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Cette modernité d'Hamilton qui fait un bien fou à la Formule 1

Stéphane Vrignaud

Mis à jour 07/09/2015 à 17:42 GMT+2

FORMULE 1 - A Monza, Lewis Hamilton a offert une nouvelle facette de ce champion moderne qu'il entend être. Et que la foule et les autorités ont bien compris.

Lewis Hamilton (Mercedes) sur le podium du Grand Prix d'Italie 2015

Crédit: AFP

Lewis Hamilton écrase le championnat, fort d'une huitième victoire en douze courses qui a éteint tout Monza dimanche. Il n'a jamais rêvé de Ferrari et la foule lui a quand même réservé un bel accueil sur le podium. On connaît son point de vue : pour lui, égaler son idole Ayrton Senna - 41 victoires et 3 titres - et marquer son époque ne passe pas forcément par une combinaison rouge, à l'instar du Brésilien. Pas plus, par exemple, que rouler avec le n°1, un prestige qui serait désuet.
Le Britannique se sent fort, destiné, au point d'entreprendre de construire sa propre histoire dans une écurie toute neuve et il n'a nul besoin de se servir d'une légende à laquelle il ne ferait que rajouter un chapitre. Les tifosi ont compris tout ceci et ne lui en tiennent pas plus rigueur qu'à l'endroit de Senna autrefois. A Monza, il a juste été une incarnation fatale de tout ce qui n'est pas rouge. Objet de méfiance et de détestation folklorique ; une caricature comme l'a été l'accueil réjoui de l'abandon de Nico Rosberg.
Lewis Hamilton (Mercedes) au Grand Prix d'Italie 2015

Il nourrit désormais à son insu des aspirations médiatiques dérisoires

Le plus rapide de toutes les séances d'entraînement ou parties de qualification, leader hégémonique sur 53 tours, il est reparti avec le meilleur tour. Il a donc tout pris et c'est un fait unique dans l'histoire de Monza. Dans ce registre, il sera sûrement flatté de savoir qu'Ayrton Senna reste le plus près de lui : en 1990, le Sud-Américain était passé tout près de la totale en ratant seulement le meilleur chrono des essais libres 2 lombards. Si l'on met à part le warm-up revenu à Alain Prost, et disparu depuis.
Malin, Hamilton avait surtout soigné sa cote auprès des tifosi. Parce qu'il savait qu'ils attendaient forcément quelque chose de spécial, dans cette période "expérimentale" de sa vie. Trois jours de suite, il est donc reparti du paddock au guidon d'une moto dont il a copieusement ciré les enveloppes dans un nuage blanc ; gratuit et toujours apprécié. Avant d'en redescendre pour signer des autographes.
Aujourd'hui, il faut bien se rendre compte de ce phénomène, se féliciter d'avoir un tel pilote au sommet de la pyramide. Qui alimente sa propre chronique sur les réseaux sociaux - ceux que ça agace ne sont pas obligés de le suivre - et nourrit désormais à son insu des aspirations médiatiques plutôt dérisoires. "Je suppose que je ne devrais pas m'étonner de voir ma nouvelle coiffure susciter autant d'attention en arrivant à Monza, jeudi", s'est-il exclamé dans sa colonne sur bbc.com.
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Bernie Ecclestone (FOM) et Lewis Hamilton (Mercedes) au Grand Prix d'Italie 2015

Crédit: AFP

Schwarzenegger et Lucas sur un plateau

En coulisses, Bernie Ecclestone se frotte les mains : voilà un pilote qui empêche sa discipline moribonde de ronronner et fait parler au-delà de son sport. L'assurance de capter d'autres audiences. L'octogénaire ne comprend rien aux nouveaux médias, mais il continue de surfer sur la tendance hamiltonienne rafraîchissante, diversifiante. A Melbourne, il avait délégué Arnold Schwarzenegger - alias Terminator - sur le podium. En Lombardie, il a envoyé George Lucas, fan du pilote-star de Mercedes, poser les questions et c'était forcément plus universel qu'un Martin Brundle sur le pur créneau technico-tactique.
Dans ces conditions, une disqualification aurait vraiment tout gâché. Dans sa grandeur, le pilote à l'Etoile s'y était préparé dignement. Disposé à accepter l'infamie d'une perte symbolique, d'un nouveau dégât collatéral après l'affront monégasque. Les commissaires fédéraux, si sévères pour des faits similaires en GP2, ont visé le pragmatisme. Deux poids, deux mesures. Mais offrir une victoire à Ferrari sur tapis rouge aurait été si destructeur. A la Scuderia, ni Sebastian Vettel, ni personne ne voulait de ce cadeau empoisonné. Hamilton ne méritait pas de vivre ça et Monza n'en avait pas besoin.
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Lewis Hamilton (Mercedes), George Lucas, Sebastian Vettel (Ferrari) sur le podium du Grand Prix d'Italie 2015

Crédit: Panoramic

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