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Grand Prix de Las Vegas | Après le fiasco de la première journée d'essais, la F1 dans l'embarras

Julien Pereira

Mis à jour 17/11/2023 à 15:48 GMT+1

Un petit bout de séance le jeudi soir, une autre, beaucoup plus longue, en plein milieu de la nuit. La première journée du Grand Prix de Las Vegas a tourné au fiasco, pour les téléspectateurs, les spectateurs et pour le sport. Mais, comme tous les signaux d'alerte envoyés cette semaine, l'incident de la plaque d'égout n'entraînera pas de remise en question profonde.

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Dimanche, tout ne sera plus qu'un mauvais souvenir. Max Verstappen, ou un autre, aura remporté le Grand Prix de Las Vegas devant de riches fans comblés par le spectacle - de lumières, au moins - auquel ils viendront d'assister. Pour les autres, les acteurs, pilotes, mécaniciens, dirigeants d'écurie, il sera vite temps de faire les valises et ranger le matériel pour se rendre immédiatement de l'autre côté du globe, à Abu Dhabi, terre du dernier rendez-vous de la saison. Enfin. Et tant mieux pour la F1.
Les patrons de la discipline ont déployé des moyens considérables pour faire de ce Grand Prix "new look" une vitrine du show à l'américaine. Des terrains achetés sur "The Strip", le groupe U2 temporairement envoyé au chômage technique, les plus grandes stars invitées à s'y présenter en concert, une cérémonie d'ouverture digne du Super Bowl... bref, il fallait en mettre plein les yeux. Et très franchement, il était bien difficile de ne pas avoir la curiosité de jeter un œil ou deux à ce show que la F1 maîtrise désormais aussi bien, ou mieux, que les autres disciplines spécialistes en la matière.
Cela n'a pas empêché, tout de même, de sentir un petit malaise ambiant. Ici, Carlos Sainz remettait en cause le rythme imposé par ce type de Grands Prix dans un calendrier à 24 rendez-vous, dont six sous un format "Sprint". Là, certains hauts responsables d'écuries soulignaient les exigences d'un décalage horaire assez inhabituel, avec des sessions disputées au beau milieu de la nuit.

Verstappen s'est "senti comme un clown"

Et puis, il y a eu Max Verstappen qui, en sa qualité de triple champion du monde, a mis les pieds dans le plat. À ses yeux, le Grand Prix de Las Vegas représentait "99% de show et 1% de sport". Un "show" durant lequel il a admis "se sentir comme un clown" sur l'imposante estrade de présentation des pilotes.
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Tout cela n'aurait certainement pas amené beaucoup plus de réflexion si la fin de semaine s'était déroulée comme prévu, c'est-à-dire de façon assez banale. C'était sans compter sur un jeudi soir (ou vendredi matin, pour une partie du globe) qui a tourné au fiasco. Un couvercle de valve d'eau mal scellé a détruit plusieurs monoplaces, contraint les équipes d'ingénierie présentes sur place à remplir entre 30 et 40 plaques similaires de ciment et d'enrobé pendant un temps infiniment long.
La deuxième séance d'essais libres, que l'ensemble des spectateurs attendaient impatiemment après n'avoir vu des F1 durant seulement huit petites minutes, a d'abord été repoussée de deux heures, puis de deux fois quinze minutes. Une heure plus tôt, les fans présents sur place ont été invités à quitter le circuit : les membres de l'encadrement du circuit avaient fait leurs heures et ne pouvaient donc plus assurer leur confort et leur sécurité.

Pas bon pour les spectateurs ni pour le sport

La décision a débouché sur des scènes surréalistes, plusieurs groupes de spectateurs ayant décidé d'emprunter certaines zones d'évacuation dans un sens puis dans l'autre afin de gagner du temps et de s'offrir une chance de voir les Formule 1 défiler. Au prix du billet - même si celui du vendredi sera logiquement remboursé - on les comprend.
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Autre grand perdant de ce cinéma made in Las Vegas : Carlos Sainz. L'Espagnol, qui ne pouvait pas faire grand-chose d'autre que d'user de super pouvoirs pour éviter la plaque d'égout à plus de 320 km/h, n'a pas bénéficié d'une dérogation spéciale lui épargnant une pénalité après le remplacement de sa batterie endommagée par l'incident. Il écopera donc, au mieux, d'une rétrogradation de dix positions sur la grille de départ, dimanche. Dégoûtant pour le sport.
Après l'ensemble de ces constats, une question se pose : si cet événement n'a pas été en mesure de satisfaire ni les spectateurs ni le sport, à qui s'adresse-t-il ? Faites vos jeux. Rien ne va plus.
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