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Le PSG peut faire venir Kylian Mbappé, mais il ferait tapis pour des années

Loris Belin

Mis à jour 11/08/2017 à 12:06 GMT+2

TRANSFERTS - Le retour de la rumeur Kylian Mbappé au PSG relance les craintes autour du respect du fair-play financier par le club parisien. Dans les faits, Paris peut rentrer dans les clous avec l'achat du prodige monégasque. Mais le club de la capitale prendrait un gros risque financier sur le moyen terme.

Kylian Mbappé

Crédit: Getty Images

Kylian Mbappé au PSG, l'idée a de quoi alimenter tous les fantasmes. Imaginez plutôt une attaque avec Neymar et Mbappé sur les côtés pour dynamiter les défenses de France et d'Europe et le goleador Edinson Cavani pour conclure. Sur le pré vert, c'est (très) alléchant. Dans le livre de comptes, c'est une autre histoire. Après la folie autour du Brésilien et son transfert historique à 222 millions d'euros, Téléfoot assurait mardi soir que le jeune international français allait faire l'objet d'une offre de 155 millions d'euros de Paris. Une autre chimère possiblement en passe d'être réalisée par l'état-major du club en dépit du bon sens économique ? C'est certain, à première vue. Mais c'est aussi tout sauf irréalisable.
Ne bondissez pas trop vite de votre chaise. Il est évident qu'une autre dépense d'une telle mesure ne manquerait pas de faire tiquer les instances du football mondial, l'UEFA en tête. Mais comme pour le transfert du désormais ex-Barcelonais, la logique financière du PSG va bien au-delà du conséquent investissement immédiat. Mbappé possède les mêmes atouts que Neymar, à savoir un joueur déjà de haut niveau tout en gardant suffisamment de potentiel pour être dans un délai raisonnable un des meilleurs joueurs du monde. Si l'Auriverde est l'assurance d'une ouverture du club vers l'international, la pépite de Bondy ancre, elle, Paris dans le paysage français et renoue avec ses racines en signant un joueur originaire de la région parisienne.

Paris pieds et poings liés

Ces atouts commerciaux sont l'assurance de retombées économiques diverses (maillots, contrats publicitaires, etc…) difficiles à chiffrer, mais non négligeables pour le respect du fair-play financier. Le PSG est comme tous les clubs tenus à un équilibre entre leurs recettes et leurs dépenses dans une limite de 30 millions d'euros d'endettement par saison. Lors du transfert de Neymar, Nasser El-Khelaïfi, le président parisien, a assuré qu'il n'y avait aucun souci vis-à-vis de ce règlement. La possible arrivée de Kylian Mbappé devrait pousser un peu plus Paris à devoir dégraisser son effectif pour garantir des recettes suffisantes et s'éviter les foudres de l'instance de contrôle financier (ICFC). Le vice-champion de France doit par conséquent réfléchir à moyen terme toute sa stratégie de vente.
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MBAPPE_DECLIC

Crédit: Eurosport

C'est là où se situe le principal risque de l'éventuelle arrivée du joueur monégasque. La signature d'un joueur est ainsi répercutée sur toute la durée de son contrat dans le bilan financier des clubs. Le transfert de Neymar, via le paiement de la clause libératoire à hauteur de 222 millions d'euros, va ainsi représenter une ligne de dépenses de 44,4 millions dans le bilan annuel du PSG pour les cinq prochaines années. Ajoutez-y la venue de l'international français de l'ASM et la colonne pertes enfle un peu plus sur le livre de compte qatari.

Coup de poker

Si le transfert se conclut à hauteur des 155 millions annoncés par Téléfoot, Paris devrait donc étaler 31 millions d'euros par an pendant cinq ans (dans la mesure où on considère que Mbappé s'engage pour la même durée que la nouvelle star brésilienne). La somme pourrait même grimper à 36 millions d'euros si Monaco obtient les 180 millions que le club espère selon les informations de L'Equipe. C'est donc entre 75 et 80 millions d'euros (soit entre 45 et 50 au-dessus de la limite fixée par l'UEFA) que le PSG compterait en dépenses d'ores et déjà assurées pour les cinq prochaines saisons. Ce, sans même compter les salaires des deux joueurs, celui de Neymar étant estimé à 30 millions d'euros par saison.
Un vrai boulet pour le budget parisien, qui même avec les rentrées financières provoquées par ces transferts devra sans doute céder un ou des joueurs d'importance par saison pour équilibrer ses comptes chaque année. Cet été, les joueurs non désirés comme Serge Aurier (30 millions d'euros), Grzegorz Krychowiak (autour de 20 millions), Jesé, Hatem Ben Arfa, voire Blaise Matuidi (autour de 25 millions) pourraient déjà suffire à éponger quelque peu l'arrivée du duo Neymar-Mbappé. A ces transferts volontiers consentis s'ajouteront probablement ceux de joueurs offensifs - Di Maria, Lucas, Draxler sont les noms revenant le plus régulièrement - barrés par ces deux nouveaux coéquipiers déjà assurés d'une place de titulaire. Mais le PSG ne disposera pas tous les ans d'autant de ressources à vendre sans amputer le groupe d'Unai Emery d'un cadre de l'équipe possédant une valeur financière intéressante comme Verratti, Marquinhos, Rabiot ou Kimpembe.
La manœuvre financière prend alors des airs de all-in, Paris en joueur de poker, la Ligue des champions faisant figure de jetons de luxe. Le pari est tentant mais il ne laisse guère la place à un échec sportif, qui aurait non seulement des conséquences financières fâcheuses mais risquerait de laisser l'effectif du vice-champion de France exsangue entre les départs contraints et ceux de joueurs déçus souhaitant voir ailleurs. Dans sa fièvre acheteuse, le PSG a les arguments pour dépenser sans compter et mettre le feu au marché des transferts. Mais il va aussi devoir assurer ses arrières pour respecter le fair-play financier. Sous peine de connaître des lendemains de fête qui déchantent.
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