Biélorussie-France : Patrice Evra a tenu un discours qui a remobilisé les Bleus à la mi-temps

Et si c’était l’élément déclencheur de la folle remontée des Bleus en Biélorussie (2-4), mardi ? Après la première période fantomatique de ses coéquipiers, menés 1 à 0 à la mi-temps à Gomel, Patrice Evra a pris la parole dans les vestiaires pour remobiliser ses troupes. Le latéral mancunien, relégué sur le banc de touche par Didier Deschamps au profit de Gaël Clichy, a visiblement trouvé les bons mots. L’équipe de France est revenue pleine d’allant sur le terrain et le premier but de Franck Ribéry au bout de deux minutes de jeu (47e) a confirmé cette envie retrouvée.

"Il y a des joueurs qui ont parlé. Patrice (Evra), même en n'étant pas sur le terrain, a joué un rôle important, a confirmé Didier Deschamps. En plus, ce n'est pas pour ça que je ne l'ai pas fait jouer, mais il était touché par un deuil familial cet après-midi (mardi). C'est dans le sens de la solidarité et de l'esprit de groupe et c'est quelque chose de très positif. Certains sont plus aptes à prendre la parole, à pousser les autres". L’ironie de l’histoire retiendra que c’est le même Evra, capitaine lors du Mondial 2010, qui avait été au cœur de la funeste grève de Knysna. Mais le sélectionneur préfère regarder vers l'avant : "Vous voulez me trouver des problèmes nouveaux. Les leaders, ce n'est pas du jour au lendemain. Ceux qui ont de l'expérience sont les plus légitimes. Ce qui s'est passé, ils ne pourront pas l'effacer. Ce qui est important, c'est ce qu'il y a devant nous."

Franck Ribéry n’a pas caché que le discours de son coéquipier a fait office de déclic : "Il y a eu un bon discours de Patrice Evra dans le vestiaire, un discours d'homme. Il a dit qu'il fallait jouer, se lâcher. On a un grand respect pour la Biélorussie mais on est quand même l'équipe de France. Si on voulait finir deuxième, il fallait faire une grosse deuxième période." "Ça nous a remobilisé, parce qu’on sentait dans le groupe beaucoup d’abattement, a confirmé Mathieu Valbuena sur RMC. Il nous a dit qu’il fallait se révolter, qu’on jouait pour aller en Coupe du monde ce qui n’est pas rien. Qu’il fallait confirmer la deuxième place. On ne pouvait pas se faire trimballer par cette équipe de Biélorussie". Matuidi a encore raconté qu'"Evra nous a dit qu'on était là pour gagner, qu'il fallait croire en nous, ne pas être timides et aller de l'avant". A défaut de se faire remarquer par des actions décisives sur le terrain, Patrice Evra pourrait marquer de son empreinte la possible qualification des Bleus, quasiment assurés de disputer les barrages, pour le Mondial 2014.