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Rudi Garcia- AS Roma : Ils étaient faits pour s'entendre

Florent Toniutti

Mis à jour 13/12/2013 à 10:22 GMT+1

Les principes de jeu de Rudi Garcia étaient faits pour l'AS Roma et vice versa. Florent Toniutti nous explique pourquoi.

Même si deux matchs nuls sont venus gâcher le tableau idyllique juste avant la trêve, l'AS Roma de Rudi Garcia reste l'une des plus belles surprises de ce début de saison. Meilleure défense de Serie A avec seulement 3 buts encaissés, les Romains s'appuient aussi sur la deuxième force de frappe du pays, avec 26 buts marqués en 12 journées de championnat. A égalité avec la Juventus Turin dans cet exercice, ils sont à trois longueurs de l'Inter Milan de Walter Mazzarri (29 buts marqués).
Un bilan de rêve pour un entraîneur débarqué dans la capitale italienne seulement l'été dernier. Mais un bilan qui ne sort pas de nulle part. Rudi Garcia est arrivé avec un projet de jeu bien défini, qu'il a pu peaufiner durant toutes ses années d'entraîneur, de Dijon au Mans avant de le faire fructifier une première fois du côté de Lille. Et ce projet de jeu a rencontré une équipe tout simplement construite pour le magnifier. Revanchards après une fin de saison traumatisante, les Romains ont logiquement adhéré à un discours qui devait sans doute leur rappeler des années plus roses (Spalletti ?).

Totti-Garcia, tout les réunit

Francesco Totti notamment, était fait pour s'entendre avec son nouvel entraîneur. En tout cas sur le plan tactique. Car les similitudes entre le LOSC de Rudi Garcia et sa Roma vont au-delà du simple système de jeu. Après tout, le 4-1-4-1/4-3-3 reste l'un des schémas de jeu les plus prisés du moment. La saison dernière, Totti évoluait dans ce système mais était souvent amené à s'excentrer pour laisser la place dans l'axe à Osvaldo. Ce dernier parti à Southampton, Rudi Garcia a réinstallé l'éternel capitaine de la Roma dans l'axe, afin qu'il puisse pleinement profiter du travail de ces milieux de terrain.
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Serie A, 2013, Roma-Napoli, Rudi Garcia, Francesco Totti

Crédit: Getty Images

Car comme à Lille, la Louve s'appuie avant tout sur la qualité de sa relance, qui se fonde sur la participation de ses trois milieux de terrain. Comme Balmont et Cabaye (puis Martin la saison dernière) à Lille, Strootman et Pjanic redescendent dans leur moitié de terrain afin de participer à ce travail aux côtés de leur "sentinelle" (Mavuba à Lille, De Rossi à Rome) et des défenseurs centraux. L'objectif de ces décrochages est simple : attirer l'un des milieux adverses hors de position ou créer un large surnombre face à la première ligne adverse, permettant ensuite la prise de risques balle au pied.

Pjanic, un régal

Dans le premier cas, le ballon file sur un attaquant positionné entre les lignes. A Lille, celui-ci se nommait Eden Hazard ou Dimitri Payet. Les deux hommes faisaient ensuite la différence par leurs qualités techniques, profitant des courses de Moussa Sow, Gervinho ou Nolan Roux. Et du côté de la Roma, c'est dans cette zone que l'on retrouve Francesco Totti. Moins dans le dribble que les accélérateurs de jeu lillois, le patron des Giallorossi pèse sur le jeu par sa qualité de passes et sa vista dans les 30 derniers mètres. Sur les ailes, Gervinho et Florenzi font parler leur vitesse et offrent leurs appels en profondeur. Ils sont complétés par les montées des latéraux, qui profitent du positionnement reculé de Pjanic et Strootman pour occuper les couloirs en phase offensive... comme Debuchy, Digne et les autres latéraux lillois.
La véritable montée en gamme de la Roma par rapport au LOSC, au-delà de la qualité globale de l'effectif qui est évidemment supérieure, tient dans les solutions annexes à ce circuit de jeu principal. Lorsque l'adversaire de la Roma parvient à couper la relation vers Totti, alors celle-ci se rabat sur la créativité de Strootman et surtout Pjanic pour construire les mouvements sur les côtés, aux côtés des ailiers (Gervinho, Florenzi) et des latéraux (Balzaretti, Maicon). C'est là que la maîtrise technique de la Roma magnifie le système déjà pratiqué au LOSC par Rudi Garcia.
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Serie A 2013/2014 Roma PJANIC

Crédit: AFP

Pjanic est un régal à voir jouer dès lors que l'adversaire lui concède un minimum d'espaces. Et il ne lui en faut pas beaucoup pour construire des mouvements efficaces, jusqu'à atteindre les 25 derniers mètres où Totti peut prendre le relais pour la dernière passe. Apportant une dimension plus physique dans ses montées, Strootman pèse lui aussi et ce, jusque dans la surface de réparation. A ne pas oublier non plus, la qualité de relance de Benatia et Castan derrière. Lorsque les milieux sont bien bloqués, les deux hommes peuvent les suppléer et réaliser les premières passes indispensables pour lancer les mouvements offensifs.

Cohésion sans faille entre les trois lignes

Défensivement aussi, la qualité de l'effectif romain permet à Rudi Garcia d'aller au-delà de son projet de jeu lillois. Dans le Nord, il s'appuyait sur la présence de Rio Mavuba dans sa défense pour équilibrer son équipe. Toujours excellent dans son positionnement, l'ancien Bordelais permettait à ses milieux relayeurs de sortir au pressing et de perturber la construction adverse. Ce rôle, Daniele De Rossi le tient toujours à la Roma, en couverture de Pjanic et Strootman. Mais le second d'Andrea Pirlo avec l'Italie tient aussi ce rôle de "compensateur" en défense centrale.
Il n'est en effet pas rare de le voir glisser entre Benatia et Castan lorsque les adversaires tentent d'utiliser les côtés pour approcher les buts gardés par De Sanctis. Très fort dans la lecture des trajectoires et des centres, De Rossi couvre ses défenseurs lorsque ces derniers s'excentrent pour couvrir leurs latéraux. Cela permet notamment de limiter les possibilités de décalages dans le dos de ces derniers. Et lorsque De Rossi décroche dans sa défense, Pjanic et Strootman se replient devant celle-ci pour la protéger... Si nécessaire, les attaquants reviennent à leur tour. C'est aussi ça l'une des forces de la Roma sur ce premier tiers de saison : une cohésion sans faille entre les trois lignes.
A Rome, si les joueurs et les membres du staff technique ont tous un poids dans l'excellent début de saison de la Louve, il ne faut pas non plus oublier les dirigeants qui décidé de cette rencontre. En allant chercher Rudi Garcia, ces derniers recrutaient un coach dont les principes de jeu collaient déjà pleinement aux qualités de l'effectif romain. Un mariage de raison qui ne pouvait que faire des heureux. Reste à savoir ce qu'il se passera lorsque le club traversera sa première zone de turbulences.
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