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En attendant les Chinois, l'AC Milan s'est déjà remis à l'endroit

Valentin Pauluzzi

Mis à jour 22/10/2016 à 16:38 GMT+2

Le leader qui se déplace chez son dauphin. Voilà longtemps qu’un Milan - Juventus n’avait plus été une affiche de haut de tableau en Serie A. Alors, il est encore trop tôt pour affirmer que les rossoneri sont sortis de leur trou noir, mais ils ont l'air sur la bonne voie.

Mbaye Niang et Carlos Bacca sous le maillot de l'AC Milan en 2016.

Crédit: AFP

Cinq ans, c’est le nombre d’années qui sont passées depuis la dernière fois où le Milan a occupé la seconde place du championnat italien. Un chiffre qui illustre parfaitement l’état de crise permanent que vit le club aux sept Ligues des champions. Engranger 16 unités sur 24 disponibles depuis le début de la saison était somme prévisible pour les rossoneri. En faire un score suffisant pour occuper cette position après huit journées beaucoup moins. La faute à la faillite de formations mieux armées comme la Roma, le Napoli ou encore l’Inter qui se retrouvent déjà loin de la Juve. Mais les démérites de ces équipes ne doivent pas éclipser les mérites de l'AC Milan.

Dans la tête

Le "Diavolo" nous a tellement déçus qu’on n'ose se réjouir d’un éventuel retour sur le devant de la scène, or, la victoire à Vérone dimanche dernier a été moins anodine qu’on peut le penser. En effet, le vainqueur de ce match avait l’occasion de rejoindre la Roma à la seconde place, le Chievo était quasiment favori vue son invincibilité à domicile depuis le mois de janvier. Mais le Milan n’a pas tremblé, même pas quand les gialloblu ont réduit le score à 1-2 alors qu’il restait un quart d’heure à jouer. Aucune frayeur, bonne gestion et même le but du 3-1 dans les arrêts de jeu.
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Milan AC en 2016/2017

Crédit: Panoramic

Recruté avant tout pour sa capacité à faire bien jouer ses équipes, Montella s’est surtout concentré sur un aspect depuis son arrivée : le mental. Redonner de l’assurance à un groupe en cruel manque de confiance et de repères. Retrouver une solidarité sur et hors du terrain. Le jeu proposé n’a pour le moment rien de flamboyant, mais l’ancien attaquant italien a eu la jugeote de ne pas être trop exigeant envers ses joueurs. L’objectif déclaré en toute humilité est la Ligue Europa et personne n’a tourné son nez. Moins de pression et moins de responsabilités à gérer et tout ce qui viendra sera du bonus. Il est le premier entraineur rossonero à accepter ce redimensionnement. Un profil bas qui a freiné un enthousiasme aussi délétère que déplacé ces dernières années.

Des jeunes italiens et Niang

Les joueurs sont soulagés et suivent sans broncher. Le onze de départ n’est d’ailleurs pas très différent de celui qui a fini septième la saison passée, signe qu’il y a surtout eu un déclic mental. Il y a bien eu quelques recrues certes, mais elles sont surtout là pour faire le nombre (Sosa, Vangioni, Pasalic, Lapadula, Gomez, M. Fernandez) et les vrais renforts ont été des retours de prêts (Paletta et Suso). En fait, Montella sait exploiter les richesses d’un groupe loin d’être dépourvu de qualités techniques et physiques. Le phénomène Donnarumma dans les buts, le prometteur Romagnoli derrière, l’homme à tout faire Bonaventura au milieu et le buteur implacable Bacca devant. Voilà une excellente épine dorsale sur laquelle broder un 4-3-3 sans prétention mais qui tient la route.
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DONNARUMMA

Crédit: Eurosport

Très vite, le technicien napolitain a défini son équipe-type faisant la part belle aux autochtones (le Milan est maintenant le club le plus représenté en Equipe d’Italie) et à la jeunesse (moyenne d’âge la plus basse de Serie A, même pas 25 ans). Le capitaine Montolivo out jusqu’à la fin de la saison, c’est Locatelli, 18 ans qui prendra la suite. Devant, Bacca est épaulé par Suso, 22 ans, et Niang, 21. Le Français est d’ailleurs un indispensable. 13 des 15 buts ont été inscrits en sa présence sur le terrain (il a disputé 77 % des minutes de jeu à disposition). Contre Sassuolo il y a deux semaines, son entrée à la mi-temps a transfiguré l’équipe entière. Son bilan jusqu’à maintenant est de trois buts, deux penalties obtenus et une passe décisive. Surtout, la prise de conscience d'un comportement jusque-là peu professionnel et - enfin - une vraie volonté de changer.

Vraiment l’anti-Juve ?

Malgré la concurrence défaillante, ces bonnes prédispositions ne permettent pas au Milan d’être désigné adversaire numéro un de la Vieille Dame. Les joueurs eux même n’ont aucune l’intention d’endosser ce costume, et les tifosi ne veulent pas leur forcer la main. Les 12745 abonnés ont établi un nouveau record négatif dans l’histoire du club. A quoi servira donc la rencontre de ce soir ? Déjà à éviter l’humiliante série de 10 revers consécutifs face à son plus grand rival. Ce qui serait déjà une bonne chose. Il y a une histoire à honorer, même si la dernière confrontation remonte à la finale de la Coupe d’Italie avec des rossoneri ragaillardis et seulement défaits dans les arrêts de jeu. Ensuite, faire un point sur la distance qui sépare ces deux formations. Cette affiche est finalement la seule possibilité de se confronter à un cador européen puisque les Lombards sont absents des compétitions UEFA pour la troisième année consécutive.
Le onze aligné a couté 45 Millions d'euros, soit la moitié de ce que la Juve a dépensé pour Higuain. Bref, deux équipes qui ne boxent plus dans la même catégorie, mais peut-être la dernière édition de ce classique dans cette configuration aussi déséquilibrée. Le pool d’investisseurs chinois est en passe de définir le rachat du club (probablement dans un mois) et il devrait, en théorie, être rapidement actif sur le marché des transferts. Mais il s’agira de ne pas effacer d’un revers de main le bon travail effectué jusqu’à maintenant avec cette bande de jeunes à l’importante marge de progression. Un peu comme lors du dernier changement de propriétaire il y a 30 ans et la présence dans l’effectif des Baresi, Maldini, Costacurta et consorts. Niveau entraineur, les Chinois ont même un temps d’avance sur Berlusconi qui recruta Arrigo Sacchi plus d'un an après son arrivée. Il leur restera juste à trouver les nouveaux Van Basten, Gullit et Donadoni.
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