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L'exploit de Grosjean

Eurosport
ParEurosport

Mis à jour 17/03/2012 à 12:51 GMT+1

Qualifié troisième samedi à Melbourne, Romain Grosjean a justifié dès son retour en GP toute la confiance d'Eric Boullier et de Lotus. En embuscade derrière les McLaren de Lewis Hamilton et Jenson Button, le Français de 25 ans vise un podium dimanche.

2012 GP d'Australie Lotus Grosjean

Crédit: Lotus F1 Team

"Peu de gens avaient cru en moi la première fois, et aujourd'hui je suis de retour et, presque au top !", s'amuse Romain Grosjean, incroyable troisième sur la première grille de départ 2012. Neuf ans après pareille performance d'un Français, Olivier Panis (Toyota) en l'occurrence, à Indianapolis. Le protégé d'Eric Boullier, le directeur de Lotus F1 team, savoure encore et toujours, sans se départir de cet énorme sourire qui lui barre le visage depuis sa titularisation, le 9 décembre dernier. "Je suis très fier d'être avec ces gars ici (à côté des pilotes McLaren, en conférence de presse FIA)", ajoutait-il.
En 2009, il avait été jeté inopportunément dans le baquet d'une Renault rétive, qui avait découragé jusqu'à Fernando Alonso. Une vaste partie d'improvisation : il n'avait jamais piloté la R31, ignorait tout du KERS, de l'utilisation du flap d'aileron avant actionnable... Sept Grands Prix de galère plus tard, il était oublié de tous. Ou presque. Car heureusement, Eric Boullier veillait ; en patron multicarte : ex-ingénieur, directeur de l'équipe Renault GP, patron d'un vivier de jeunes pilotes... "Il ne faut jamais laisser tomber. C'est la leçon", résume le pilote d'Enstone, qui a tenu la baraque samedi puisque son coéquipier Kimi Räikkönen, champion du monde 2007, s'est loupé en Q1.
"Merci Monsieur"
"L'atmosphère est assez extraordinaire et j'espère qu'on va continuer d'avoir une belle histoire ensemble jusqu'à atteindre l'objectif commun qui est d'être champion du monde (ndlr : en 2015)", poursuit-il, avant de détailler sa folle Q3 : "Je pensais qu'on arriverait à finir 5e et puis j'ai sorti un très bon tour sur la fin et dans le tour suivant, au premier virage, j'ai vu sur l'écran géant que les trois premières lettres de mon nom, GRO, s'affichaient au 3e rang. Juste après, mon ingénieur me l'a annoncé dans la radio, très calmement, et je n'y croyais pas non plus."
"Il y a quinze mois, il est venu me voir", se souvient Eric Boullier. "Il était très demandeur, il s'est montré très convaincant. Il était animé par une énorme volonté." Le boss l'a recadré, responsabilisé, et mis dans l'un des meilleurs baquets de GP2, chez DAMS. Tout en remodelant son entourage sur les circuits. Pour ne plus être l'espoir miné pas des déconvenues passagères. Serein, en pleine possession de ses moyens. Titré fin août à Spa-Francorchamps, il aurait pu rouler dans la Renault sur sept vendredis matins. Eric Boullier avait jugé la promotion trop hâtive, et l'avait gardé pour les deux derniers meetings de 2011. En croisant son poulain dans le paddock, après la conférence de presse, il l'a gratifié d'un "Merci Monsieur".
"Sûr qu'on peut aller chercher plus"
Samedi, Romain Grosjean était prêt à tout mettre dans l'ordre. Impatient même de concrétiser sous une énorme pression, sachant "Iceman" rhabillé. "Au début de la Q3, j'étais plutôt calme, heureux d'être en Q3 avec une voiture performante", a-t-il soufflé. "On avance tous ensemble, main dans la main. On l'a vu avec Lewis Hamilton : l'entourage c'est très important pour un pilote. Aujourd'hui j'ai trouvé mon équilibre et je sais ce dont j'ai besoin pour me sentir bien, donc on continue dans la même voie que l'an dernier et on espère que ça va aller loin". CQFD.
La suite, c'est rester à la même place, pour signer un podium pour l'équipe, comme en 2011. "Je suis très heureux de la voiture, de la façon dont elle réagit et dont j'arrive à la conduire. Je suis sûr qu'on peut aller chercher plus. Ce matin, les avis étaient partagés, parce qu'on ne savait pas quelle quantité d'essence était emmenée par les autres, mais j'avais au fond de moi une petite voix qui me disait d'avoir confiance, qu'on devrait passer en Q3 sans trop de souci. On a fait quelques changements après les derniers essais libres. L'alerte est plutôt venue en Q2, à cause du drapeau rouge d'Alonso (sortie de piste), car je n'avais plus qu'un tour pour faire un bon temps. C'est quelque chose qui me plait, et ça me rappelle la Formule Renault, en 2004 et 2005, où on avait qu'un seul tour en qualification pour aller chercher un bon temps. C'est un exercice que j'aime bien et qui me réussit souvent".
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2012 GP d'Australie Lotus Grosjean

Crédit: Lotus F1 Team

"J'espère qu'on pourra aller boire un peu de champagne sur le podium", poursuit-il. "Il faudra prendre un bon départ, voir où on en est au bout de 300 mètres, puis bien gérer sa course, et surtout ses pneus. Je serai du bon côté de la piste, j'ai confiance dans mes ingénieurs pour les réglages, et j'ai bien progressé cet hiver sur l'apprentissage des nouveaux pneus Pirelli et cette voiture me donne énormément confiance, c'est très important. Je pense qu'elle peut être assez constante et performante pendant toute la course. Parce qu'il reste 58 tours à faire pour écrire une belle histoire."
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