstruire son groupe, il apparait encore difficile de prédire avec certitude sa participation à l’Euro 2016. Robert Lewandowski doit aider sa sélection à passer cette marche pour poursuivre le projet de développement en cours. Avec 21 buts en 63 matches, l’attaquant n’a pas encore le rendement attendu. Le joueur du Bayern Munich a pourtant les qualités pour aller battre le record de 44 buts de Włodzimierz Lubański réalisé entre 1963 et 1980. Les Polonais croient dur comme fer que le futur peut-être brillant pour leur équipe nationale. Lewandowski s’est même félicité dernièrement dans les médias locaux des progrès de ses partenaires : "Nous sommes en grande forme. Je suis particulièrement heureux pour Grzegorz Krychowiak qui brille au FC Séville. Nous avons besoin d'un leader à chaque ligne et Grzegorz peut être décisif au milieu. Je vois de nets progrès dans notre équipe.” A 26 ans, il ne lui reste plus beaucoup d’occasions de faire parler de lui avec le maillot de l’Aigle blanc.

Il est probablement celui qui fait le moins vibrer le cœur des supporters mais il est loin d’être le moins important pour sa nation.  Depuis ses débuts face à Andorre en 2007, Henrikh Mkhitaryan est passé de l’espoir qui devait permettre à l’Arménie d‘être capable de se frotter aux plus grosses nations du continent à celui qui doit préparer cette éventualité pour les générations futures.  Ne disposant pas d’une histoire très fournie, l’Arménie a tout à écrire. Pour preuve, Henrikh Mkhitaryan est le meilleur buteur de l’histoire de la sélection avec 16 buts en 49 sélections. Placé en numéro 8 en sélection alors qu’il joue ailier en club, il est le patron. Mais il semble condamné à construire pour le futur.  Le match nul (1-1) contre la Serbie le mois dernier marque une nouvelle fois l’avancé du football local mais il reste bien trop de travail pour que le milieu de terrain du Borussia Dortmund ne puisse espérer vivre plusieurs grosses compétitions mondiales. Une seule serait déjà un énorme exploit.

Ernst Happel (1947-1958) et Anton Polster (1982-2000) ont trouvé un successeur en Autriche. Meilleur joueur national depuis 2011 et actuellement blessé, David Alaba n’a pas de concurrence au sein de sa sélection. Terrible pour un joueur qui fait le bonheur de l’une des meilleures équipes d’Europe : le Bayern Munich. Son entraîneur, Pep Guardiola ne tarit d’ailleurs pas d’éloges sur son joueur : "C'est un joueur total, avec lui, l'entraîneur a le choix de plusieurs positions sur le terrain. Il est un joueur de  top niveau." Si les Autrichiens peuvent se féliciter d’avoir sorti un joueur d’un tel talent (forme à l’Austria Vienne), il ne suffira pas à cacher la faiblesse d’une nation qui n’a participé à l’Euro 2008 que parce qu’elle en était l’hôte. Il fallait remonter à 1964 pour voir une trace de l’Autriche dans un Championnat d’Europe. Si les Autrichiens doivent encore attendre 44 ans…